Optique : Geco 1-5x24i
UNE LUNETTE DE BATTUE ILLUMINÉE POUR TOUS
Dans la famille Geco, je demande la standard… Avec les Gold et les Black, cette nouvelle gamme compose la nouvelle offre de lunettes Geco. Des optiques bon marché, dessinées en Allemagne mais faites en Asie avec des prix contenus mais aussi un cahier des charges strict qui leur confère une vraie plus-value.
On l’oublie souvent mais Geco fut autrefois un fabricant d’optiques. C’était au début du siècle dernier et bien avant de se lancer avec le succès que l’on sait dans les munitions métalliques, de petit calibre notamment.
Depuis trois saisons maintenant, Geco est revenu dans le domaine de l’optique de chasse, son marché initial, avec une gamme diversifiée et composée de trois familles, les Geco, Geco Black et Geco Gold. À plusieurs reprises nous vous avons présenté des produits des deux dernières gammes, les deux plus chères, mais jamais de la première, la plus accessible. C’est chose faite avec cette petite lunette de battue, une 1-5x24i de 556 g et de 27 cm. Le « i » signifie qu’elle dispose d’un réticule illuminé pour une plage de grossissements comprise entre 1x et 5x avec un objectif standard, pour une lunette de battue, de 24 mm. Une dimension qui permet d’avoir assez de lumière entrant dans l’optique sans perdre en champ visuel. Cette optique est donc une superzoom puisque sa plage de grossissements est de 5x. Elle est proposée à un tarif très abordable : 690 euros, mais surtout, ce que ce prix ne dit pas, c’est que cette lunette constitue une vraie opportunité en termes de rapport-qualité pour celui qui ne veut pas investir plus de 1000 euros dans une optique de battue.
La sobriété d’une grande optique
La lunette est sobre avec une belle anodisation noir mat que des marquages blancs aussi discrets que peu nombreux ne viennent pas trahir. Même si le prix de cette optique est pratiquement trois fois moins cher que celui des lunettes haut de gamme, l’ensemble dégage une élégance et un raffinement que l’on trouve généralement sur des optiques
bien plus onéreuses. Les petits crans qui permettent de régler la dioptrie, le sigle Geco, de la tourelle d’illumination, parfaitement à l’horizontale lorsque cette dernière est sur zéro, sont autant de preuves du soin apporté à la réalisation de cette lunette de battue. Les formes sont elles aussi classiques avec un corps de 30 mm suffisamment long pour que la fixation sur une carabine soit des plus faciles, même si cette carabine est réputée pour son exigence dans ce domaine. Nos essais sur Mauser 66, une carabine justement très difficile pour ce qui est du montage optique, prouvent que tout devrait bien se passer pour vous.
Les tourelles de réglage des impacts sont un peu hautes à mon goût. Elles mesurent 2 cm pour un diamètre de 2,8 cm. Cette hauteur et ces proportions un peu incongrues donnent à cette petite lunette, relativement fine pour le reste, un côté un peu plus massif qu’il le faudrait. Fort heureusement, ces grandes tourelles ont aussi un avantage, elles facilitent « grandement » le réglage des impacts. La prise en main est bonne et comme les clics sont à la fois nets et sonores, l’opération s’en trouve facilitée. Les tourelles ne sont pas débrayables, par contre une fois le réglage effectué, il sera possible de les dévisser avec la tranche d’une pièce de monnaie pour repositionner le repère zéro en face de la marque faite sur la lunette. C’est sans doute là qu’il faut chercher la raison d’être de ces hautes tourelles. Chaque clic vaut un centimètre à 100 m, la norme européenne, que l’on pourrait traduire outreAtlantique par un tiers de Moa, ce qui vous permettra ainsi d’utiliser des tables ou logiciels balistiques américains et européens sans aucun problème de conversion. La tourelle de réglage de l’illumination est située côté gauche. Elle est graduée de 0 à 8 mais n’est pas crantée. Ces repères visuels sont juste là pour vous fournir une idée du niveau d’intensité lumineuse retenue, mais la bague se règle en continu sur deux tiers de tour. Ce choix technique a deux conséquences : il n’y a pas de paliers d’extinction intermédiaires comme on en trouve parfois – ce qui signifie aussi qu’il vous faudra tourner la molette dans un sens puis dans l’autre pour l’allumer et l’éteindre – mais à l’inverse, ce dispositif vous offre un réglage très précis, plus qu’une indexation classique par crans prédéterminés.
Des molettes d’une grande douceur
À noter, la rotation de la molette de réglage de l’intensité lumineuse est parfaite, ni trop dure, ni trop souple. Une qualité que l’on retrouve sur la bague de réglage des grossissements dont la douceur est remarquable sans être trop souple non plus. Là aussi tous les grossissements, de 1x à 5x, sont indexés. Et il est facile de choisir le bon grossissement visuellement comme en regardant au travers de l’optique. La bague est réalisée en une seule pièce, on ne trouve pas de bande caoutchoutée comme cela arrive parfois. Cela évitera des pertes lorsque le caoutchouc vieillit. Elle mesure 3 cm de large et est striée
La distance oculaire mesurée est de l’ordre de 10 cm, de quoi mettre votre arcade à l’abri.
sur trois lignes qui composent une bande de 16 mm. La prise en main est donc facile et gageons que ce sera le cas aussi par temps humide ou même sous la pluie.
Sur le plan optique, le premier élément marquant est la grande distance oculaire offerte par cette optique. Le fabricant ne la fournissant pas, nous l’avons calculée en installant la lunette sur la carabine Strasser présentée dans ces mêmes pages le mois dernier et la réponse est : 10 cm. C’est bien, très bien même, d’autant que la moyenne des optiques actuelle est de 95 mm. Plus ce score est élevé et moins vous aurez de risques de voir l’optique se rapprocher dangereusement de votre arcade puisque cela signifie que la lunette pourra être montée très loin justement de votre oeil. L’image restituée est bonne et neutre. Ce n’est
certes pas l’optique la plus lumineuse du marché, mais peut-on lui reprocher de ne pas rivaliser avec des lunettes à plus de 2000 euros lorsque l’on sait qu’elle ne coûte que 700 euros ? De même, l’image perd un peu de sa netteté à mesure que l’on s’éloigne du centre et les lignes droites s’arrondissent vers l’extérieur en périphérie. Mais là encore, c’est assez léger et ce sont des reproches logiques pour une optique de ce niveau de prix et surtout qui n’ont rien de dissuasif puisque ce n’est pas sur le terrain que nous les avons remarquées mais ensuite, lorsqu’il a fallu la disséquer après nos tirs. Le champ visuel est de 37 m. Cette fois, c’est peu juste face aux stars de la catégorie qui dépassent les 42 m et face aux lunettes de moyenne gamme qui oscillent entre 39 et 41 m. Certes à 25 m, cela
n’ajoute que 50 cm de champ, mais cela se sent un peu.
Que doit-on penser de cette optique ?
Après avoir eu la dent un peu dure avec cette optique, que faut-il en penser ? Du bien assurément. Si vous avez un budget des plus réduits ou si vous voulez équiper une seconde carabine d’une lunette de battue, au cas où, à moins de 1 000 euros et en l’occurrence de 700 euros, cette lunette constitue une très belle opportunité. Elle est élégante, sobre, dotée d’un grand dégagement oculaire et son réticule 4 à point rouge central illuminé est invariant, puisque logé dans le second plan focal, est pratique et passe-partout. Cela devrait vous permettre de chasser dans de bonnes conditions. Enfin, si vous souhaitez chasser à l’affût plutôt qu’en battue et que cette Geco vous tente, sachez qu’une autre lunette compose cette gamme Geco à grossissements 5x, une 3,5-18x56i aussi bien positionnée que sa petite soeur. Cette lunette de 33,5 cm et de 850 g, qui reprend les lignes de la 1-5x24i, dispose d’un réticule 4 et d’un corps de 30 mm, coûte 999 euros. La preuve qu’une bonne nouvelle n’arrive jamais seule.