Battue de grand gibier : 2 bonnes adresses en Champagne
Grâce au site chasseetdecouvertes. com, rejoignons la région champenoise. Le temps d’un weekend, chassons le grand gibier en battue sur deux territoires différents.
Grâce au site chasseetdecouvertes.com, rejoignons la région champenoise. Le temps d’un week-end, chassons le grand gibier en battue sur deux territoires différents, sous la conduite d’un vigneron local. Champagne !
«Messieurs, le Sanglier » ! Sous les injonctions du directeur de chasse, le groupe composé de six sonneurs s’exécute sous le feu des néons. Face à la foule figée, têtes découvertes, les trompes de vènerie, celle de chant, les basses et les graves jouent en appel et en réponse. Grandiose ! Le protocole des honneurs rendus aux gibiers se poursuit de fanfares en fanfares, chevreuil, mais aussi grand cervidé. Le tableau du jour est conséquent, 12 sangliers, 5 chevreuils et 3 grands animaux le composent. Chacun des auteurs posant dignement, derrière son gibier. En point d’orgue, les Honneurs sont sonnés et le maître des lieux décrète la dispersion des troupes.
À quelques mètres de là, la foule se retrouve dans le relais de chasse cossu. Les murs en pierres apparentes laissent entrevoir la belle charpente à nue. Les naturalisations des cerfs et sangliers les plus prestigieux composent le décor d’une grande salle, dans laquelle un interminable bar attire irrémédiablement les participants. Dans la foule exubérante, Dominique, amodiataire de ce lot de 1600 ha situé en forêt domaniale de Rumilly, dans le massif de Chaource, en impose. Ce vigneron marque de sa patte, son éthique, son autorité : « Mes territoires sont chassés tous les quinze jours, pas davantage. Si l’on veut du gibier, il faut lui proposer des zones de remise. »
En effet, ce n’est pas un, mais bien deux territoires que l’infatigable entrepreneur gère : « Je possède un massif de 650 ha qui jouxte notre exploitation agricole et viticole familiale. Vous aurez l’occasion de le voir demain matin. » Cette duplicité permet à l’organisateur de pro
poser des week-ends de chasse en battue se déroulant sur deux territoires différents, les feuillus de Rumilly-lès-Vaudes et les résineux implantés à 15 kilomètres de là sur la commune des Riceys.
Melting-pot cynégétique
Dans la Côte des Bar (lire encadré page ci-contre), les villages en pierre de Bourgogne affichent une intemporalité magnifique. Blottis les uns contre les autres, les édifices hors d’âge tirent leurs pans d’un blanc calcaire. Rassemblées autour des grandes églises, quelques bâtisses aux volumes hors normes tranchent dans le décor de ces villages. Ce sont les maisons de champagne qui s’égrainent sur cette route tant prisée des touristes. Nous sommes aux confins de l’Aube, à proximité de la Côte-d’Or bourguignonne, en direction de la commune des Riceys. Quittant la route de plaine, nous pénétrons en forêt. Le relais de chasse, ceinturé d’un superbe mur de pierre, émerge d’une pelouse. L’ancienne ferme de pierre, admirablement restaurée, affiche à nouveau un rendez-vous de chasse haut de gamme. La foule y pénètre par petits groupes. Les personnes viennent souvent de loin, Belges et Chti composent l’essentiel des troupes. « J’ai beaucoup de Nordiques parmi les actionnaires. Ces gens qui viennent de loin apprécient ma formule de deux jours de chasse consécutifs sur le week-end. Ils descendent en petits groupes d’amis. » L’esprit du dirigeant et le « melting-pot cynégétique » confèrent une véritable convivialité dans ce groupe d’horizons divers. Aux indéboulonnables chasseurs de la première heure, se mêlent des actionnaires plus ou moins habitués et des chasseurs de passage venus pour le week-end.
Mais le directeur, haut en couleur, d’un ton direct sait à merveille apporter la parfaite cohésion nécessaire au bon déroulement de la journée. « Ceux qui ne savent pas vider ne doivent pas s’interdire de tenir leur gibier et d’aider celui qui vous prêtera main-forte. » Dans le même registre : « Pensez aux autres postés. Vous pouvez tirer à courte distance dans la traque, compte tenu de sa taille et du relief. N’attendez donc pas que les sangliers aient franchi la ligne. Tirer un animal avant qu’il saute permet d’éclater la compagnie et de la faire repartir dans l’enceinte. »
Signe des temps, il n’y aura qu’une seule battue, longue de plus de trois heures. La ligne de rabatteurs effectuera un balayage circulaire avec un mouvement de retour. C’est Vincent qui dirige la manoeuvre.
Les hommes épaulés de quelques chiens sont en petits effectifs compte tenu de la taille de la superficie ratissée. « Nous ne sommes que huit », confie-t-il. Le groupe ne se veut pas sectaire, mais reconnaît qu’il faut des profils spécifiques. « Il est impératif pour nous d’être synchronisé avec les autres, ne serait-ce que pour des raisons sécuritaires. » Dans le tapis de ronces épais d’un mètre, l’homme avance farouchement déterminé, appuyant des ordres ses quatre kopov, une race qu’il vénère. D’autres piqueux l’épaulent de leurs drahthaars et même d’un rouge de Bavière, parfaitement à l’aise dans un exercice d’un genre atypique.
Les chevreuils filent discrètement, éventés par les chiens bruyants qui collent à leurs voies. Deux d’entre eux seront prélevés durant la journée. Occasionnellement, un sanglier fait frémir la ronce dans sa course fulgurante pour être manqué aux tréfonds de la traque.
2 jours, 2 territoires
« Nous n’avons pas vraiment trouvé les compagnies aujourd’hui. Mais la semaine dernière, c’était 46 bêtes noires qui étaient alignées au tableau. Un record, certes, mais qui montre bien que nos prélèvements sont aléatoires. Malgré tout, depuis l’année dernière, la fédéra