Chasser en grand
Précautionneusement, il avance vers la lisière. Les sens en alerte, comme d’ordinaire. Puisque tel est son lot de chaque instant. La brume et la vapeur qui sort de ses naseaux nimbent sa silhouette d’une incomparable aura mystérieuse. Au loin, le territoire des hommes lui paraît bien calme. Moins de silhouettes, moins de cris, moins d’odeurs. Moins de chiens. On les dit confinés. Voilà la deuxième vague du coronavirus sur laquelle nous vous souhaitons sincèrement de surfer sans heurt. Pour cela, deux brisées s’offrent à nous : respect des gestes barrières, respect des mesures sanitaires.
Afin de continuer à vivre votre passion, nous vous proposons un dossier spécial consacré à une saga fascinante : celle du grand gibier et de sa chasse en France. Mettant à profit le 70e anniversaire de l’Association nationale des chasseurs de grand gibier, en compagnie de son président, Gérard Bedarida, et de ses amis, nous vous invitons à parcourir le passé, à vivre le présent et à deviner l’avenir des 8 espèces de grand gibier et celui de leur chasse. Grâce aux experts de l’Ancgg et des Adcgg, vous constaterez à quel point les enjeux ne manquent pas, à quel point la chasse du grand gibier est décidément une chasse d’avenir. [lire p. 54]
Le réseau Ongulés sauvages qui associe l’Ofb, la Fnc et les Fdc vient de livrer le chiffre : la barre des
800 000 sangliers chassés en France a été atteinte pour la première fois la saison passée, malgré un mois de mars pour moitié non chassé. Record absolu. [p. 36]
Cette donnée incite l’État à autoriser de chasser sangliers mais aussi chevreuils et cerfs, malgré le confinement.
Le risque d’explosion des populations entraînant le risque d’explosion des dégâts agricoles et forestiers, le risque sanitaire (Ppa notamment) et le risque de collisions routières, l’État met en place la chasse d’intérêt général.
Terme préférable à ceux de régulation et de destruction, lesquels excluent la notion même de chasse. Rappelons-nous qu’à origine l’homme chasse pour plusieurs raisons : par nécessité (viande et produits dérivés), par obligation (défense de lui-même et de ses biens), par plaisir (culture et rite social). Aussi, découvrez les modalités pour pratiquer la chasse d’intérêt général en toute légalité. [p. 18]
Le problème de la surdensité de sangliers est sérieux. Après le cas de la Moselle que nous vous avions présenté le mois dernier à travers une enquête inédite, voici la situation alarmante de la Haute-Marne décrite par le président de la Fdc lui-même. L’homme ne mâche pas ses mots. [p. 30]
Les journalistes de BFM TV et consorts auraient dû mâcher les leurs avant de laisser entendre qu’une meute de vènerie était responsable de la mort de Elisa Pilarski. Nous avions écrit dans ces mêmes colonnes que nous n’y croyions pas car ces chiens sont élevés et éduqués pour être des chiens dit d’ordre, équilibrés et respectueux de l’homme.
Il n’en est rien de la machine à tuer qu’est Curtis, le chien du compagnon de la victime. Les experts l’ont désigné comme étant coupable de la mort de la jeune femme enceinte. Puisse la vérité continuer à faire son chemin… [p. 22] Dans la même catégorie judiciaire, le tribunal de Saint-Omer vient de rendre son verdict : les 8 individus auteurs de menaces de mort contre le président de la Fnc ont été reconnus coupables. Une première qui sera profitable à toutes victimes de pareil cyberharcèlement. [p. 24]
« Les arbres, dans le clair d’étoiles, jaillissaient droit vers le ciel. On ne voyait pas leur ramure, rien que leurs fûts d’une blancheur de pierre. Ils portaient tous du même côté une petite frange lumineuse, un fil ruisselant de clarté bleue qui paraissait ne les point toucher. »
Ces lignes poétiques nous élèvent. Ce sont les premiers mots de La Dernière Harde, ouvrage de Maurice Genevoix.
Par ailleurs témoin majeur de la Grande Guerre, à ce titre il sera entré au Panthéon le 11 novembre. Lire ou relire Genevoix, voilà une belle façon de vivre cet instant étrange qu’est le confinement. Et de porter le regard haut. Bonne lecture à toutes et à tous.