Algues vertes et bête noire
Juillet 2011, Côtes-d’Armor : 34 sangliers sont retrouvés morts sur le rivage, après asphyxie au sulfure d’hydrogène, gaz rejeté par la décomposition des algues vertes en pleine expansion sur les côtes bretonnes. Et, ironie du sort, les journaux auraient pu titrer à l’époque : « Quand les cochons domestiques tuent les sangliers ! » puisque ce sont les rejets des nombreuses porcheries régionales qui provoquent chaque année la prolifération d’algues en libérant dans les nappes phréatiques, puis dans les cours d’eau voisins, des tonnes de matières organiques. Ces dernières, une fois minéralisées par les micro-organismes, se transforment en sels minéraux et favorisent le développement excessif des végétaux aquatiques ; or, le transport fluvial amène les eaux continentales en pleine mer et déverse au passage ces fertilisants dans les estuaires avec toutes les conséquences que l’on connaît désormais (prolifération d’algues, dégagement de gaz toxiques, mort de sangliers et de chevaux, et probablement aussi de nombreuses autres espèces dont on a volontairement ignoré le destin).
Outre Plaidoyer pour le sanglier, de François Magnien, Prix Connaissance de la Chasse 2017 catégorie Cynégética, (paru aux éditions Crépin-Leblond), il est un autre fameux ouvrage dédié à la bête noire. Si M. Magnien traite de la chasse et de la gestion de l’espèce, celui de Claire Étienne étudie le sanglier sous l’angle strictement naturaliste. En effet, Le Sanglier, rencontres privilégiées avec la bête noire, constitue une remarquable monographie de l’espèce, et la dernière en date. Cet article en est extrait. Chez le même éditeur, mentionnons également : La Perdrix grise d’Élisabeth Bro, Prix Connaissance de la Chasse 2017, catégorie Natura, ainsi que Le Chamois, de Jean-Michel Jullien, collaborateur de Connaissance de la Chasse. Le Sanglier, de Claire Étienne, Biotope éditions, 352 pages, 35 euros, en vente en librairie et sur : leclub-biotope.com