Délicat compromis
Le secret de l’équilibre forêt-gibier repose sur deux jambes. Le forestier doit intégrer dès le départ la présence des animaux dans sa démarche forestière et ne pas se concentrer uniquement sur le bois. Pour y parvenir, le guide indique les bonnes questions à se poser, suggère quelques pistes et des aménagements possibles. De son côté, le chasseur et ses représentants, les Fdc, doivent définir le juste prélèvement et surtout, parvenir à le réaliser.
« Mais encore faut-il que les Fdc travaillent en concertation avec nos référents, afin de leur communiquer les données nécessaires à l’analyse ainsi qu’au diagnostic pour les plans de chasse. Ces derniers devant être élaborés à partir
de plants endommagés par les gibiers, il est mauvais. Le pire constat était de 65 % de plants endommagés. C’était le fait de chevreuils. » Mais Jacky Pallu prévient, les cervidés ne sont plus les seuls responsables. Selon les secteurs, les densités de sangliers sont telles que l’espèce menace également le renouvellement de la forêt. L’espèce agissant de plusieurs manières. Véritables nettoyeurs de glands, les compagnies peuvent consommer l’essentiel d’une médiocre fructification forestière. « Les sangliers sont capables d’attaquer le collet des arbres ou des racines de sujets âgés de 15 à 20 ans. C’est en fin d’hiver que ce phénomène est observé. » L’espèce agit également sur le couvert forestier herbeux (bord de chemin et parcelle de gagnage) en supprimant un apport important de nourriture pour les grands cervidés. À l’évidence, ces effets sont notables, voire catastrophiques, lorsqu’il s’agit de très fortes densités de suidés sur un secteur. Pour Jacky Pallu, c’est une situation qu’il faut proscrire : « Ceux qui veulent conserver un capital très élevé ont tort. Vouloir entasser des animaux, il faut arrêter ça ! »