La pestivirose d’est en ouest
Ce phénomène s’explique en partie par l’émergence d’une maladie fulgurante sur les effectifs de Rupicacra pyrenaica. « Depuis 2000, la pestivirose a fait son apparition à l’est de la chaîne de montagnes pour remonter vers les départements de l’ouest. Ce virus peut générer des hécatombes dans toutes les tranches d’âge (30 à 40 % et parfois plus). Dans les Hautes-Pyrénées, les isards ont été durement impactés par ce virus quelques années plus tard. Le pic s’y est situé dans les
années 2014-2015 », précise Bernard Lacoste. Les plans de chasse ont alors été sérieusement revus à la baisse, certaines sociétés de chasse ont gelé totalement leurs prélèvements. « Les chasseurs ont tous parfaitement accepté. »
« À titre d’exemple, nous avions dans le département 826 attributions en 2012, réalisées à 82 %. On est tombé à 470 avec 77 % de réalisation en 2016. Aujourd’hui, nous avons en partie redressé la pente avec 572 attributions pour 72 % de taux de réalisation durant la saison 2019-2020. » Selon Bernard Lacoste, un épisode sévère de pestivirose impacte une population d’isards sur dix ans. Une telle durée s’explique en partie par le faible taux de recrutement de l’espèce. Pour le président de l’Adcgg des Hautes-Pyrénées, la seule option du chasseur est de lever la carabine. « Il faudra apprendre à vivre avec ce virus, d’autant qu’il semble bénéficier de deux réservoirs, celui des ongulés sauvages et des domestiques, car les intercontaminations sont possibles. Notre seul espoir serait l’arrivée d’un vaccin à destination de la faune domestique. » On ne saurait invoquer une mauvaise adéquation du plan de chasse qui, dans certains départements, est calculé en tenant compte de l’indice de reproduction, comptages réalisés en juillet, pour une chasse qui a lieu en octobre. À l’échelle pyrénéenne, l’isard connaissant deux types de plan de chasse : soit qualitatif (bracelet indifférencié), soit quantitatif (bracelet classe d’âge et sexe). Avec un plan de chasse national calculé sur 10-12 % des effectifs, la population totale des isards français est globalement estimée à 30 000 individus.
« On s’est aperçu que quel que soit le système (quantitatif comme qualitatif), le prélèvement se fait au