Retrievers et autres : réussissez les 7 étapes de l’éducation de votre chiot
Ne vous laissez pas trop attendrir par la bonne bouille de votre chiot, et envisagez dès à présent les 7 étapes nécessaires de sa première éducation. Deux pros, Clarisse Desloover et Emmanuel Cormier, vous proposent leur méthode.
Ne vous laissez pas trop attendrir par la bonne bouille de votre chiot, et envisagez dès à présent les 7 étapes nécessaires de sa première éducation.
L’arrivée d’un nouveau chiot est toujours un moment important dans la vie d’un chasseur. Pour mettre toutes les chances de son côté et mener à bien son éducation, il est important de connaître les différentes étapes à suivre et à ne pas manquer.
Clarisse Desloover, éleveuse, et Emmanuel Cormier, dresseur, installés à Fontaines-enSologne (Loir-et-Cher), nous délivrent leurs précieux conseils
et techniques pour ne pas manquer l’enseignement des bases du rapport afin de faire, par la suite, de notre jeune labrador un retriever hors pair.
1 - Avant tout, pensez à la sociabilisation
- Le choix du chiot étant déjà fait, voila le nouvel apprenti arrivé au sein du foyer. Il est essentiel pour son développement mental qu’il soit le plus souvent
au contact de la famille et de son maître, la sociabilisation est un facteur déterminant des performances futures de l’animal et de son comportement.
- Au cours de cette période, il est essentiel, en répétant le plus souvent possible le nom du chiot, qu’il soit confronté aux bruits de la maison et de l’extérieur. Cela tout en veillant bien sûr qu’aucun événement brutal ne vienne créer un traumatisme difficile à rattraper par la suite.
2 - Suscitez le rapport grâce au jeu
- La phase d’éveil et de sociabilisation, qui débute dès l’arrivée du chiot à la maison, est l’occasion de commencer à travailler certains points essentiels du retriever comme le rapport, qui sous la forme d’un jeu de balle va mettre en situation le jeune élève.
- C’est avec une balle de tennis que Clarisse va stimuler son chiot, en l’agitant dans la main fermée, puis en la faisant sauter dans sa main très ostensiblement de façon à attirer l’attention du chiot tout en l’encourageant par la voix. - S’ensuivent quelques petits lancers à un mètre qui provoquent le départ du chiot vers l’objet qu’elle animait quelques secondes avant sous son nez.
- La répétition de cet exercice plusieurs fois dans la semaine conduira le chiot à se saisir de la balle et à la rapporter inévitablement à son maître pour que celui-ci la lui lance à nouveau.
- Toute la réussite de cet exercice repose sur l’aspect ludique de celui-ci pour le chien. - S’il se désintéresse d’une simple balle, un petit jouet à couinement devrait faire l’affaire.
- Pour cet atelier non contraignant pour le chiot, basé sur l’unique notion de jeu, il est possible de faire participer les autres membres de la famille, qui établiront ainsi un rapport plus étroit avec le chiot qui rapportera la balle par amusement au départ puis pour faire plaisir à celui qui l’a lancée.
- Une fois l’intérêt suscité, le chiot va se saisir de la balle. Il faut donc l’inviter à la rapporter en se plaçant à sa hauteur, lui signifiant avec les mains basses et ouvertes de venir vers son maître en le motivant toujours par la voix avec des « bravos », « c’est bien », « apporte » toujours accompagnés de son nom… et s’il vous rapporte l’objet, les caresses sont de rigueur et les félicitations vocales devront être appuyées voire exagérées, pour bien faire comprendre que vous êtes très satisfait de cette action.
3 - À l’heure de la gamelle, une leçon d’obéissance
- En action de chasse, la sagesse au poste, en attendant d’effectuer son travail de retriever, est essentielle. Le chien doit apprendre à rester assis aux côtés du chasseur, tout en s’intéressant à tout ce qui se passe autour de lui et attendre les ordres de son maître pour passer à l’action.
- Pour ce faire, l’apprentissage du « assis » est primordial. Clarisse va nous démontrer qu’il est assez facile de faire intégrer cet ordre à un jeune chien.
- C’est à l’heure de la gamelle que l’exercice va être travaillé, quelques minutes à chaque repas et de façon quotidienne, sans effort.
- Clarisse présente une gamelle au chiot qui intègre vite la présence de croquettes.
- En remontant la gamelle audessus du chiot, il va lever la tête et tenter de sauter sur le dresseur, qui le repoussera gentiment tout en lui ordonnant de s’asseoir par un « assis » détaché, ferme mais pas forcement très sonore.
- Au bout de quelques tentatives seulement, le chien prendra la position assise et sera immédiatement récompensé par la mise à disposition de la gamelle, mais aussi et surtout par une caresse accompagnée de paroles chaleureuses de félicitations associées à son nom « bravo Reggae, bon chien ». L’intonation est essentielle, la satisfaction du dresseur doit absolument être perceptible par le chiot. Ici Masters of water Reggae night est âgée de 3 mois.
4 - Marche en laisse : une seconde nature
- Dès l’âge de 3 mois, il est également important de mettre le chiot en contact avec la laisse, lors de déplacements divers et variés, en voiture ou lors de courtes promenades.
- Ensuite, passer à des petites séances courtes mais répétées, en n’oubliant jamais de le récompenser lorsqu’il a bien travaillé.
- Par la suite vers l’âge de 6 mois, commence alors le travail spécifique de la marche au pied avec la laisse.
Lors des séances de dressage on gardera toujours un moment pour travailler spécifiquement la sagesse en laisse, veillant à ce que le chien marche à vos côtés et non pas devant vous, l’habituant aussi à la mise en place de la laisse et à son retrait sans qu’il ne réagisse. La laisse doit devenir un outil invisible de travail et sa présence ne doit pas influer sur son comportement.
5 - Trouver, saisir, transporter et offrir…
- Une fois les bases acquises par le chien, il convient de travailler très activement et spécifiquement ce qui caractérise notre chien de rapport… c’est-à-dire le rapport. - Cet atelier nécessitera l’utilisation d’apportables de taille supérieure à la balle de tennis, qui n’était qu’un premier contact ludique pour éveiller le chiot. - Chien assis à ses côtés, Clarisse lance son apportable à la vue du chien, qui ne devra partir au rapport qu’à son ordre. Le chien ayant suivi des yeux la trajectoire, il n’a aucun mal à le retrouver.
- Reste à le saisir et à le rapporter à son maître. Le chien doit être encouragé par la voix de son conducteur et toujours félicité par le geste et la parole à chaque réussite.
- Dans le cas où le chien rechigne à donner en main l’objet, il convient de lui tourner le dos et de faire mine de partir pour l’inciter à vous suivre, redemander et lui voler si nécessaire… en le félicitant quand même puisque nous ne sommes qu’en période d’apprentissage !
6 - Coup de fusil : redouté par le chasseur
- Par la suite, une fois cet exercice bien maîtrisé et le rapport effectué régulièrement et convenablement, il faut envisager de mettre le chien en présence d’un bruit incontournable en action de chasse : le coup de fusil.
- Il est essentiel d’utiliser du gibier lorsque l’on éduque son chien au coup de feu et de ne plus employer d’objets afin de bien faire assimiler le lien entre les coups de fusil et le travail demandé.
- Il faudra commencer avec un pistolet d’alarme puis avec un fusil de chasse quand le chien est habitué aux détonations.
- La présence d’une tierce personne, pour effectuer le tir, est fortement conseillée dès les premières détonations de façon à éloigner le bruit des oreilles du chien et aussi le rassurer par la proximité de son maître, qui en cas d’inquiétude ne manquera pas de le calmer.
7 - Un p’tit bain pour le chiot
- Autre élément essentiel pour le chien de rapport, c’est la mise en contact avec l’eau. Elle ne peut se faire que trois semaines après les derniers rappels de vaccins qui ont lieu à 3 mois, donc grosso modo à 4 mois.
- L’incitation à rentrer dans l’eau peut se faire avec l’aide d’autres chiens qui, habitués à l’eau, inviteront et rassureront le novice. - Dans le cas où le chasseur n’a pas d’autre chien, il rentrera lui-même dans l’eau et invitera son compagnon à le suivre très progressivement sans jamais le brusquer. - Une fois accoutumé à ce nouvel élément, le lancer d’apportable sera de nouveau utilisé, au départ dans de faibles profondeurs d’eau puis dans des profondeurs plus importantes, obligeant le chien à nager avec son « gibier » dans la gueule.
À suivre
- Une fois ces bases bien intégrées par votre jeune chien, une période plus poussée et plus intense qu’on appelle le débourrage reprendra tous les points évoqués.
- Lors de cette période il faudra employer un ton plus ferme avec l’élève s’il se montre plus dissipé, moins attentif et moins appliqué. - La clef incontournable de la réussite, reste le temps, qu’il soit consacré au travail, à travers ces divers ateliers répétés, ou tout simplement à des moments partagés avec lui qui renforceront l’attachement et inciteront le chien à bien travailler pour faire plaisir à son maître.