15 à 98 coqs chanteurs
partenaires, celle de SaintSauveur-Lendelin.
« À l’époque, tous les faisans étaient issus de lâcher de tir, mais il n’y avait aucune reproduction. Aujourd’hui, nous voyons des couvées, et les habitants admirent ces oiseaux toute l’année. Nous sommes ainsi passés de 15 coqs chanteurs au comptage de printemps en 2016, à 98 coqs chanteurs l’année dernière. La progression est globalement multipliée par deux chaque année. » Une fois la convention signée, la société s’engage sur trois ans à ne pas tirer la poule faisane. Les faisans introduits étaient subventionnés à 80 % et coûtent 1,50 euro pièce.
La Fdc subventionne aussi les travaux (agrainoirs et volières) à hauteur de 40 %. « Désormais, nous réintroduisons 450 oiseaux, dont 50 % de poules, et maintenons les lâchers de tir tout en économisant de l’argent. Ces secondes catégories d’oiseaux nous coûtent 11,70 euros pièce, soit bien plus cher, mais nous sommes passés de 50 à 15 oiseaux lâchés par semaine. » Actuellement, 200 faisans sont prélevés chaque année sur la commune, qui compte 41 chasseurs adhérents à la société. Le faisan est ouvert le jeudi et le dimanche, et de fin septembre à début janvier.
reposer à l’autre bout de la commune. La matinée se passe à marche forcée. Malgré le travail impeccable des chiens, c’est la gibecière vide que nous nous résignons à engloutir un sandwich. Pas le temps de traînasser.
Faisans de repeuplement
L’après-midi débute sous de meilleurs auspices. Remontant le long d’une vallée humide, les deux chasseurs nous démontrent que leur vivacité ne peut être remise en question dans cette bredouille qui nous guette. En marge de la qualité impressionnante de leurs setters, parfaitement aux ordres et aux affaires, leur habileté est testée avec succès sur deux bécasses, successivement levées à dix minutes d’intervalle. Heureux comme des papes pour ces jolis prélèvements qu’ils n’ont que rarement l’habitude de réaliser : « Nous avons quelques bécasses, mais le faible assolement en bois dans le secteur explique l’irrégularité des rencontres. Et puis, nous devons toujours nous méfier. Le tir de la poule faisane étant interdit, cela nous incite à lever l’arme face à la mordorée. Quelques petites poules, compte tenu de leur vigueur à l’envol en sous-bois, pourraient bien être victimes de l’instinct d’un bécassier impulsif. »
La délivrance sonnera à 15 h 30. Après une troisième tentative de tir, un coq s’écroule à la gerbe. L’épagneul breton appelé en renfort, coq en gueule, parade devant les setters, un brin taquin. Le défi de la journée est accompli, prendre un faisan au chien d’arrêt.
Mais il n’est en rien comparable à celui réalisé par le personnel de la Fdc, qui est parvenu à initier un mouvement salutaire : remplacer le faisan de tir par celui de repeuplement. Olivier Onfroy, qui nous accompagne, est justement l’un de ceux qui ont oeuvré. Technicien de secteur pour la Fdc de la Manche, il s’explique : « Les faisans que nous avons chassés aujourd’hui n’ont rien à voir avec ceux qui sortent des caisses quelques jours avant d’être prélevés, quand ce n’est pas le jour même. » Ces oiseaux ont été introduits sur le territoire durant l’été dernier, quand il ne s’agit pas d’oiseaux issus d’une couvée. Ils connaissent donc leur territoire et cela se ressent très bien au fur et à mesure que la saison avance, puisqu’ils ont tendance à se rapprocher progressivement des zones de réserve instaurées par les chasseurs.