Blaser R8 Ultimate
Une crosse évolutive et modulaire
Avec l’Ultimate et sa crosse ergonomique et transformable, Blaser nous rappelle que la modularité est une des clés essentielles de son succès. Un concept poussé à son paroxysme sur cette nouvelle arme.
Avec l’Ultimate et sa crosse ergonomique et transformable, Blaser nous rappelle que la modularité est une des clés essentielles de son succès. Un concept poussé à son paroxysme sur cette nouvelle arme qui peut se transformer en quelques secondes et sans outil en une carabine sur-mesure idéale pour la battue comme les tirs lointains.
Lorsque l’on évoque les carabines modernes et modulaires, il est un nom qui vient immédiatement à l’esprit : Blaser. Bien sûr, la firme allemande n’a pas inventé le concept de la modularité appliqué aux armes de chasse, d’autres avant elles ont eu des canons amovibles, des têtes de culasse interchangeables, des poids de détente réglables, un armeur séparé, mais elle est sans doute la première à avoir combiné tous ses éléments et à leur en avoir ajouté d’autres, devenus indispensables pour bien des chasseurs, comme le réarmement linéaire et un montage optique dédié et permutable d’une arme ou d’un canon à l’autre. Ces qualités ont fait de la R93 puis de la R8 deux best-sellers et donné à Blaser un statut à part dans l’univers de la carabine de chasse à verrou. Au point que la firme d’Isny, en Bavière, est devenue une référence et un modèle à suivre notamment sur le plan mécanique ou fonctionnel mais aussi sur celui des lignes, l’autre cheval de bataille de Blaser. La R8 a en effet réussi à percer et à remplacer la R93, une carabine iconique, en misant notamment sur des lignes nouvelles, ou sur des matériaux innovants. Ce fut le cas notamment avec les crosses composite et élastomère ou composite et cuir à large trou de pouce apparues depuis 2012 sous le nom de Professional. Avec ces armes et leurs déclinaisons, on pouvait penser que Blaser était arrivé au bout de sa quête du toujours plus de modularité et ne jouait plus désormais que la carte du design et du modernisme pour conserver ses parts de marché et sa clientèle fidèle. C’était sans doute oublier un peu vite le credo de la manufacture allemande, affirmé avec de plus en plus de force chaque année : faire d’une arme industrielle un outil performant, personnalisé et presque sur-mesure avec un jeu d’options, de personnalisations rarement atteint. Et cette année, Blaser nous le rappelle avec un peu plus de force encore en dévoilant l’Ultimate. Une nouvelle version de la R8 reposant sur une crosse évolutive, modulaire, ajustable et
surtout parfaitement adaptée à votre morphologie et à vos besoins. Voilà sans doute pourquoi elle porte ce nom si judicieux, Ultimate, comme la modularité ultime façon Blaser.
La modularité ultime selon Blaser
Avant de détailler cette Ultimate, et de voir à quel point elle innove et s’avérera judicieuse pour celui qui chasse à l’approche comme en battue et pratique aussi le tir et notamment le tir lointain, revenons sur le modèle qui reçoit cette crosse nouvelle : la R8. Apparue en 2010, cette carabine est la version ultime, elle aussi, de la R93 avec laquelle elle possède des similitudes esthétiques, mais quasiment aucune pièce commune puisque le montage optique et la bretelle sont les seuls éléments qu’il est possible de transférer de l’une à l’autre. Plus large et lourde que la R93, la R8 est également plus robuste. Son verrou a été sur
dimensionné et la surface d’appui arrière de ses tenons radians redessinée pour être plus solide. Une came, qui joue le rôle de tenon de sécurité, a été ajoutée sous la culasse mobile pour empêcher cette dernière de reculer en cas d’incident avec une cartouche défectueuse. De fait, le canon est également plus épais au niveau de la chambre. Bref, si la R8 reste une carabine à verrouillage radial, canon et culasse interchangeables, et même s’il s’agit d’une Blaser à réarmement en ligne, il serait sans doute peu judicieux de la comparer à la R93 tant elle l’améliore sur de nombreux points, au prix certes d’un poids de 200 à 250 g plus élevé, mais qui s’avère la seule contrepartie à payer pour bénéficier d’une arme bien plus moderne et qui évolue chaque année pour nous offrir des modèles de plus en plus ergonomiques, innovants ou spécifiques. La R8 s’articule autour d’un boîtier ouvert, en alliage, au sommet duquel coulisse, sur deux rails d’aluminium, une culasse dont la tête, interchangeable, vient à la fermeture s’ouvrir en corolle dans un
Une R8 reposant sur une crosse évolutive, modulaire, ajustable et adaptée à votre morphologie.
usinage interne du canon. Le léger retrait arrière du levier d’armement suffit à déverrouiller la tête, un mouvement arrière et avant va ensuite permettre d’éjecter l’étui vide, d’armer le mécanisme, de chambrer une nouvelle cartouche et de verrouiller l’arme. Le tout en moins d’une seconde. Ce boîtier est ouvert à son sommet mais aussi à sa base puisque le bloc chargeur qui abrite tout à la fois le système de percussion et la sousgarde pontet et queue de détente se dépose au moyen de deux ergots latéraux qu’il suffit de presser. La dépose de ce bloc chargeur-pontet suffit à désenclencher l’armeur séparé qui recule aussitôt. La culasse mobile se verrouille directement donc dans le canon, qui est maintenu en place par deux vis allen imperdables logées dans le devant. Un système qui permet de changer de canon, et de calibre, en un rien de temps et qui fait aussi de la Blaser une arme take down que l’on peut transporter dans une mallette de taille réduite. La partie arrière de la crosse est fixée au boîtier de culasse même si ce dernier peut aussi être déposé, ce qui n’a guère d’intérêt à la chasse ou pour le transport car la longueur de l’ensemble crosse et boîtier (43,5 cm) est toujours inférieure à celle du canon seul (58 cm en standard et 52 cm pour les courts). Le canon est disponible dans tous les calibres ou presque. C’est l’autre intérêt de la R8 : posséder l’offre de calibres la plus vaste du marché et, grâce à sa tête de culasse démontable sans outil, vous permettre de passer d’un petit calibre standard à un énorme magnum sans aucun problème. Le canon peut être rond, flûté, standard ou semi-lourd, safari ou match et même silence, puisque depuis trois saisons maintenant la
Blaser R8 dispose d’une version avec canon-silencieux intégral, une option qui comme nous le verrons peut aussi équiper cette nouvelle Ultimate sans trop de dépenses.
Attention, ce n’est pas une Professional !
Il est temps maintenant de s’intéresser à notre Ultimate justement. À première vue, sa crosse ressemble à celle qui équipe depuis quelques saisons maintenant la Blaser R8 Professional. D’ailleurs, comme cette dernière elle existe avec des inserts en élastomère ou en cuir selon qu’il s’agit d’une Ultimate ou Ultimate Success. Mais attention, il ne s’agit que d’une impression et très vite quelques détails vous feront comprendre que cette crosse n’est pas celle de la Professional. Tout d’abord la crosse est en deux parties, une crosse et un devant, ce qui n’est pas le cas de la Professional qui est composée d’une crosse monobloc dans laquelle sont noyés la mécanique et le boîtier de culasse. Ici, on trouve un boîtier noir, le même que celui des modèles à crosse bois. C’est la première fois qu’une R8 composite est proposée en crosse bicomposant. Si cette évocation vous laisse penser que vous pourrez installer une crosse d’Ultimate sur votre R8 bois si cette dernière possède un boîtier apparent, détrompez-vous. Comme nous le verrons plus loin, Blaser ne vend pas les deux éléments de la crosse séparés, mais un ensemble crosse, carcasse et pontet à 3 216 euros (prix de départ). Mais revenons au jeu des différences entre notre Ultimate et la Professional. Sur l’Ultimate, le dessous de la crosse n’est pas oblique mais presque creusé, il forme comme un accent circonflexe ou un triangle dont la pointe rentrerait dans le centre de la monture. La raison est simple, cette arme qui se destine à tous les modes de chasse mais aus
si aux tirs lointains est dessinée pour qu’en tirs sur appui vous puissiez avoir la même prise en main qu’au stand de tir sur des sacs de sable. Le centre de la crosse est creusé pour que votre main gauche, pour les droitiers, puisse venir s’y agripper et bloquer ainsi l’arme de manière ferme et sûre en plaçant vos deux avant-bras sur une seule et même ligne. Cette découpe possède un rôle important car elle affiche la destination de cette carabine et sachez que sur cette arme, tout est construit autour de cette logique de tir confortable, stable et précis.
Qui dit carabine conçue pour le tir à longue distance dit lunette à forts grossissements et objectif conséquent, cela veut aussi dire montage relativement haut. Pour que la position de tir soit confortable et surtout synonyme de précision, cette arme est dotée d’un busc ajustable. Un busc automatique à mémoire. En clair, vous pressez un bouton situé côté gauche, juste devant le busc, et ce dernier se surélève jusqu’à la hauteur désirée. Il est possible de surélever le busc de 29 mm, c’est beaucoup. Pour mémoriser la hauteur voulue, rien de plus simple. Vous pressez légèrement le bouton, le busc se déploie, vous vous mettez en position et vous enfoncez ensuite complètement le bouton. Le busc est alors libre de monter ou descendre. Vous le positionnez à la hauteur souhaitée et seulement à ce moment vous relâchez la pression sur le bouton. La position est mémorisée. Pour enfoncer le busc dans la crosse, vous pressez le bouton une fois encore mais légèrement et avec l’autre main vous enfoncez le busc, le tour est joué. La prochaine fois que vous presserez le bouton de déverrouillage du busc, ce dernier montera instantanément et s’arrêtera à la hauteur mémorisée. Ce système vous permettra d’avoir en permanence une crosse réglée à votre morphologie et le cas échéant de changer de réglage très rapidement ou de prêter votre arme à un ami plus grand ou plus petit.
Une position hiver et une position été
Afin que le busc en position haute ne gêne pas la manoeuvre de la culasse mobile, qui ressort du boîtier, il a été découpé et présente une partie avant tronquée. De fait, seule sa partie arrière se surélève
tandis que la partie avant, celle qui est coiffée par la culasse en position arrière, est fixe. Ce busc plus court n’est en aucun cas handicapant ou même perceptible en action de chasse, la pommette vient prendre un appui naturel et confortable, par contre il est indispensable pour le bon réarmement de l’arme. Néanmoins, si vous voulez retirer complètement la culasse il vous faudra au préalable enfoncer le busc dans son logement. La longueur de la crosse peut aussi être modifiée. Toujours côté gauche mais au niveau de la plaque de couche cette fois, se trouve un levier noyé dans la crosse, de façon très discrète. Avec le doigt, vous soulevez le bras et dès lors la plaque de couche peut reculer. Elle est reliée à la crosse par deux tiges crantées. Celle du haut est indexée de 0 à 12, ce qui vous permettra de retrouver votre position favorite rapidement.
À noter, cette longueur variable peut aussi constituer un allié précieux pour ceux qui utiliseront cette carabine l’hiver avec une épaisse couche de vêtements et l’été à l’approche du chevreuil ou en montagne avec des vêtements plus fins. C’est un bon moyen d’ajuster la longueur de la crosse à ses besoins en temps réel. Une façon aussi de rester parfaitement calé avec l’optique utilisée, surtout s’il s’agit d’une superzoom moderne qui impose un épaulé parfait pour éviter toute zone d’ombre, cela peut être très pratique en battue. La longueur de la crosse est réglée, la hauteur du busc aussi, mais vous pouvez faire mieux… Il est en effet possible de modifier l’élévation de la plaque de couche. Là encore, il va vous falloir actionner un petit poussoir, rectangulaire et strié cette fois. Il est logé au milieu de la plaque de couche, toujours sur le côté gauche de l’arme. En le pressant, vous libérez la plaque de couche qui peut coulisser verticalement sur son support. Elle peut monter mais aussi descendre, afin de vous aider à caler l’arme au creux de votre épaule quelle que soit la longueur de votre cou ou votre position lors du tir. Ouf ! dites-vous, avec tous ces réglages, me voilà paré… Eh bien non, du moins selon les ingénieurs de Blaser qui ont ajouté une fonction et un réglage. La plaque de couche peut pivoter latéralement sur son support. En dévissant la partie basse de la plaque de couche, vous allez pouvoir la faire pivoter vers la droite ou la gauche de quelques degrés. Pour ce faire, il vous faut un tournevis cruciforme dont la lame aura été au préalable lubrifiée avec de l’huile neutre, de la vaseline par exemple. Vous engagez le tournevis dans la partie basse et arrière de la plaque de couche, votre tournevis va rencontrer une tête de vis, qu’il suffira de dévisser légèrement avant de faire pivoter la plaque de couche puis de resserrer la vis.
Trop d’équipements ? Blaser a la solution
Peut-être que toutes ces possibilités de modifications, de personnalisation dépassent vos attentes les plus folles et peut-être aspiriez-vous à moins ou à autre chose ? Blaser y a pensé aussi car les caractéristiques que je viens d’évoquer valent pour la version Ultimate qui nous a été envoyée. C’est la plus chère, elle coûte 5 279 euros et 6 195 euros en version Success à inserts de cuir.
Mais si cette crosse est évolutive, c’est parce que cette configuration n’est pas la seule. Il est aussi possible d’acquérir l’Ultimate dans une version à busc et plaque de couche fixes (4299 euros et 5099 en version Success). Vous profite
rez seulement de la découpe inférieure de la crosse pour un tir confortable avec une prise en main ferme. Mais cette crosse est évolutive… Plus tard, vous pourrez installer un busc amovible, celui de l’arme présentée dans ces pages, il coûte 460 euros revêtu d’élastomère et 575 avec un insert de cuir. Vous pourrez aussi remplacer la partie arrière de la crosse par notre plaque de couche réglable dans tous les sens qui coûte 520 euros. Il vous sera aussi possible d’opter pour une plaque avec un absorbeur de recul RDS. La plaque de couche fonctionne comme un vérin hydraulique ou comme un amortisseur en rentrant dans sa base juste avant la crosse. La plaque de couche est ajourée et laisse deviner des cylindres rouges. Il s’agit en fait d’éléments d’absorption internes du recul, disponibles en différentes duretés ou résistances, qui vont réduire la sensation de recul en le retardant. Pratique pour les gros calibres, elle coûte 289 euros.
On peut même chasser en sourdine
Enfin, cette carabine est également disponible avec le canon Silence, un canon de 47 cm qui intègre un silencieux sur toute sa longueur et un peu plus pour former un tube de 62 cm de fort diamètre. Un tube qui vous offre une réduction sonore de l’ordre de 28 dB. Vous pouvez l’acquérir entière au prix de 5199 euros et 5999 euros en version Success. En ne changeant que le devant synthétique de l’Ultimate vous pourrez ainsi acquérir un tel canon, l’utiliser pour une chasse, et repasser quand bon vous semblera à un canon traditionnel en remettant l’ancien devant en place. Le devant Silence coûte 505 euros sans insert cuir et 690 euros avec. C’est sur l’un des trois stands de tir à l’arme rayée du ball-trap club de Gonesse que nous testons cette carabine. Ultimate ou pas, cette arme est avant tout une R8 et une Blaser. Les repères sont donc très vite retrouvés et l’arme est chargée et armée en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire. Trois balles prennent place dans l’ensemble chargeur-bloc détente amovible, plus une dans la chambre. La lunette installée sur le canon est une Blaser, une 1-7x28 Ic. Le Ic signifie illumination contrôlée, autrement dit, le réticule s’illumine lorsque vous armez la carabine et pas avant. De même, il s’éteint aussitôt que l’armeur recule. Cela permet effectivement de préserver la pile. La lunette est positionnée au ras du canon. En quelques secondes, j’ajuste le busc à la hauteur souhaitée puis je fais de même avec la longueur de crosse. J’ai immédiatement oublié que cette carabine était une arme d’essai tant elle correspond aux mesures habituelles de mes carabines, le sur-mesure immédiat et pour tous selon Blaser. Cette arme est chambrée en 8,5x55, un nouveau calibre Blaser. Là encore une nouveauté 20192020 et je vais tirer des Norma Oryx de 230 grains ou 14,9 g. Comme son nom l’indique, cette cartouche est une 8,5 mm, elle expédie ses projectiles à 820 m/s. Des performances un cran en-dessous du 8x68 S mais avec un diamètre supérieur, ou à rapprocher du .338 Winchester Magnum (qui serait en normes métriques un 8,6x64). Ce calibre devrait convenir en battue comme à l’affût. Ce calibre a été conçu pour fonctionner parfaitement dans des canons courts, 51-53 cm et avec un silencieux. Une piste suivie par quelques encartoucheurs en Allemagne dont RWS. Quatre autres calibres sont disponibles à l’achat, le 9,3x62, le .300 Win Mag, le .308 Win et bien sûr le .30-06. Les autres calibres pourront être acquis ensuite séparément.
La première balle est tirée dans la butte de terre avec pour seuls objectifs de flamber le canon et de me familiariser avec la détente qui est légère et nette, comme toujours, et de découvrir le 8,5x55 Blaser. Au
rugby on le désignerait comme « viril mais correct ». Une définition parfaite pour cette cartouche qui pousse mais n’est pas non plus inconfortable. Elle a le punch du .300 Win Mag en légèrement moins sec et la poussée d’un 9,3x62 bien que légèrement écourtée. Soyons clairs, à la chasse ce calibre ne sera pas un obstacle au résultat, même si vous craignez un peu les calibres chauds, et n’oublions pas qu’avec un silencieux, le recul se trouve considérablement amoindri. Par contre, il serait fatiguant d’en tirer ainsi plusieurs boîtes au stand de tir sur appui et sans modérateur.
Des tirs en toute décontraction
Voyons à présent si la précision est conforme à la réputation de la marque en la matière. Là encore, le suspense sera de courte durée, tout se passe bien et mes quatre balles viennent se loger en cible quasiment au milieu et dans le même trou. Ma cible qui comptait plusieurs gommettes, fruits d’un autre essai, a été réellement compostée, déchiquetée par mes quatre balles de 8,5 mm de diamètre qui forment un tout petit trèfle. Rien à redire. La visée par contre est exceptionnelle, avec le bench on est souvent trop bas, pas ici. Le busc ajustable est remonté et la position est naturelle, confortable. La cible est parfaitement centrée dans le réticule sans aucun effort. La douceur de la détente est parfaite et utilisée avec d’autant plus d’efficacité que la main qui tient la poignée est dans l’axe, relâchée. Le tir se fait donc sans tension musculaire et on se laisse surprendre par le départ du coup, ce qui est essentiel pour la précision. La main gauche vient se caler naturellement sous la crosse, là où l’Ultimate possède cette découpe si caractéristique. Vous l’aurez compris, j’avais beaucoup aimé la version Professional Success de la Blaser R8, j’adore cette Ultimate. La possibilité de régler la crosse, de l’ajuster non seulement à sa morphologie mais à ses besoins du moment, modes de chasse, épaisseurs de vêtements, en font une vraie carabine « ultime ». Certes tout n’est pas parfait puisque cette carabine est un peu lourde, 3,6 kg sans montage ni optique.
Mais ce poids possède un vrai avantage au moment du tir lorsque la cible est éloignée et qu’il faut stabiliser sa visée. L’autre critique concerne le prix et surtout l’obligation d’acquérir un boîtier. Si vous êtes possesseur d’une R8 bois, la crosse, le devant et le bloc chargeur auraient suffi, être obligé d’acquérir un nouveau boîtier peut ressembler à de la consommation forcée. Mais au final, en dépit de ces deux critiques, reconnaissons que cette carabine est très bien conçue et remplit parfaitement son rôle : vous fournir une visée confortable, sûre et efficace. Et surtout, avec cette Ultimate, Blaser nous prouve, une fois encore, qu’elle peut se réinventer, proposer d’autres systèmes, des idées nouvelles alors même que l’on se disait qu’elle avait sans doute fait le tour de la question. Il est donc très vraisemblable que d’autres R8 nous surprendront dans un avenir sans doute moins éloigné que les tirs pour lesquels cette Ultimate a été imaginée.
Au rugby, on qualifierait le recul du 8,5x55 Blaser de « viril mais correct ».