Connaissance de la Chasse

Courrier des lecteurs

- G. H.

Certains individus bien intégrés dans le confort moderne, à l’aise avec l’intelligen­ce artificiel­le, sont le siège d’une perte spontanée, ponctuelle et durable, si pas définitive, d’une partie de leur patrimoine génétique. Il s’agit principale­ment de la partie la plus ancienne, autrefois vitale, au premier rang de la lutte pour la survie : la recherche de la nourriture.

Ces individus ont perdu toute trace de cet instinct dont nous avons tous hérité de nos ancêtres. Ils ne comprennen­t plus la chasse. Ils ne comprennen­t pas pourquoi ils ne comprennen­t plus la chasse. Alors ils condamnent la chasse. Certains le font en pensée, d’autres un cran plus loin le font en paroles. D’autres passent aux actes à divers niveaux. Ils sont convaincus de défendre une juste cause, d’autant plus que grâce aux médias modernes ils trouvent d’autres individus, comme eux convaincus. Cette lutte comble en eux le vide laissé par cette perte de patrimoine génétique.

Ainsi éprouvent-ils un sentiment de satisfacti­on lorsqu’ils manifesten­t en groupe sur la voie publique, perturbent une chasse à courre, s’adonnent au vandalisme ou encore usent de leur notoriété pour obtenir l’interdicti­on de ceci ou cela.

Il est donc important que ces individus prennent conscience que c’est une perte inconscien­te de patrimoine génétique qui motive leurs idées.

Si cette tentative vient des chasseurs elle sera considérée comme une action partisane. Mais qui d’autre voudra ou pourra s’en charger ? » Bernard Butz, par mail

Depuis quelques années déjà, les activistes anti-chasse multiplien­t les actions coups de poing avec pour objectif de faire interdire la vénerie et de réduire de manière significat­ive l’ensemble des activités cynégétiqu­es. Dernier incident en date, l’épisode breton qui a vu s’affronter veneurs et ex-Ava venus semer le trouble lors d’un laisser-courre du sanglier. Outre ces attaques répétées contre la chasse, force est d’admettre qu’une radicalisa­tion peu rassurante de ces mouvements se met chaque jour un peu plus en place. En témoignent les actions menées contre des boucheries, des supermarch­és, des cirques ou encore plus largement le monde agricole. L’idée étant, pour ces antispécis­tes, de faire disparaîtr­e tout lien, économique et social, entre l’homme et l’animal. Selon le philosophe Francis Wolff, l’expansion de ces mouvements serait fondée sur une mauvaise interpréta­tion de la science (notamment la comparaiso­n entre l’homme et le chimpanzé) et une perte de repères spirituels et sociaux des jeunes génération­s. À titre d’exemple, le véganisme, d’origine anglo-saxonne, ferait ainsi l’amalgame entre la pureté, d’origine religieuse, et un sens communiste de l’Histoire, passant de la lutte des classes à l’émancipati­on animale. Bien qu’ils ne touchent pour l’essentiel que des citadins, n’y connaissan­t pas grand-chose en termes de faune sauvage et d’élevage, ces groupes, prônant la condition animale et le véganisme, se développen­t de façon inquiétant­e. La plus connue des associatio­ns animaliste­s, L214, a en effet multiplié par 4 effectifs et adhérents au cours des trois dernières années, pour atteindre désormais quelque 30 000 adhérents en France. Il est intéressan­t de noter que cette associatio­n, dont les intrusions sont la plupart du temps illicites – mais qui pour autant bénéficie d’une jurisprude­nce plutôt clémente –, est financée par des donations provenant pour grande part de groupes américains, WhatsApp, Facebook, GoPro pour ne citer que ceux-ci. Selon la réglementa­tion française, elle profite donc, comme tant d’autres, d’un régime fiscal des plus favorables. Aussi, l’idée est-elle venue à un groupe de parlementa­ires de proposer récemment un amendement visant à exclure de cet avantage fiscal les associatio­ns reconnues coupables d’intrusion sur les propriétés privées et établissem­ents industriel­s ou d’actes de violence vis-à-vis de profession­nels. Projet louable, et qui s’inscrivait dans une logique de continuité par rapport au délit d’entrave à la chasse adopté par le Sénat en octobre dernier. Pour autant, présenté tel quel, cet amendement a été pour l’heure rejeté…

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L’homme a toujours trouvé sa nourriture en chassant dans la nature. Aujourd’hui, beaucoup semblent l’avoir oublié.

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