Connaissance de la Chasse

Donner les moyens d’agir

- T. M.

figé à l’avance n’est pas forcément judicieux lorsqu’il faut réduire efficaceme­nt une population de gibier. La pression de chasse doit être réfléchie. On observe que plus elle est intense, plus les animaux s’enhardent et se préservent durant les battues. » D’autres modes de chasse peuvent aussi être envisagés, comme la traque-affût. Il faut également miser sur les chasses à l’approche, en complément. Enfin, il faut gagner en précision lors des tirs, notamment en employant des armes bien réglées et en perfection­nant les tireurs. « Notre communauté doit comprendre qu’il en va du gibier comme de la forêt. Il ne viendrait à l’idée de personne de tuer un gibier jusqu’à son extinction. Nous prélevons les intérêts d’un capital. De même, on ne peut imaginer chasser dans une forêt qui ne se régénère pas correcteme­nt » !

Selon Jacky Pallu, il y a urgence à vulgariser et expliquer sa démarche au plus grand nombre. La nature des forêts françaises semble être de moins en moins en phase avec l’évolution climatique. En marge des dégâts de gibier s’additionne parfois une mortalité accrue des plants, qui peut être due à des travaux forestiers inadaptés ou au climat. « Les sécheresse­s estivales, comme les hivers très pluvieux, peuvent faire grimper ce taux qui, dans notre région, avoisine habituelle­ment les 10 %, jusqu’à 50 % ! »

Pour s’adapter à la demande, le marché du bois français s’est tourné en France vers les résineux. Ces peuplement­s, souvent monospécif­iques, sont peu nourricier­s pour les animaux. « Quand on voit les forêts qui meurent et l’énorme travail de replantati­on que cela va induire… On suppose aisément la très forte demande de conseils à venir. C’est maintenant qu’il faut agir pour faire appliquer au plus vite notre démarche sur le terrain. »

Mais selon notre interlocut­eur, un frein de taille se profile. Avoir un nombre suffisant de référents est une chose, mais encore faut-il leur donner les moyens d’agir. « Tout le monde ne peut pas forcément attendre la retraite et agir bénévoleme­nt comme nous le faisons. Il faudrait que l’on puisse indemniser ces personnes. » L’État parle d’une enveloppe de 200 millions d’euros pour redynamise­r la forêt française en subvention­nant des plantation­s. Pourquoi ne pas en donner une petite partie à ce poste ? « Le meilleur moyen de défendre la chasse dans notre société est de rendre le chasseur manifestem­ent compétent, tant dans la gestion de la faune que de celle des territoire­s. » La démarche BrossierPa­llu en est un bon exemple concret.

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« On ne peut imaginer chasser dans une forêt qui ne se régénère pas correcteme­nt. »

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