Verney-Carron Speedline Karbon
LA CARABINE GRANDE VITESSE STéPHANOISE AU CHARBON !
LLa Speedline de Verney-Carron a été dévoilée au grand public en 2016 comme la première carabine à réarmement hybride du marché. Cette carabine possède en effet un réarmement linéaire actionné pour partie par un emprunt de gaz – pour l’ouverture de la culasse et l’éjection de l’étui – et de façon manuelle – fermeture, pour le verrouillage et chambrage d’une nouvelle cartouche. Un dispositif nouveau breveté par Verney-Carron et baptisé Stop & Go qui offre à cette carabine des cadences de tir rapides, ultrarapides même. Le principe, déjà appliqué un an plus tôt au Véloce, un fusil à un seul canon lisse, est assez simple à décrire : après le tir, un mécanisme à emprunt de gaz, proche de celui d’une semiautomatique, fait reculer la culasse vers l’arrière et du même coup éjecte l’étui. La culasse reste alors bloquée en position ouverte et c’est à vous de jouer en pressant avec le pouce de la main droite le sommet d’une pédale latérale, le fameux Stop & Go. Dès lors la culasse est libérée et se referme, poussant vers la chambre une nouvelle cartouche. La carabine est à nouveau prête
Avec cette version Karbon moderne, design et jouant à la fois sur la sobriété du noir et blanc et sur l’effet carbone tissé, Verney-Carron offre à la Speedline une robe tendance, dans l’air du temps. De quoi rendre cette carabine ultrarapide encore plus attirante…
à tirer et le cycle peut alors recommencer ainsi de suite. Un principe un peu long à décrire mais simple et très rapide sur le terrain, d’où le nom de cette arme Speedline, la voie de la vitesse ou vitesse en ligne. Cette carabine hybride s’appuie sur deux points forts : sa rapidité et surtout une puissance de feu importante puisque le chargeur amovible peut contenir cinq cartouches, ce qui permet de disposer de six balles avec celle chambrée. C’est dans cette puissance de feu et dans la présence du chargeur amovible qu’il faut chercher sans doute la genèse de cette arme. Lorsque la Speedline est née, certains se sont étonnés de voir un système de réarmement si proche de celui d’une semi-auto, pour moitié pour être tout à fait exact, mais qui nécessite une action de la part du tir à mi-parcours. Pourquoi, pensaient-ils, avoir fait ce choix alors que la firme disposait déjà, avec l’Impact Auto, d’une semi-auto rapide et très proche sur le plan des lignes de la nouvelle venue ? La raison est évidente : parce qu’une semi-auto possède un chargeur pivotant mais inamovible qui est tout sauf pratique à charger – même si celui de la Verney-Carron qui s’ouvre vers l’arrière l’est sans doute plus que la concurrence – et parce qu’une semi-auto ne vous offre « que trois balles ». Avec la Speedline et son chargeur amovible cinq coups + un, ces critiques étaient balayées.
L’idée était-elle bonne ? Oui, puisque rappelons que vous, lecteurs de Connaissance de la Chasse, avez élu cette arme Carabine de l’année en 2017 lors des Trophées de la chasse que nous organisons.
Le carbone « s’imprime »
Quatre plus tard, alors qu’elle célèbre son bicentenaire, la firme stéphanoise propose une nouvelle version de la Speedline, le modèle Karbon. Un modèle modernisé, design, que nous avons décidé de tester. Cette arme est caractérisée par une robe façon carbone tissé. Il ne s’agit pas d’une véritable crosse en carbone mais d’un imprimé. Un film apposé sur une crosse syn
thétique, la même que celle du modèle One, sans doute obtenu par hydrodipping. Cette technologie consiste à placer un film imprimé, en l’occurrence une trame carbone, à la surface d’une cuve remplie d’eau à température ambiante, de l’arroser de solvant afin de dissoudre le film, réalisé dans un matériau hydrosoluble, le même que celui qui enrobe les pastilles de lessive pour lave-vaisselle, et ensuite de plonger la crosse apprêtée dans l’eau au travers de l’encre qui flotte en surface. La crosse est alors revêtue du motif du film. Il suffit ensuite de la recouvrir d’un vernis résistant et le tour est joué. Tous les motifs sont possibles, VerneyCarron a choisi le carbone à la fois parce qu’il est à la mode mais aussi pour rappeler l’histoire de la ville qui l’a vue naître il y a deux siècles et le charbon. Autre particularité de ce modèle, un busc réglable en plastique noir couvre le sommet de la crosse. Grâce à un système assez simple de molette de serrage et de deux pieds coulissants, le busc se positionne là où vous le désirez. Il n’y a pas de cran ni de marque, cela signifie qu’à moins de le repérer avec un feutre blanc par exemple, vous ne pourrez pas mémoriser votre réglage, mais cela veut aussi dire que vous allez le positionner où vous le voulez sans être tenu de respecter des positions préétablies. Cela peut être un avantage.
Comme vous le voulez…
Le busc offre un débattement de 7 mm à +4 cm. Notez qu’il suit la forme légèrement en pente du busc et de ce fait plus vous vous avancez sur la crosse et plus votre oeil est
haut et inversement, cela permettra là encore quelques ajustements. Sur la première Speedline, deux busc amovibles mais de hauteur fixe, un haut et un bas, étaient livrés avec l’arme. Selon l’utilisation d’une lunette ou pas, vous mettiez le premier ou le second. Ici vous pourrez à tout moment, rapidement et simplement, changer la hauteur de votre pommette et donc de votre regard, c’est pratique.
Autre spécificité de ce modèle, il est muni d’un frein de bouche dévissable. Pratique, avec le calibre .300 Win Mag qui équipe notre arme cela devrait diminuer le recul considérablement. En revanche il faudra absolument tirer avec un casque car la détonation sera plus forte et dirigée vers l’arrière donc vers les oreilles du tireur. N’utilisez pas ce filetage pour installer un modérateur de son. L’emprunt de gaz fait mauvais ménage avec les silencieux et pourrait causer des problèmes. Un silencieux spécial armes semi-automatiques existe depuis peu chez A-Tec, il s’agit de l’Optima Flow, mais le système hybride de la Speedline est ainsi fait qu’il vaut mieux abandonner l’idée du modérateur et garder le frein de bouche ou le retirer.
La petite soeur de l’Impact Auto
Le reste de la carabine ressemble à la version originale que nous avions découverte à Nuremberg lors de l’IWA 2016 et quelques semaines plus tard lors de notre premier essai de cette carabine. Sur le plan des lignes, la Speedline reprend celles de l’Impact auto. C’est très net au niveau de la carcasse et de la culasse mobile. Pourquoi réinventer un système d’emprunt de gaz lorsque l’on en possède un depuis quelques années qui est à la fois fiable
et éprouvé ? La culasse possède une tête en forme de cuvette abritant une double éjection. Il s’agit de deux pistons sous tension de ressort. L’extraction est assurée par une petite griffe tandis que six tenons répartis sur deux rangées se verrouillent directement dans le canon au terme d’une rotation de 60°. Ce verrouillage culasse-canon, acier contre acier, permet d’utiliser de l’alliage d’aluminium léger – de l’ergal haute résistance – pour la carcasse, puisque cette dernière n’a pas de rôle mécanique à jouer. La culasse se manoeuvre presque comme celle d’une semi-auto via un doigt de commande identique là encore à celui de l’impact auto. Elle se referme avec le Stop & Go comme je l’ai déjà dit mais ne peut être ensuite déverrouillée que de deux façons : en tirant ou en pressant un bouton-poussoir logé sur le côté gauche de la carcasse. Dès lors la culasse est déverrouillée et peut être manoeuvrée et reculée en butée, où elle restera ainsi ouverte. Le fonctionnement est assez simple et vous n’aurez pas trop de manoeuvres ou de protocoles à assimiler.
La pédale d’accélérateur
Si la carcasse de la Speedline possède un air de famille avec celle de l’Impact auto, elle s’en différencie par son levier Stop & Go, une petite pédale pivotante réalisée dans un matériau dérivé du nylon qui vient se placer côté droit au-dessus de la détente. Un endroit judicieux, comme nous le verrons plus loin puisque l’accès est aisé, rationnel et n’impose même pas que la main quitte sa position ou que l’index ne s’éloigne trop du pontet. Une vraie pédale d’accélérateur… de tirs. La carcasse, anodisée noire, se pare d’une décoration blanche imprimée sous la forme de chevrons qui la souligne harmonieusement. Ces chevrons forment une sorte d’arc de cercle qui crée un lien entre la crosse et le devant et entre les bandes de quadrillage de ces deux éléments. Sur la version classique, les chevrons se poursuivaient sur la crosse et le devant bois puisque le quadrillage était composé de ces éléments graphiques réalisés au laser. Ce n’est pas le cas ici : le quadrillage est traditionnel, au sens où il s’agit de losanges moulés. Sur le devant, le quadrillage se limite à une fine bande qui court sur toute la longueur de ce dernier au niveau de la pulpe des doigts. Ne cherchez pas de quadrillage sous le devant, il n’y en a pas. Sur la crosse, le qua