De jour comme de nuit

Pour notre interlocuteur qui a eu à maintes reprises l’occasion d’observer les loups de jour comme de nuit, l’espèce sait à merveille s’adapter aux situations. Dernièrement, les attaques nocturnes du prédateur sur le cheptel domestique se font moins fréquentes. Elles sont davantage réalisées en plein jour. « De nuit, les troupeaux sont parqués dans des enclos délimités par des filets électrifiés et protégés au plus près par les chiens. » À l’inverse, de jour, les animaux évoluent librement. « Les prédateurs analysent la scène, situent l’emplacement des chiens de protection, puis se glissent dans le troupeau pour le faire éclater ou écarter en douceur quelques bêtes. Là, ils peuvent ainsi chasser certaines proies. » Mais le prédateur poursuit aussi ses attaques de nuit. « En meute, ils unissent leurs forces. Pendant que l’un d’eux s’approche au plus près de la clôture pour effrayer le troupeau, d’autres attendent les futures

mais aussi de la méfiance induite par la prédation, elle s’est reportée sur le chamois, ensuite sur le bouquetin… « On peut en déduire que l’espèce n’ira pas forcément jusqu’à l’extinction de ses proies et qu’elle s’adapte au plus accessible. Sur la commune d’Arvieux-en-Queyras par exemple, on a un très gros souci sur le chevreuil qui est en train de disparaître. En 2008, l’indice nocturne d’abondance révélait 290 chevreuils. Dix ans plus tard, nous n’en comptions plus que 70. » Depuis les dernières années, sur cette commune, le plan de chasse du chevreuil a été divisé par quatre et celui du mouflon par deux. Selon notre interlocuteur, ces espèces, mal adaptées à la neige, se font plus facilement prédatées. Sur d’autres communes, le plan de chasse chamois est tombé à zéro. Pour les cerfs, la prédation se fait sensiblement par endroits sur les faons. Exception faite du sanglier, dont le taux d’accroissement est tel qu’on ne perçoit pas bien aujourd’hui l’impact de la prédation du loup sur ses effectifs, tous les autres ongulés devraient voir leur plan de chasse diminuer.