Connaissance de la Chasse

La passion du voyage

Ancien guide, ayant une solide expérience de l’Afrique, Georges Guillard est un profession­nel réputé du voyage, notamment du voyage de chasse. Il nous présente son agence : TW Safari.

- par Olivier Buttin

Comment la chasse entre-t-elle dans votre vie ?

Tout naturellem­ent.

Je suis issu d’une famille de chasseurs et dès le plus jeune âge j’ai accompagné mon père à la chasse sur la communale du petit village où nous vivions alors, dans la banlieue d’Aix-en-Provence. Je vous passe les détails mais se sont succédé le fusil à bouchon, la carabine à air comprimé, puis le premier permis à 16 ans, le premier Simplex…

Nos gibiers étaient le lapin, les perdrix, les grives, les palombes…

De là à en faire son métier…

Comme souvent dans la vie, des opportunit­és, des succession­s de chances, des parts de hasard ou des aubaines font que. Après une licence en science éco et une maîtrise de gestion obtenues à la fac d’Aix, j’ai eu l’occasion de découvrir la Côte d’Ivoire via la filière bois et caoutchouc puis grâce à un autre coup du hasard, la grande chasse au Burkina Faso à Arly. Le pays se nommait alors Haute-Volta, nous étions en 1975. À cette époque je rencontre une légende de la grande chasse : Pierre-Henri Chanjou.

C’est ce qui vous pousse dans cette voie ?

Certains qui me connaissen­t, via notamment la zone de Pama (au Burkina Faso, Ndlr), pourraient penser que les choses se sont alors succédé tout naturellem­ent suite à ce premier safari. Il n’en est rien. Une autre rencontre sera également importante pour la suite. Celle, au Sénégal, de Robert Girard, d’Africa Safari, qui monte à cette époque une première structure en Falémé, le Campement du Lion. Il cherche un jeune pour guider et commercial­iser ses safaris en France. Je deviens alors guide Acp au début des années quatre-vingt.

Mais cela ne va pas suffire…

En effet, me rendant vite compte que vendre de la chasse à cette époque et surtout avec peu de produits n’est pas suffisant pour faire vivre son homme, je prends des contacts. En particulie­r avec Michel Maës, à la tête de Jet-Tours, et avec les dirigeants de Fram. De fil en aiguille, je vais me diriger vers le tourisme avec pour spécialité la chasse.

TWO voit le jour, puis TW…

Oui, fort de ces contacts, de ces échanges, je fais le saut et prend une licence d’agence de voyages en 1984. TWO est né.

Je vends du tourisme et des séjours chasse et pêche. J’ouvre la première agence de voyages en galerie marchande et vais même monter jusqu’à douze entités de la sorte dans tout le Sud de la France. Puis je me recentre et me spécialise sur le voyage à la carte en 1987 en créant TW, qui poursuit la commercial­isation des séjours cynégétiqu­es de TWO.

La fin des années quatreving­t-dix va marquer un tournant…

C’est exact, notamment par l’acquisitio­n en 1999 du Campement du Buffle et de la zone de Pama au Burkina.

C’était un paradis où après force travail et aménagemen­ts, forages, type de brûlage, salines, pistes, etc., avec mon ami d’enfance et beaufrère Maurice Bardet, guide expériment­é s’il en est qui avait travaillé au départ chez monsieur Girard – tout se rejoint –, nous sommes montés à des densités de 600 buffles et 300 éléphants ! Cela sans parler du petit gibier avec l’exceptionn­el barrage de la Kompienga.

Combien de temps dure cette belle aventure ?

Vous connaissez l’histoire de la chasse au Burkina… L’aventure va se poursuivre jusqu’en 2012, date à laquelle je suis racheté. Malgré cela avec Benjamin Bassono nous allons trouver un terrain d’entente et je vais poursuivre la commercial­isation des séjours sur la zone jusqu’en 20162017, sachant qui plus est que des guides amis y intervienn­ent : Erik Teicher, Nicolas Dubich… Mais suite aux évènements tragiques qui vont survenir dans le pays et la région à cette période et qui se poursuiven­t aujourd’hui, je vais être contraint de suspendre la commercial­isation de cette destinatio­n.

Le Burkina Faso n’était alors pas le seul pays à votre catalogue…

Non, loin de là. Je proposais des safaris dans bien des pays et aux quatre coins du globe, de l’Argentine à la Tanzanie et de l’Écosse à l’Afrique du Sud en passant par le Canada, et bien d’autres.

Quelles destinatio­ns proposez-vous aujourd’hui ?

Je propose sur le continent africain côté grand gibier : l’Afrique du Sud pour les antilopes et les buffles, le Cameroun pour les espèces de savane, la Namibie pour les plains game, la Tanzanie pour toutes ses grandes espèces.

Côté petit gibier : la Gambie et le Sénégal pour le petit gibier terrestre, le gibier d’eau et le phacochère, le Maroc pour la caille, la tourterell­e, la perdrix, les grives et le sanglier. Et je ne désespère pas de pouvoir proposer de nouveau le Bénin et le Burkina Faso.

Et de l’autre côté de l’Atlantique ?

Deux destinatio­ns phares : l’Argentine et l’Uruguay, avec notamment mon ami Jean-François Baterosse. En matière d’espèces mentionnon­s ici le buffle d’eau, le puma, l’antilope cervicapre, les cerfs axis et rouge et bien évidemment le gibier d’eau et le petit gibier terrestre. À cela s’ajoute pour l’hémisphère

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 ??  ?? 600 buffles de savane peuplaient la zone de chasse de Pama ! Un véritable paradis au Burkina Faso…
600 buffles de savane peuplaient la zone de chasse de Pama ! Un véritable paradis au Burkina Faso…
 ??  ?? La chasse dans les gènes, Georges Guillard va bénéficier d’une succession de chances, couplées à des hasards, des rencontres et des opportunit­és.
La chasse dans les gènes, Georges Guillard va bénéficier d’une succession de chances, couplées à des hasards, des rencontres et des opportunit­és.

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