L’Ancgg ne chôme pas !
Depuis 1950, l’Ancgg oeuvre pour le développement de la gestion et de la chasse du grand gibier. Retour sur 70 saisons particulièrement fécondes qui ont vu naître notamment le plan de chasse.
« Essayer d’inculquer un esprit correct de la chasse en même temps qu’une connaissance des bêtes sauvages et plaider en faveur d’une coexistence de la vie animale et de l’exploitation de son surplus. » Tel était et demeure l’esprit initié par François Sommer, fondateur de l’Association sportive des chasseurs de grand gibier en 1950, ancêtre direct de l’Ancgg.
Cinq ans plus tard, le clou naturaliste est un peu plus enfoncé avec la création, toujours par François Sommer, de l’Association sportive de la chasse photographique française (Ascpf). Depuis sa création, le code de conduite de cette association de photographes est de « se fondre dans l’environnement afin de provoquer le moins de dérangement possible, quitte à renoncer si cela n’est pas le cas ».
En 1956, sous la plume de François Sommer et de Claude Hettier de Boislambert, est rédigée la charte française de la chasse au grand gibier, dite charte de Saint-Germain.
La chasse aux chiffres
1 créateur : François Sommer
10 membres fondateurs en 1950 8 000 adhérents à l’Ancgg et aux Adcgg en 2020
80 Adcgg
À quelques termes près, c’est toujours celle de l’Ancgg.
Afin « d’élargir le propos de l’Ancgg et d’affirmer avec encore plus de force son attachement à la conservation de la nature », la revue de l’association adopte le titre de Grande Faune en 2005.
L’Ancgg crée le plan de chasse
L’association milite dès sa création pour faire évoluer la réglementation vers une gestion rationnelle de la faune sauvage. Les premières heures de l’Ascgg seront marquées par l’instauration du plan de chasse. Les premiers plans de tirs sont instaurés en forêt domaniale en 1954. Des arrêtés ministériels autorisent le tir individuel du brocard en été en 1956. Mais c’est en 1963 que trois parlementaires membres de l’association, Edmond Bricout, René Karcher et Pierre ComteOffenbach, font adopter la loi sur le plan de chasse facultatif pour assurer une gestion raisonnée et durable des ongulés sauvages. La Moselle est le premier département à l’adopter l’année suivante. Elle ouvrira la voie à quatorze autres départements qui l’imiteront un an plus tard.
La saison 1979-1980 sera marquée par l’instauration du plan de chasse national et obligatoire pour le cerf, le chevreuil, le daim et le mouflon. Dix ans plus tard, la même mesure s’applique au chamois et à l’isard.
Au tour du plan de chasse qualitatif cerf
En 1982, les premiers plans qualitatifs du cerf sont instaurés dans sept départements de l’Est, qui en outre mettent en place une exposition annuelle des trophées. Dix ans plus tard, l’Ancgg propose un plan qualitatif pour respecter ou rétablir l’équilibre des sexes et des classes d’âge du cerf. 2009 voit la création du Comité de lecture et d’analyse dentaire (Clad), groupe d’experts pour déterminer l’âge des grands cervidés.
Approche, affût, recherche au sang, arc : vive la modernité !
François Sommer entreprend en 1959 des démarches auprès du parlement, du Service de la chasse et de la Direction générale des Eaux et Forêts (futur Onf) pour donner des bases légales à la chasse à l’approche et à l’affût. L’Ancgg, qui a toujours promu la recherche du grand gibier blessé, participe à la naissance de l’Union nationale pour l’utilisation des chiens de rouge (Unucr) en 1980. Dès 1984, soit onze ans avant sa reconnaissance, l’Ancgg milite en faveur de la légalisation de la chasse à l’arc.
Comment financer les dégâts de grand gibier ?
L’Ascgg préconise la création d’un timbre grand gibier destiné à financer les dégâts causés par le grand gibier dès 1959.
C’est la suppression du droit d’affût (1968) qui conduira en 1974 à la création du système national d’indemnisation des dégâts de gibier. Le timbre grand gibier national est instauré en 1993.
La balle oui, la grenaille non !
1972 marque l’adoption des mesures limitant à 3 coups les armes à répétition semi-automatiques et interdisant le tir à la chevrotine. Depuis cette époque, l’association continue de militer pour la généralisation du tir à balle du chevreuil.
L’Ancgg publie les résultats de l’enquête sur l’efficacité des munitions compilant 4 400 rapports de tirs reçus en 1998, et s’oppose au projet du ministère de l’Écologie
« L’augmentation continue de nos effectifs témoigne de la qualité du travail accompli. »
de ré-autoriser l’usage de la chevrotine dans certains départements, en 2014.
Trophée : esthétique et utile baromètre
Sous la houlette de l’Ancgg, le premier catalogue des meilleurs trophées français paraît en 1967. Un arrêté ministériel institue en 1982 la Commission nationale de mensuration des trophées. L’Association française de mensuration des trophées (Afmt) succède à la Commission en 2005. Les premiers stages de formation de cotateurs sont organisés en 2010. 23 000 trophées homologués depuis 1971 sont regroupés dans un catalogue mis en ligne sur Internet en 2019. Selon le vice-président de l’Ancgg, Guy Bonnet, « ces expositions ne sont pas des nécropoles, mais bel et bien le témoignage de la qualité d’une bonne gestion au regard du respect des classes d’âge ». Et d’insister : « Ces évènements ont un rôle éminemment pédagogique et attirent également un public de non-chasseurs. »
L’Ancgg, acteur de l’actualité
Depuis la fin des années quatrevingt-dix, l’Ancgg intervient ou est consultée dans des domaines variés de la chasse.
En 1998, elle poursuit son travail en faveur d’une réglementation en matière de traitement de la venaison et de sécurité (angle de 30°, port d’un gilet fluo en chasse collective). L’association est consultée lors de l’élaboration de la loi relative au développement des territoires ruraux (2005). Elle participe au Plan national de maîtrise du sanglier (adopté en 2010). Une délégation de l’Ancgg est reçue au Parlement européen, à Bruxelles (2014). La même année, elle intervient dans le cadre de la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt. Elle participe au colloque sur les Indicateurs de changement écologique (2015). Enfin, l’association participe à la réflexion prospective Chasse, Nature et Société 2040 initiée par la Fondation François Sommer (depuis 2018).