Rapport « forêt » : le gibier toujours dans le viseur
Le 17 septembre dernier, Anne-Laure Cattelot, députée Lrem du Nord, a remis au ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, et à la secrétaire d’État à la Biodiversité, Bérangère Abba, son rapport intitulé La Forêt et la filière bois à la croisée des chemins : l’arbre des possibles. Derrière ce titre abscons se cache un énième état des lieux de la forêt française, auquel ont contribué des ingénieurs des Ponts, Eaux et Forêts. Dans la partie consacrée à l’équilibre forêt-gibier, Mme Cattelot attaque bille en tête en estimant que « depuis quatre ans [depuis l’élection de Willy Schraen, ndlr], les représentants des chasseurs (Fnc) et des forestiers au plan national n’ont plus de contacts et de dialogue. Le débat s’envenime de part et d’autre. »
Comme annoncé dans notre n° 529 de mai 2020 (p. 17), Mme Cattelot préconise la suppression du plan de chevreuil voire d’autres espèces (cerf, et sanglier quand il existe), le recours plus systématique aux battues administratives (sanglier, chevreuil et cerf), l’intervention du préfet pour augmenter les plans de chasse individuels.
En revanche, elle écarte les Indicateurs de changement écologique (Ice) « car ils demandent une certaine technicité et du temps de personnels, et ils s’avèrent donc coûteux », reprenant ainsi les arguments des représentants sylvicoles qui ont probablement perçu que les Ice contrarieraient pas mal leurs affaires.
Enfin, Mme Cattelot prône l’état d’esprit des forestiers bavarois : Wald vor wild, la forêt avant le gibier. C’est-à-dire la forêt prime sur le gibier. Tout un programme.