Connaissance de la Chasse

Perdrix rouge de l’Atlas, somptueux bijou du Maroc

- par Olivier Buttin (texte et photos)

À trois heures de vol de Paris, le royaume chérifien offre nombre de possibilit­és de chasse. Parmi elles, le hajal (perdreau) occupe une place de choix, et ce, qu’on le chasse en battue ou devant soi. Embarqueme­nt immédiat pour les contrefort­s de l’Atlas au départ d’un domaine d’exception : Courrier Sud.

Situé à 60 km de l’aéroport d’Agadir, niché dans un cadre splendide au coeur du pays berbère, à proximité immédiate de la ville fortifiée de Taroudant, entre Atlas et AntiAtlas, le domaine privé Courrier Sud, isolé sur 6 hectares clos de murs, offre une alternativ­e d’exception aux classiques hôtels ou autres riads du Maroc.

Un joyau de caractère

Ancienne propriété d’une famille impériale d’Iran, ce domaine appartient aujourd’hui à Nathalie et Jean-Victor, un couple de Français qui s’est attaché à lui redonner toutes ses lettres de noblesses avec pour objectifs la quiétude, le confort et le raffinemen­t. Il en résulte un joyau de caractère où authentici­té et charme se succèdent au gré des cours intérieure­s, des salons qu’auraient affectionn­és Pierre Loti tout comme SaintExupé­ry, pour lequel le maître de céans a, entre autres passions, une véritable admiration. Ce, sans parler des jardins aux multiples essences, des écuries, etc. C’est donc dans ce havre de paix au cadre idyllique, situé au centre des territoire­s de chasse de la région de Souss-Massa, que Pierre, Fanny et Jérôme ont décidé de marier plaisir de la chasse devant soi et détente afin de se déconnecte­r des impératifs de la vie le temps d’un week-end prolongé.

Qui plus est, en ce début octobre, le temps est au rendez-vous, presque trop puisque dans la journée le mercure va dépasser les 40 °C, a contrario des 27 °C de moyenne que l’on rencontre normalemen­t en cette période (10°C en janvier).

Mais qu’à cela ne tienne, la chasse « au cul levé » des perdrix gambra aura lieu le matin et l’après-midi sera dédié au farniente, à la piscine, aux balades dans le souk de Taroudant fleurant bon les épices et les senteurs inimitable­s de ces lieux, ou dans les palmeraies alentour, voire au hammam traditionn­el, partie intégrante de la propriété.

Au coeur du Tizi-n-test

Le partenaire de Courrier Sud pour la chasse aux perdreaux est HajalAtlas. Une société cynégétiqu­e qui a pignon sur rue depuis plus de cinquante ans et qui est même la seule sur les 48 que compte le Maroc à organiser des battues de perdreaux « à l’espagnole » pour les gambra. Ce en raison de la découverte, par son fondateur Abdelmalek Laraïchi, aujourd’hui secondé par son fils Simohamed, des grandes battues ibériques bien avant que la chasse au Maroc soit autorisée. L’homme, aujourd’hui âgé de 84 ans, ancien président de l’Associatio­n des organisate­urs de chasse et de pêche touristiqu­es du pays, se souvient : « Lorsque, grâce à un ami, j’ai eu la chance de découvrir la chasse des perdreaux en Espagne, je n’ai eu alors qu’une idée fixe : organiser ici les choses de façon

identique, même si à l’époque – et ce fut notre premier problème – il était exclu qu’un chasseur étranger pénètre au Maroc. Ceci dit, heureuseme­nt, grâce au ministre du Tourisme qui était un ami, nous avons pu mettre en place un tour de table avec toutes les personnes concernées à la Direction de la sûreté nationale et cela s’enclencha ! Notre première chasse eut ainsi lieu à la fin des années cinquante. » Situé sur un ancien Sibe (Site d’intérêt biologique et écologique) créé à l’époque du protectora­t français, le territoire d’Hajal-Atlas est aujourd’hui toujours le même. Au coeur du Tizi-n-test, du nom d’un col du Haut-Atlas marocain, il se trouve entre Taroudant (65 km) et Marrakech.

Une route bordée d’orangeraie­s

D’un seul tenant, d’une superficie de plusieurs milliers d’hectares, il se compose d’une succession de mamelons dont l’altitude est comprise entre 1 100 et 1 300 m. Un terrain idéal donc pour la perdrix rouge de Barbarie. Sans oublier que sa flore composée d’arganiers, de pins d’Alep, mais aussi et surtout d’asphodèles, renforce son attractivi­té pour ces oiseaux. Un décor de rêve donc avec en toile de fond le Haut-Atlas et ses sommets que la main de l’homme et notamment celles des employées d’Hajal Atlas ont mis en valeur cynégétiqu­ement au fil des décennies. En particulie­r avec la mise en place

Courrier Sud du territoire franchies, en cette première matinée de chasse Frédérique Hébrard, représenta­nte de la société de chasse, accueille aux abords d’une gigantesqu­e tente caïdale les chasseurs autour d’un café pour une première prise de contact et la mise en route de ces deux matinées de chasse. Un peu plus loin se trouvent déjà une demi-douzaine de traqueurs accompagné­s de trois labradors qui vont officier en leur compagnie pour retrouver parmi les asphodèles les perdreaux tirés.

Le café pris, les armes récupérées, le chef d’orchestre de cette chasse devant soi et par là même directeur de la poussée, Abderzak, rassemble ses hommes pour un départ à pied. La traque s’enclenche doucement. Peut-être trop car il ne faut pas plus de quelques dizaines de mètres pour que le premier perdreau décolle. Il surprend tout le monde et sauve ainsi sa peau. Il en ira autrement pour un certain nombre de ses congénères.

La ligne est désormais en place et sur les conseils avisés du chef de traque, qui connaît ses oiseaux et son territoire parfaiteme­nt, les chasseurs s’échelonnen­t sur le dévers, Pierre en haut, Jean-Victor sur le chemin et Jérôme en contrebas. Entre eux s’intercalen­t traqueurs et chiens. La chasse démarre réellement.

Viser, tirer et parfois doubler

Armés de bâtons, vêtus de gilets orange, les traqueurs s’emploient alors à battre les buissons et les asphodèles pour y déloger les perdreaux qui, après être descendus au petit matin manger et se désaltérer dans le bas des vallons, remontent à patte maintenant dans les versants raides et vers le sommet des crêtes pour se reposer. Mais les oiseaux ont plus d’un tour dans leur sac, car entre ceux qui piètent devant les chasseurs, crête hérissée, et disparaiss­ent on ne sait comment, ceux qui font habilement retour ou ceux qui décollent en escadrille hors de portée de fusil pour mieux dévaler la pente et se regrouper sur le vallon en contrebas, nombreux sont ceux qui vont dé

habile mouvement organisé par le chef traqueur, elle sera reprise un peu plus tard.

Un exceptionn­el tagine

Les oiseaux solitaires succèdent aux compagnies… Le soleil monte.

La températur­e aussi. La fin de cette première matinée approche. Pierre,

Jérôme et Jean-Victor, qui sont venus pour se faire plaisir entre amis, partager un moment de passion dans un cadre somptueux où les jolis coups de fusils priment sur la quantité des oiseaux tirés, sont enchantés. Une quinzaine d’oiseaux est au tableau (10 perdreaux maximum autorisés par jour et par chasseur). C’est parfait et c’est ce qu’ils être servi un déjeuner traditionn­el souhaitaie­nt. marocain s’articulant autour d’un Il en ira de même le lendemain exceptionn­el tagine. Un tagine de mais pour le moment, nos chasseurs perdreaux au citron et aux olives. regagnent la tente caïdale où va leur Ça ne s’invente pas.

Le temps passe, les oiseaux aussi… C’est époustoufl­ant

de beauté !

Tél. :

Courriel : courriersu­dtaroudant@gmail.com Site : courriersu­dtaroudant.com

Hajal-Atlas

Frédérique Hébrard

Tél. : 00 212 528 84 13 57 Courriel : contact@hajal-atlas.com Site : hajal-atlas.com

Zone de chasse

L’amodiation de Hajal-Atlas est de 3 000 ha extensible et d’un seul tenant mais le relief lui donne en fait beaucoup plus d’hectares de terrain à arpenter. Appelé Chafarni, ce territoire est exclusivem­ent destiné à la chasse de la perdrix gambra mais d’autres espèces le fréquenten­t comme la gazelle de Cuvier (protégée) ou le sanglier de Barbarie.

Gibier et chasse

De nombreux autres gibiers que la perdrix (ouverte d’octobre à mars) peuvent être chassés au départ de Courrier Sud. Notamment le fameux Sus scrofa barbarus, appellatio­n scientifiq­ue du non moins célèbre sanglier du Maghreb. En particulie­r dans les orangeraie­s qui sont légion à proximité immédiate du domaine et où les suidés font des ravages lorsque les fruits arrivent à maturité.

À découvrir également.

Guides et chauffeurs

Qu’il s’agisse du personnel de Courrier Sud ou de celui de Hajal-Atlas, il n’y a vraiment rien à redire. Les hommes que nous avons croisés étaient efficaces, disponible­s et sympathiqu­es. Mention spéciale néanmoins pour Mohamed, majordome discrèteme­nt attentif et toujours souriant de Courrier Sud.

Séjour type

Il n’y a pas vraiment de séjour type pour la chasse de la perdrix, que ce soit devant soi ou en battue. Généraleme­nt cependant, les séjours s’articulent autour de 2 à 3 jours de chasse auxquels il est tout à fait justifié d’adjoindre

1 ou 2 jours de détente et de tourisme car la logistique et les possibilit­és qu’offre Courrier Sud combleront les accompagna­ntes et les accompagna­nts les plus exigeants. À noter que pour les devant soi, le nombre minimum de fusil est de 2, le maximum 4.

Véhicules et logistique

Lors de ce séjour, nous avons utilisé notre propre véhicule en provenance de Marrakech mais Courrier Sud et Hajal-Atlas sont à même d’assurer votre réceptif aux aéroports (Agadir est le plus près) et vos transferts, tout comme de vous seconder dans les formalités de douanes et de police.

À noter également qu’il est possible de louer des Benelli et des Fabarm (50 euros par jour) sur place auprès d’Hajal-Atlas et que cette même société est en mesure de mettre à votre dispositio­n des cartouches Red Star ou Rio en calibres 12, 16 et 20, de 26 à 32 gr.

Hébergemen­t et prestation­s hôtelières

Le domaine Courrier Sud comprend 8 suites et chambres réparties entre la maison et le jardin. Toutes, luxueuseme­nt aménagées, sont équipées bien évidemment du chauffage et de la climatisat­ion, certaines offrant même le plaisir d’un feu de bois en hiver. Les salles de bains sont également de grand standing et accessoiri­sées. À noter, la présence du wifi et la piscine chauffée en hiver.

En matière de cuisine, Courrier Sud en propose une de grande qualité tenant compte des produits frais locaux et de saison tout en sachant s’adapter aussi aux désirs de ses hôtes. Ici, deux grandes cuisines se rencontren­t et marient avec talent la richesse de la cuisine marocaine et l’indéniable savoir-faire français. À noter que les gourmandis­es et les pains sont également faits maison.

Tourisme :

Est-il ici besoin ici de s’étendre sur les richesses touristiqu­es du Maroc ? Précisons simplement qu’au regard de sa situation, Courrier Sud autorise en quelques dizaines de kilomètres de passer de l’océan à la montagne. Du niveau de la mer au Haut-Atlas et même au Toubkal qui culmine à 4167 m. Dépaysemen­t garanti.

Bon à savoir

Les formalités de chasse marocaines reviennent à 250 € par chasseur (permis, licence, assurance, taxe et autorisati­on).

Quant aux pourboires pour la chasse de la perdrix, ils sont de 80 € par chasseur et par jour. Récoltés à la fin de la journée de chasse, ils sont distribués par Hajal-Atlas à tous les employés à la fin de la saison de chasse.

À noter également que tout perdreau tiré au-delà du forfait est facturé 28 €/pièce. Enfin, il convient de savoir que lors du déjeuner traditionn­el organisé par Hajal-Atlas sous sa tente typiquemen­t marocaine, l’alcool sous toutes ses formes n’est pas proscrit mais n’est pas proposé. Il convient donc de l’apporter ou de le prévoir via Courrier Sud.

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À trois heures de vol de Paris, le royaume chérifien offre nombre de possibilit­és de chasse. Le hajal (perdreau) tient une place de choix, en battue ou devant soi.
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3 000 hectares d’un seul tenant offrent plus que des possibilit­és.
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Les perdreaux sont parfois surprenant­s et une attention de tous les instants est requise.
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Contrairem­ent aux autres perdrix à pattes rouges, la gambra ne porte pas de collier noir.
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2- … mais ces derniers, conscienci­eux et efficaces, ne laisseront pas un oiseau mort ou blessé sur le terrain. 1
1- Si l’environnem­ent est idéal pour les perdreaux, arganiers, pins et surtout asphodèles ne facilitent pas le travail des chiens et des traqueurs… 2- … mais ces derniers, conscienci­eux et efficaces, ne laisseront pas un oiseau mort ou blessé sur le terrain. 1
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La province de Taroudant se situe dans le Sud-Ouest du Maroc.
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