Perdrix rouge de l’Atlas, somptueux bijou du Maroc
À trois heures de vol de Paris, le royaume chérifien offre nombre de possibilités de chasse. Parmi elles, le hajal (perdreau) occupe une place de choix, et ce, qu’on le chasse en battue ou devant soi. Embarquement immédiat pour les contreforts de l’Atlas au départ d’un domaine d’exception : Courrier Sud.
Situé à 60 km de l’aéroport d’Agadir, niché dans un cadre splendide au coeur du pays berbère, à proximité immédiate de la ville fortifiée de Taroudant, entre Atlas et AntiAtlas, le domaine privé Courrier Sud, isolé sur 6 hectares clos de murs, offre une alternative d’exception aux classiques hôtels ou autres riads du Maroc.
Un joyau de caractère
Ancienne propriété d’une famille impériale d’Iran, ce domaine appartient aujourd’hui à Nathalie et Jean-Victor, un couple de Français qui s’est attaché à lui redonner toutes ses lettres de noblesses avec pour objectifs la quiétude, le confort et le raffinement. Il en résulte un joyau de caractère où authenticité et charme se succèdent au gré des cours intérieures, des salons qu’auraient affectionnés Pierre Loti tout comme SaintExupéry, pour lequel le maître de céans a, entre autres passions, une véritable admiration. Ce, sans parler des jardins aux multiples essences, des écuries, etc. C’est donc dans ce havre de paix au cadre idyllique, situé au centre des territoires de chasse de la région de Souss-Massa, que Pierre, Fanny et Jérôme ont décidé de marier plaisir de la chasse devant soi et détente afin de se déconnecter des impératifs de la vie le temps d’un week-end prolongé.
Qui plus est, en ce début octobre, le temps est au rendez-vous, presque trop puisque dans la journée le mercure va dépasser les 40 °C, a contrario des 27 °C de moyenne que l’on rencontre normalement en cette période (10°C en janvier).
Mais qu’à cela ne tienne, la chasse « au cul levé » des perdrix gambra aura lieu le matin et l’après-midi sera dédié au farniente, à la piscine, aux balades dans le souk de Taroudant fleurant bon les épices et les senteurs inimitables de ces lieux, ou dans les palmeraies alentour, voire au hammam traditionnel, partie intégrante de la propriété.
Au coeur du Tizi-n-test
Le partenaire de Courrier Sud pour la chasse aux perdreaux est HajalAtlas. Une société cynégétique qui a pignon sur rue depuis plus de cinquante ans et qui est même la seule sur les 48 que compte le Maroc à organiser des battues de perdreaux « à l’espagnole » pour les gambra. Ce en raison de la découverte, par son fondateur Abdelmalek Laraïchi, aujourd’hui secondé par son fils Simohamed, des grandes battues ibériques bien avant que la chasse au Maroc soit autorisée. L’homme, aujourd’hui âgé de 84 ans, ancien président de l’Association des organisateurs de chasse et de pêche touristiques du pays, se souvient : « Lorsque, grâce à un ami, j’ai eu la chance de découvrir la chasse des perdreaux en Espagne, je n’ai eu alors qu’une idée fixe : organiser ici les choses de façon
identique, même si à l’époque – et ce fut notre premier problème – il était exclu qu’un chasseur étranger pénètre au Maroc. Ceci dit, heureusement, grâce au ministre du Tourisme qui était un ami, nous avons pu mettre en place un tour de table avec toutes les personnes concernées à la Direction de la sûreté nationale et cela s’enclencha ! Notre première chasse eut ainsi lieu à la fin des années cinquante. » Situé sur un ancien Sibe (Site d’intérêt biologique et écologique) créé à l’époque du protectorat français, le territoire d’Hajal-Atlas est aujourd’hui toujours le même. Au coeur du Tizi-n-test, du nom d’un col du Haut-Atlas marocain, il se trouve entre Taroudant (65 km) et Marrakech.
Une route bordée d’orangeraies
D’un seul tenant, d’une superficie de plusieurs milliers d’hectares, il se compose d’une succession de mamelons dont l’altitude est comprise entre 1 100 et 1 300 m. Un terrain idéal donc pour la perdrix rouge de Barbarie. Sans oublier que sa flore composée d’arganiers, de pins d’Alep, mais aussi et surtout d’asphodèles, renforce son attractivité pour ces oiseaux. Un décor de rêve donc avec en toile de fond le Haut-Atlas et ses sommets que la main de l’homme et notamment celles des employées d’Hajal Atlas ont mis en valeur cynégétiquement au fil des décennies. En particulier avec la mise en place
Courrier Sud du territoire franchies, en cette première matinée de chasse Frédérique Hébrard, représentante de la société de chasse, accueille aux abords d’une gigantesque tente caïdale les chasseurs autour d’un café pour une première prise de contact et la mise en route de ces deux matinées de chasse. Un peu plus loin se trouvent déjà une demi-douzaine de traqueurs accompagnés de trois labradors qui vont officier en leur compagnie pour retrouver parmi les asphodèles les perdreaux tirés.
Le café pris, les armes récupérées, le chef d’orchestre de cette chasse devant soi et par là même directeur de la poussée, Abderzak, rassemble ses hommes pour un départ à pied. La traque s’enclenche doucement. Peut-être trop car il ne faut pas plus de quelques dizaines de mètres pour que le premier perdreau décolle. Il surprend tout le monde et sauve ainsi sa peau. Il en ira autrement pour un certain nombre de ses congénères.
La ligne est désormais en place et sur les conseils avisés du chef de traque, qui connaît ses oiseaux et son territoire parfaitement, les chasseurs s’échelonnent sur le dévers, Pierre en haut, Jean-Victor sur le chemin et Jérôme en contrebas. Entre eux s’intercalent traqueurs et chiens. La chasse démarre réellement.
Viser, tirer et parfois doubler
Armés de bâtons, vêtus de gilets orange, les traqueurs s’emploient alors à battre les buissons et les asphodèles pour y déloger les perdreaux qui, après être descendus au petit matin manger et se désaltérer dans le bas des vallons, remontent à patte maintenant dans les versants raides et vers le sommet des crêtes pour se reposer. Mais les oiseaux ont plus d’un tour dans leur sac, car entre ceux qui piètent devant les chasseurs, crête hérissée, et disparaissent on ne sait comment, ceux qui font habilement retour ou ceux qui décollent en escadrille hors de portée de fusil pour mieux dévaler la pente et se regrouper sur le vallon en contrebas, nombreux sont ceux qui vont dé
habile mouvement organisé par le chef traqueur, elle sera reprise un peu plus tard.
Un exceptionnel tagine
Les oiseaux solitaires succèdent aux compagnies… Le soleil monte.
La température aussi. La fin de cette première matinée approche. Pierre,
Jérôme et Jean-Victor, qui sont venus pour se faire plaisir entre amis, partager un moment de passion dans un cadre somptueux où les jolis coups de fusils priment sur la quantité des oiseaux tirés, sont enchantés. Une quinzaine d’oiseaux est au tableau (10 perdreaux maximum autorisés par jour et par chasseur). C’est parfait et c’est ce qu’ils être servi un déjeuner traditionnel souhaitaient. marocain s’articulant autour d’un Il en ira de même le lendemain exceptionnel tagine. Un tagine de mais pour le moment, nos chasseurs perdreaux au citron et aux olives. regagnent la tente caïdale où va leur Ça ne s’invente pas.
Le temps passe, les oiseaux aussi… C’est époustouflant
de beauté !
Tél. :
Courriel : courriersudtaroudant@gmail.com Site : courriersudtaroudant.com
Hajal-Atlas
Frédérique Hébrard
Tél. : 00 212 528 84 13 57 Courriel : contact@hajal-atlas.com Site : hajal-atlas.com
Zone de chasse
L’amodiation de Hajal-Atlas est de 3 000 ha extensible et d’un seul tenant mais le relief lui donne en fait beaucoup plus d’hectares de terrain à arpenter. Appelé Chafarni, ce territoire est exclusivement destiné à la chasse de la perdrix gambra mais d’autres espèces le fréquentent comme la gazelle de Cuvier (protégée) ou le sanglier de Barbarie.
Gibier et chasse
De nombreux autres gibiers que la perdrix (ouverte d’octobre à mars) peuvent être chassés au départ de Courrier Sud. Notamment le fameux Sus scrofa barbarus, appellation scientifique du non moins célèbre sanglier du Maghreb. En particulier dans les orangeraies qui sont légion à proximité immédiate du domaine et où les suidés font des ravages lorsque les fruits arrivent à maturité.
À découvrir également.
Guides et chauffeurs
Qu’il s’agisse du personnel de Courrier Sud ou de celui de Hajal-Atlas, il n’y a vraiment rien à redire. Les hommes que nous avons croisés étaient efficaces, disponibles et sympathiques. Mention spéciale néanmoins pour Mohamed, majordome discrètement attentif et toujours souriant de Courrier Sud.
Séjour type
Il n’y a pas vraiment de séjour type pour la chasse de la perdrix, que ce soit devant soi ou en battue. Généralement cependant, les séjours s’articulent autour de 2 à 3 jours de chasse auxquels il est tout à fait justifié d’adjoindre
1 ou 2 jours de détente et de tourisme car la logistique et les possibilités qu’offre Courrier Sud combleront les accompagnantes et les accompagnants les plus exigeants. À noter que pour les devant soi, le nombre minimum de fusil est de 2, le maximum 4.
Véhicules et logistique
Lors de ce séjour, nous avons utilisé notre propre véhicule en provenance de Marrakech mais Courrier Sud et Hajal-Atlas sont à même d’assurer votre réceptif aux aéroports (Agadir est le plus près) et vos transferts, tout comme de vous seconder dans les formalités de douanes et de police.
À noter également qu’il est possible de louer des Benelli et des Fabarm (50 euros par jour) sur place auprès d’Hajal-Atlas et que cette même société est en mesure de mettre à votre disposition des cartouches Red Star ou Rio en calibres 12, 16 et 20, de 26 à 32 gr.
Hébergement et prestations hôtelières
Le domaine Courrier Sud comprend 8 suites et chambres réparties entre la maison et le jardin. Toutes, luxueusement aménagées, sont équipées bien évidemment du chauffage et de la climatisation, certaines offrant même le plaisir d’un feu de bois en hiver. Les salles de bains sont également de grand standing et accessoirisées. À noter, la présence du wifi et la piscine chauffée en hiver.
En matière de cuisine, Courrier Sud en propose une de grande qualité tenant compte des produits frais locaux et de saison tout en sachant s’adapter aussi aux désirs de ses hôtes. Ici, deux grandes cuisines se rencontrent et marient avec talent la richesse de la cuisine marocaine et l’indéniable savoir-faire français. À noter que les gourmandises et les pains sont également faits maison.
Tourisme :
Est-il ici besoin ici de s’étendre sur les richesses touristiques du Maroc ? Précisons simplement qu’au regard de sa situation, Courrier Sud autorise en quelques dizaines de kilomètres de passer de l’océan à la montagne. Du niveau de la mer au Haut-Atlas et même au Toubkal qui culmine à 4167 m. Dépaysement garanti.
Bon à savoir
Les formalités de chasse marocaines reviennent à 250 € par chasseur (permis, licence, assurance, taxe et autorisation).
Quant aux pourboires pour la chasse de la perdrix, ils sont de 80 € par chasseur et par jour. Récoltés à la fin de la journée de chasse, ils sont distribués par Hajal-Atlas à tous les employés à la fin de la saison de chasse.
À noter également que tout perdreau tiré au-delà du forfait est facturé 28 €/pièce. Enfin, il convient de savoir que lors du déjeuner traditionnel organisé par Hajal-Atlas sous sa tente typiquement marocaine, l’alcool sous toutes ses formes n’est pas proscrit mais n’est pas proposé. Il convient donc de l’apporter ou de le prévoir via Courrier Sud.