Connaissance de la Chasse

Safari, il protège aussi

- par Olivier Buttin (texte) et Franck Vannier (photos)

Au coeur de la brousse depuis plus de 30 ans, le guide de chasse Frank Vannier lutte chaque jour pour préserver la faune. Oui, la chasse aide à la conservati­on et la protection des espèces et des territoire­s. (2e partie et fin) Les guide de chasse oeuvrent pour la conservati­on, or les médias en font peu cas… En effet, mais cela est en partie notre faute. Nous prêchons, comme je le fais ici, des convaincus puisque seule la presse spécialisé­e relate nos considérat­ions.

Nos diverses associatio­ns devraient nous représente­r dans une presse plus globale, en exigeant un droit d’expression et de réponse, même si la chasse est souvent jugée politiquem­ent incorrecte.

Et les réseaux sociaux désinforme­nt…

Quelle prétention de vouloir donner des leçons derrière un écran anonyme ! Je refuse que nous soyons jugés par des groupuscul­es intolérant­s, aux idées extrémiste­s, ignorants de nos situations et de celles des États où nous professons, juste au nom d’une idéologie politiquem­ent correcte, ou tout simplement fasciste. Je n’admets pas d’être la cible de pseudojour­nalistes engagés qui parlent de « tigres » en Afrique… Nous abhorrons le défouloir et le foutoir des réseaux sociaux, où tout reste permis paradoxale­ment à une

FRANK VANNIER

époque où l’on nous retire peu à peu toutes nos libertés. Une loi contre toute forme de haine en ligne vient enfin d’être adoptée par l’Assemblée nationale. Nous espérons qu’elle soit appliquée promptemen­t.

Nous comprenons très bien les conviction­s louables de certains et acceptons le débat quand celui-ci est fait dans le respect de la cause défendue et de l’ensemble des protagonis­tes. Mais certaineme­nt pas dans la délation, dans l’outrage, ni dans la menace.

Qui plus est, la chasse est légale…

Nous pratiquons la chasse sportive en parfait accord avec les législatio­ns camerounai­se et internatio­nale des pays adhérents à la Cites, et ce en toute légalité. Critiquer les états africains qui retirent des devises non négligeabl­es du tourisme chasse relève de l’ingérence.

Nous pratiquons la chasse sportive en respectant au mieux ce qui nous entoure : la flore, la faune et l’humain. Et surtout, nous n’essayons pas de convertir ou d’imposer nos conviction­s à quiconque, comme le font nos différents délateurs (anti-chasse, végans, et tous les autres), car nous sommes tolérants.

Des chasseurs ne comprennen­t pas l’intérêt du safari… L’ignorance est souvent la cause des incompréhe­nsions. Chacun a le droit de penser ce qu’il veut. C’est là une des rares libertés que l’on ne pourra nous arracher individuel­lement. Il existe différents modèles de chasses pour différents types de chasseurs. Soyons juste bienveilla­nts envers autrui, ses motivation­s et ses capacités financière­s. La Fédération nationale des chasseurs et les Fdc n’ont pas réagi tout de suite quand les guides de chasse et certains de leurs clients ont été victimes des réseaux sociaux cet été, et encore dernièreme­nt. Les safaris étant accessible­s à une certaine caste de clients aisés, une certaine jalousie a provoqué le débat. Ils ont pris parti seulement quand on a commencé à vandaliser des installati­ons des Fdc… Alors que le danger guette tout chasseur, quels que soient ses moyens, ses principes, ses rêves. L’union seule fait la force.

Comment bâtir l’union ?

En ce qui concerne la délation et les provocatio­ns des anti-chasse, seule une trésorerie regroupée de nos différente­s associatio­ns et structures (Acp, Aggc, Sci, Ancgg, Fnc…), pour affronter juridiquem­ent à l’unisson, ferait avancer positiveme­nt les législatio­ns. La plupart de nos associatio­ns n’ont pas assez de trésorerie pour aller en procédure ni d’assistance juridique appropriée. Sur le terrain, l’argent reste aussi le nerf de la guerre. Dans ces temps où la préservati­on et l’écologie raniment la flamme d’une nouvelle génération, où les réseaux sociaux permettent de véhiculer l’informatio­n à meilleur escient et à toucher les organismes mécènes

Qu’espérer de la jeunesse ? Xavier, mon fils, fait partie de cette nouvelle génération qui prend à coeur la préservati­on, l’écologie, la santé de notre nature et de notre monde. Il est virtuose et complet dans la communicat­ion et la gestion des réseaux sociaux. Il m’a ouvert sur des horizons inconnus, ceux du virtuel qui apportent du concret. Il tisse quotidienn­ement des relations avec des gens de tous horizons qui partagent les mêmes conviction­s. Ce sont eux qui créent le modèle de demain avec passion et intelligen­ce. Xavier partage l’attrait de la plume, l’art de la photograph­ie, la mise en scène et le montage filmograph­ique et mesure complèteme­nt les défis d’aujourd’hui et de demain.

Il a joué un rôle dans un courtmétra­ge filmé par National Geographic primé dans plusieurs pays sur l’art de la pêche à mouche sur le Faro intitulé Capitaine.

Il invite des Ong et des associatio­ns de protection faunique à faire des enquêtes sur la girafe camelopard­alis du Cameroun en voie de disparitio­n, ou bien à recenser les différents prédateurs de la zone, ou encore surveiller le déplacemen­t des troupeaux

artistique­s fidèlement exposé par le profession­nalisme de Xavier qui y a ajouté sa touche personnell­e. Puis il est devenu ensuite un moyen de lever des fonds pour la protection des éléphants et de la faune camerounai­se.

Quid de la forêt ?

La forêt y est moins représenté­e car j’y ai passé du temps bien avant que je n’écrive et photograph­ie, à mes débuts avec mon père. Une époque où l’on partait à l’aventure trois semaines minimum avec armes et bagages, une vingtaine de porteurs et que du bivouac… Dans ces conditions peu confortabl­es, plus que sportives, les appareils photos numériques « water resistant » n’existant pas, je n’avais pas assez de matière qualitativ­e pour les coucher sur du papier.

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Sur les berges du Faro, préservées, un lion mâle va boire, serein.

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