Brevet grand gibier :
L’an prochain, le Brevet grand gibier, créé par l’Ancgg, fêtera ses 30 ans. Didier Leblanc, responsable national du Brevet grand gibier et président de l’Adcgg de la Mayenne, nous raconte cette belle aventure.
Quelle est l’origine du premier Brevet grand gibier ?
La première session fut organisée à Verdun, dans la Meuse, sous l’impulsion d’Alain François, alors vice-président de la l’Ancgg, en 1991. C’est la parution, un an auparavant, du livre Le Grand Gibier, ouvrage collectif coordonné par Guy Bonnet et paru aux éditions Hatier, qui dès le départ servit de base pour la formation. Cette initiative répondait à la volonté d’installer en France une chasse gestionnaire et responsable en sensibilisant les chasseurs sur ces points.
Combien compte-t-on de diplômés du Brevet grand gibier ?
Plus de 21000 brevets ont été décernés depuis son existence. Considérant que le taux de réussite à l’examen est d’environ 70 %, nous pouvons affirmer que plus de 27000 personnes ont suivi cette formation depuis le premier examen.
N’y a-t-il que des chasseurs qui suivent cette formation ?
Non, des non-chasseurs s’inscrivent également. Ce sont des personnes qui à l’origine ne souhaitent pas forcément passer l’épreuve pratique, mais qui très souvent ont finalement envie tant le contenu global de la formation les intéresse. Si toutefois par choix personnel, une personne ne passe pas l’épreuve pratique, elle reçoit alors une attestation de suivi à la formation.
En trente ans, le Brevet a-t-il connu des évolutions ?
Oui, et elles sont d’ordres multiples. En 1999, les premières sessions ont été organisées en Belgique. L’année suivante, nous avons évolué sur le support avec la création du Cd-Rom préparant au Brevet grand gibier. En 2002, nous avons proposé l’option arc avec une épreuve pratique composée de deux séries de 5 flèches (une série à 8 mètres et l’autre à 12 mètres). En 2010, nous avons développé l’option vénerie. L’épreuve consiste à identifier des fanfares de circonstance fréquemment utilisées lors d’un laisser-courre. Le programme porte sur 26 fanfares : 23 fanfares de circonstance et 3 fanfares d’animaux. 2016 fut marquée par le lancement du quiz grand gibier, permettant aux candidats de s’entraîner à l’examen sur internet. Enfin cette année, le confinement printanier a été propice à la réalisation de nombreuses mises à jour. Les modules de formation et sujets d’examen réalisés ont également été complètement retravaillés. Parallèlement, nous avons développé de nouveaux supports de formation numériques, accessibles par internet afin de permettre à nos candidats de poursuivre de chez eux leur préparation au brevet 2020. Deux axes ont été travaillés, certaines Adcgg préférant se connecter par visioconférence et d’autres préférant des liens internet pour se connecter
à des modules sonorisés via Youtube, par exemple. Ayant travaillé dans l’urgence pour la promotion 2020, nous avons priorisé les modules sylviculture, pathologies, espèces et armes de chasse.
Il nous reste à étendre cette formule à l’ensemble des modules de la formation pour 2021.
Y a-t-il d’autres évolutions à venir ?
Nous réfléchissons à une préparation plus approfondie de l’épreuve pratique de tir, car l’entraînement au tir est, pour certains candidats, peu pratiqué. Pour l’histoire, le plus jeune breveté a 13 ans. L’Ancgg ayant mis en place une formation «perfectionnement au tir», nous allons nous en inspirer pour en inculquer une partie aux candidats du brevet.
Votre formation est facultative, peut-elle devenir obligatoire ?
Je ne sais pas, même s’il se peut qu’à l’avenir on demande aux chasseurs de démontrer leur niveau de compétence dans un monde de plus en plus fermé à la chasse. Quoi qu’il en soit, cela ne dépend pas de nous. Je rappelle que le Brevet grand gibier est d’abord et avant tout une démarche tout à fait personnelle et volontaire, et qu’en soi, elle ne revêt aucun caractère d’exigence de notre part.
Le grand gibier,
Une fois la formation accomplie, le candidat peut choisir de passer l’examen qui comporte deux épreuves :
- l’une est théorique. Il s’agit d’un contrôle des connaissances sur diapositives avec questions à choix multiples (QCM) ; - l’autre est pratique (tir, arc ou vénerie). Pour obtenir le brevet, le candidat doit satisfaire aux deux épreuves, qui sont indépendantes et peuvent être repassées en cas d’échec. Un justificatif est donné à chaque candidat ayant réussi partiellement pour en conserver le bénéfice. Le Brevet grand gibier 1er degré (insigne argent) sera remis au candidat qui aura répondu correctement aux 4 questions éliminatoires ainsi qu’à au moins 80 questions sur les 100 que compose la première grille de QCM. Le Brevet grand gibier 2e degré (insigne or) repose sur 30 questions supplémentaires, dont 3 éliminatoires, portant essentiellement sur la gestion d’un territoire. Le candidat doit satisfaire à au moins 25 bonnes réponses pour l’obtenir.