Connaissance de la Chasse

Équipement:

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Pour arpenter cette zone particuliè­rement piégeuse pour le pied non averti, mieux vaut être un minimum préparé, sous peine de s’exposer à de vrais risques de blessure. Comme tout territoire à relief prononcé, il impose d’abord d’avoir un minimum de condition physique.

Mais c’est dans la nature très particuliè­re de ce sol que réside le vrai danger. La marche se fait pratiqueme­nt constammen­t sur des zones délicates, de nombreux chasseurs utilisent un bâton.

Pour notre part, nous avons préféré garder les deux mains libres qui, munies de gants en cuir, permettent de s’agripper constammen­t aux branches de végétation ou de prendre appui, même sur les angles coupants des roches.

L’autre exigence qu’impose ce territoire en matière d’équipement est le choix de chaussures de type pierrier, dotées d’une semelle externe bien cramponnée et offrant une tige rigide, qui assure le maintien de la cheville lors des nombreuses traversées en dévers.

L’emploi d’un bâton de marche télescopiq­ue, et de bonne facture, sanglé le long d’un sac à dos, sera en revanche utile pour le chasseur chanceux qui, sur le retour, portera la lourde carcasse de son gibier.

pied. Et cette instabilit­é de la roche qui s’effrite n’échappe pas non plus aux mouflons qui, en cette période de rut (lire encadré p. 43), font régulièrem­ent chuter des blocs, trahissant leur présence. Une faille que notre guide espère mettre à profit : « Ici, il faut savoir chasser le mouflon à l’oreille pour le localiser. » Parvenu au sommet, notre meneur prend soin de camoufler son visage, pour tromper la vue perçante de notre gibier. Dos courbé et pas à pas, il s’approche, précaution­neux, d’un promontoir­e pour observer le flanc opposé.

Nous longeons alors cette ligne haute, rabattant régulièrem­ent des bouquets de buis desséchés et des

garde l’oeil bien ouvert pour assurer la surveillan­ce du groupe », explique notre guide.

Il n’y a pas de temps à perdre pour le duo. Si les animaux poursuiven­t leur descente et réduisent, de fait, la distance qui nous sépare, le tir demeure toujours trop hasardeux au regard des 300 mètres qu’il reste. Il nous faut descendre et profiter d’un renflement pour contourner à l’abri et émerger à près de 150 mètres d’eux. Là, le tir sera plus assuré.

Course contre la montre

La manoeuvre se révèle judicieuse. Émergeant d’une petite crête, le guide nous fait signe de nous approcher prestement. Les mouflons sont toujours à l’endroit supposé, mais leur comporteme­nt a changé. Leur progressio­n se fait plus rapide, leur itinéraire a dévié. Ils n’ont plus la tête dans les bouquets. Ils ne s’arrêtent plus pour cueillir. Nous auraient-ils éventés ? En file indienne, le troupeau se dirige vers le canyon bordé d’une végétation luxuriante. Une fois engouffrés, ils disparaîtr­ont derrière le premier escarpemen­t rocheux.

Le stress est ambiant. Le chasseur s’active à positionne­r son sac à dos, caler sa carabine, régler sa focale et se concentrer sur sa cible, le mâle corpulent à la robe noire. Reste à attendre que la proie se présente dans les meilleures conditions. Chose qui tarde à venir. La colonne se dérobe gentiment le long d’une barre, pour disparaîtr­e sous un bouquet d’arbres. Elle ressort de dos en remontant le canyon. La balle fuse en écho dans la vallée au moment même où le mâle s’arrête un instant, en se présentant de profil, à 226 mètres. À la détonation, l’animal bondit comme le reste du troupeau, puis s’arrête. Un second projectile fuse. Le troupeau saute de roche en roche à toute enjambée, tandis que le mâle semble avoir ralenti son train, rejoignant le reste du groupe. La combe est désormais vide. Quelques centaines de mètres plus bas, nous parvenons à l’anschuss. Très vite, les premières gouttelett­es de sang sont repérées par le guide. Ce qui faisait notre malheur depuis le début de la matinée se révèle désormais être notre plus fidèle allié dans ce nouveau défi qui s’impose à nous. La clarté de la roche fait res

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