Safari, il protège aussi
Au coeur de la brousse depuis plus de 30 ans, le guide de chasse Frank Vannier lutte chaque jour pour préserver la faune. Oui, la chasse aide à la conservation et la protection des espèces et des territoires. (2e partie et fin) Les guide de chasse oeuvrent pour la conservation, or les médias en font peu cas… En effet, mais cela est en partie notre faute. Nous prêchons, comme je le fais ici, des convaincus puisque seule la presse spécialisée relate nos considérations.
Nos diverses associations devraient nous représenter dans une presse plus globale, en exigeant un droit d’expression et de réponse, même si la chasse est souvent jugée politiquement incorrecte.
Et les réseaux sociaux désinforment…
Quelle prétention de vouloir donner des leçons derrière un écran anonyme ! Je refuse que nous soyons jugés par des groupuscules intolérants, aux idées extrémistes, ignorants de nos situations et de celles des États où nous professons, juste au nom d’une idéologie politiquement correcte, ou tout simplement fasciste. Je n’admets pas d’être la cible de pseudojournalistes engagés qui parlent de « tigres » en Afrique… Nous abhorrons le défouloir et le foutoir des réseaux sociaux, où tout reste permis paradoxalement à une
FRANK VANNIER
époque où l’on nous retire peu à peu toutes nos libertés. Une loi contre toute forme de haine en ligne vient enfin d’être adoptée par l’Assemblée nationale. Nous espérons qu’elle soit appliquée promptement.
Nous comprenons très bien les convictions louables de certains et acceptons le débat quand celui-ci est fait dans le respect de la cause défendue et de l’ensemble des protagonistes. Mais certainement pas dans la délation, dans l’outrage, ni dans la menace.
Qui plus est, la chasse est légale…
Nous pratiquons la chasse sportive en parfait accord avec les législations camerounaise et internationale des pays adhérents à la Cites, et ce en toute légalité. Critiquer les états africains qui retirent des devises non négligeables du tourisme chasse relève de l’ingérence.
Nous pratiquons la chasse sportive en respectant au mieux ce qui nous entoure : la flore, la faune et l’humain. Et surtout, nous n’essayons pas de convertir ou d’imposer nos convictions à quiconque, comme le font nos différents délateurs (anti-chasse, végans, et tous les autres), car nous sommes tolérants.
Des chasseurs ne comprennent pas l’intérêt du safari… L’ignorance est souvent la cause des incompréhensions. Chacun a le droit de penser ce qu’il veut. C’est là une des rares libertés que l’on ne pourra nous arracher individuellement. Il existe différents modèles de chasses pour différents types de chasseurs. Soyons juste bienveillants envers autrui, ses motivations et ses capacités financières. La Fédération nationale des chasseurs et les Fdc n’ont pas réagi tout de suite quand les guides de chasse et certains de leurs clients ont été victimes des réseaux sociaux cet été, et encore dernièrement. Les safaris étant accessibles à une certaine caste de clients aisés, une certaine jalousie a provoqué le débat. Ils ont pris parti seulement quand on a commencé à vandaliser des installations des Fdc… Alors que le danger guette tout chasseur, quels que soient ses moyens, ses principes, ses rêves. L’union seule fait la force.
Comment bâtir l’union ?
En ce qui concerne la délation et les provocations des anti-chasse, seule une trésorerie regroupée de nos différentes associations et structures (Acp, Aggc, Sci, Ancgg, Fnc…), pour affronter juridiquement à l’unisson, ferait avancer positivement les législations. La plupart de nos associations n’ont pas assez de trésorerie pour aller en procédure ni d’assistance juridique appropriée. Sur le terrain, l’argent reste aussi le nerf de la guerre. Dans ces temps où la préservation et l’écologie raniment la flamme d’une nouvelle génération, où les réseaux sociaux permettent de véhiculer l’information à meilleur escient et à toucher les organismes mécènes
Qu’espérer de la jeunesse ? Xavier, mon fils, fait partie de cette nouvelle génération qui prend à coeur la préservation, l’écologie, la santé de notre nature et de notre monde. Il est virtuose et complet dans la communication et la gestion des réseaux sociaux. Il m’a ouvert sur des horizons inconnus, ceux du virtuel qui apportent du concret. Il tisse quotidiennement des relations avec des gens de tous horizons qui partagent les mêmes convictions. Ce sont eux qui créent le modèle de demain avec passion et intelligence. Xavier partage l’attrait de la plume, l’art de la photographie, la mise en scène et le montage filmographique et mesure complètement les défis d’aujourd’hui et de demain.
Il a joué un rôle dans un courtmétrage filmé par National Geographic primé dans plusieurs pays sur l’art de la pêche à mouche sur le Faro intitulé Capitaine.
Il invite des Ong et des associations de protection faunique à faire des enquêtes sur la girafe camelopardalis du Cameroun en voie de disparition, ou bien à recenser les différents prédateurs de la zone, ou encore surveiller le déplacement des troupeaux
artistiques fidèlement exposé par le professionnalisme de Xavier qui y a ajouté sa touche personnelle. Puis il est devenu ensuite un moyen de lever des fonds pour la protection des éléphants et de la faune camerounaise.
Quid de la forêt ?
La forêt y est moins représentée car j’y ai passé du temps bien avant que je n’écrive et photographie, à mes débuts avec mon père. Une époque où l’on partait à l’aventure trois semaines minimum avec armes et bagages, une vingtaine de porteurs et que du bivouac… Dans ces conditions peu confortables, plus que sportives, les appareils photos numériques « water resistant » n’existant pas, je n’avais pas assez de matière qualitative pour les coucher sur du papier.