Fraize & Marques :
Le facteur d’instruments berrichon change de main. Alexandre Fraize reprend l’entreprise familiale. Celui-ci pérennise ainsi le savoir-faire en matière de restauration et de fabrication artisanale de trompes et de cornes de chasse.
Créé voici quarante ans par son père Patrick Fraize et son associé Antonio Marques, le célèbre facteur d’instruments a été repris par Alexandre Fraize au printemps dernier. Spécialisée dans la corne d’appel haut de gamme mais aussi la trompe de chasse artisanale, l’entreprise berrichonne Fraize et Marques s’est fait remarquer, ces dernières années, par la restauration de cuivres anciens voire la réplique d’instruments oubliés. « Mon père a confectionné des trompes de chasse dites au lièvre, modèle Raoux, des trompettes de cavalerie, des cors de postillon pour le compte de musées ou d’associations à partir de clichés d’archive avec les conseils de musiciens », argue Alexandre Fraize. Toutes les pièces manquantes sont refaites à l’identique dans le plus grand respect des qualités acoustiques et mécaniques des instruments. Alors que la firme berrichonne a été labellisée entreprise du patrimoine vivant pour son savoir-faire, il était dommage de voir ces traditions techniques françaises disparaître.
Pour parfaire ces compétences nécessaires et assurer cette transition, le trentenaire a donc suivi un stage de facteur d’instruments au sein de l’école des métiers de la musique du Mans.
Une reconversion professionnelle incroyable pour cet ancien commercial en négoce de matériaux. « J’ai toujours bricolé avec mon père dans l’atelier. J’ai été bercé par la trompe de chasse », plaisante Alexandre pour qui reprendre la partie « chasse » de la société fut une évidence. « Dans le bâtiment, au final, j’avais très souvent les mêmes clients que mon père ». Celui qui va faire perdurer le savoir-faire est très motivé par ce nouveau challenge. Il espère apporter un coup de neuf à la communication de l’entreprise, à travers les réseaux sociaux et les salons en particulier, tout en conservant le timbre vénerie, la qualité et le cousu main qui font la référence de la marque. La gamme de piboles, à la durabilité à toute épreuve, aux sonorités graves et aigües, est élargie pour permettre encore plus de
personnalisation. « Si piboles ou trompes sont conçues de manière mécanique, mon père a souhaité conserver cette fabrication artisanale made in France. C’est cette niche que je vais reprendre », développe le jeune homme, passionné par le monde de la chasse et sa culture. « Il y a une clientèle amoureuse de beaux objets artistiques, du fait main », s’enorgueillit Alexandre qui poursuit la fabrication de trompes ouvragées. Le jeune facteur d’instruments espère, dans un avenir proche, proposer aux sonneurs débutants une gamme de trompes spécifiques et adaptées.