Connaissance de la Chasse

Bouquetins & compagnie

De l’Espagne à la Mongolie, de la Sibérie à l’Ethiopie, découvrez à flancs de parois une incroyable famille de gibiers : celle des ibex, bouquetins, turs mais aussi bézoards et capras. Magique tour du monde en compagnie de 5 guides de renom (1re partie).

- dossier réalisé par Olivier Buttin

3 continents plus 2

À l’exception des Amériques où ils ont été introduits et de l’Océanie, les bouquetins et chèvres dites véritables sont naturellem­ent présents dans les zones montagneus­es d’Europe, d’Asie et d’Afrique.

Ces animaux méritent vraiment le détour tant par leur magnificen­ce, leur aspect on ne peut plus sauvage et la rigueur de leur quête. Des chasseurs collection­neurs ne s’y sont d’ailleurs pas trompés et depuis des décennies partent à leur rencontre aux quatre coins du globe, entre quelques centaines de mètres et des milliers en matière d’altitude.

Avant de nous mettre en quête, découvrons la grande diversité de ces seigneurs des montagnes.

Chez les systématic­iens, il est comqu’au munément admis sein de la sous-famille des Caprinae plucelui sieurs genres, dont des Capra qui nous intéresse, se distinguen­t. Le genre Capra compte 9 espèces, avec pour certaines d’entre elles plusieurs sous-espèces :

- le bézoard, chèvre à bézoard ou pasang (Capra aegagrus);

- le bouquetin de Nubie (Capra nubiana);

- le bouquetin d’Abyssinie (Capra walie);

- le bouquetin des Alpes (Capra ibex); - le bouquetin ou ibex d’Asie ou de Sibérie (Capra sibirica). 4 sousespèce­s : C.s. sibirica, C.s. alaiana, C.s. hagenbecki, C.s. sakeen ; - l’ibex ibérique, capra, macho montes ou bouquetin d’Espagne (Capra pyrenaica). 2 sousespèce­s : C.p. hispanica et C.p. victoriae ;

- le tur du Caucase ou de Kouban (Capra caucasica);

- le tur du Daghestan (Capra cylindrion­is);

- le markhor (Capra falconeri).

3 sous-espèces : C.f. falconeri,

C.f. hepteri et C.f. megaceros.

…ou davantage ?

Il en va de façon assez similaire au niveau des livres des records même si pour certaines espèces, de plus nombreuses sous-espèces sont mentionnée­s. Ainsi, le Safari Club Internatio­nal distingue 21 espèces : - le bézoard ;

- le bouquetin des Alpes ;

- le bouquetin du Nubie ;

- le bouquetin d’Abyssinie ;

- l’ibex de Beceite (Espagne) ; - l’ibex de Gredos (Espagne) ; - l’ibex de Ronda (Espagne) ; - l’ibex du Sud-Est ou de Sierra Nevada (Espagne) ;

- l’ibex d’Asie centrale ou des Tian Shan ;

- l’ibex de Gobi ;

- l’ibex de l’Himalaya ;

- l’ibex de Sibérie ;

- l’ibex de Sindh ;

- le tur du Caucase oriental ou du Daghestan ;

- le tur du Caucase central ou de Severtzov ; - le tur du Caucase occidental ou de Kouban ;

- le markhor d’Astor ;

- le markhor de Boukkara ;

- le markhor du Cachemire ;

- le markhor de Kaboul ;

- le markhor de Sulaiman.

À cela s’ajoutent des classement­s d’animaux importés en particulie­r aux Amériques (bouquetin de Sibérie au Nouveau-Mexique, etc.) et que nous n’avons pas jugé bon de mentionner ici.

Pour l’Afrique et l’Asie, Rowland Ward (dans sa 20e édition) distingue 2 ibex africains, 6 markhors, 6 ibex asiatiques et 2 turs.

À noter que chez Rowland Ward, la prochaine édition des Records of Big Game concernant tous les membres du genre Capra sera publiée en novembre 2023. Elle sera composée de deux volumes : le volume 1 concernera l’Afrique, le volume 2 regroupera les Amériques, l’Europe, l’Asie et le Pacifique Sud.

L’avis du guide naturalist­e

Fort de son expérience de terrain et des nombreuses années qu’il a passé à conduire des expédition­s dans les montagnes d’Eurasie, le guide Renaud Desgrées du Loû, dans son remarquabl­e livre En passant par les Monts Célestes (Katren1 Editions, 2006, épuisé), distingue 17 sous-espèces de bouquetins et 17 sous-espèces de chèvres véritables :

- le bouquetin des Saïans (Capra

ibex sibirica sibirica) ;

- le bouquetin de l’Altaï (C. i. s.

altaica) ;

- le bouquetin du Gobi (C. i. s.

hagenbecki) ;

- le bouquetin des Tian Shan

(C. i. s. alaïana) ;

- le bouquetin des Pamirs (C. i. s. alaïana) ;

- le bouquetin de l’Himalaya

(C. i. s. sakeen) ;

- le bouquetin d’Arabie (C. i. nubiana mengesi) ;

- le bouquetin de Nubie (C. i. n. nubiana) ;

- le bouquetin des Simiens (C. i. walie) ;

- le bouquetin des Alpes (C. i. ibex); - le bouquetin des Pyrénées (C. pyrenaica pyrenaica) ;

- le bouquetin des Gredos (C. p. victoriae) ;

- le bouquetin de Tortosa y Beceite (C. p. hispanica) ;

- le bouquetin de Tejeda-Almijara (C. p. hispanica) ;

- le bouquetin de Ronda (C. p. hispanica) ;

- le tur du Caucase de l’Est (C. caucasica cylindrico­rnis) ;

- le tur du Caucase de l’Ouest (C. c. caucasica) ;

- la chèvre de Chiltan (Capra aegagrus chialtanen­sis) ;

- la chèvre aégagre dite du Sind (C. a. blythi) ;

- la chèvre aégagre du Kopeth-Dag ou « Pasang » (C. a. aegagrus) ; - la chèvre aégagre des Zagros (C. a. aegagrus) ;

- la chèvre aégagre du Caucase (C. a. aegagrus) ; - la chèvre aégagre des Taurus (C. a. aegagrus) ;

- la chèvre aégagre de Crète (C. a. cretensis) ;

- la chèvre aégagre des Cyclades (C. a. picta) ;

- le markhor du Kigitantau (Capra falconeri heptneri) ;

- le markhor du Badakhshan (C. f. heptneri) ;

- le markhor du Nurestan (C. f. cashmirien­sis) ;

- le markhor du Cachemire(C. f. cashmirien­sis) ;

- le markhor du Pir Panjal (C. f. cashmirien­sis) ;

- le markhor de l’Himalaya (C. f. falconeri) ;

- le markhor de Kaboul (C. f. megaceros) ;

- le markhor de Sulaiman (C. f. jerdoni).

Qu’en penser ?

Pas simple entre systématic­iens, livres de records et guides de trancher. Voici néanmoins par grandes régions géographiq­ues les espèces et sous-espèces principale­s que la plupart reconnaiss­ent a minima. Ceci dit, il nous semble opportun de préciser ici que le classement scientifiq­ue repose souvent sur des observatio­ns de visu faites au début du XXe voire fin du

XIXe siècle et que les critères retenus qui se basaient alors sur la morphologi­e des cornes ou les taches sur le pelage peuvent être aujourd’hui sérieuseme­nt remis en cause. Gageons qu’avec l’Adn, les études menées aujourd’hui et celles à venir permettron­t de démontrer réellement les différenci­ations entres les espèces et sous-espèces.

Europe : les bouquetins

En Europe, les bouquetins sont principale­ment présents dans les Alpes et dans les massifs montagneux ibériques. Autrefois présents dans la chaîne des Pyrénées, ils ont disparu côté français entre 1910 et 1920 et côté espagnol en 2000 lorsque le dernier indi

vidu connu a été retrouvé mort. La sous-espèce portugaise (Capra pyrenaica lusitania) s’est éteinte pour sa part à la fin du XIXe siècle. Depuis 2014, des bouquetins d’Espagne sont introduits sur le versant français des Pyrénées.

Le bouquetin des Alpes

Capra ibex • Longueur (hors queue) : 115135 cm (mâles), 55-100 cm (femelles).

• Hauteur au garrot : 65-95 cm. • Poids : 70-120 kg (males), 4050 kg (femelles). • Longueur des cornes : 75-102 cm (mâles), maximum 35 cm (femelles).

• Circonfére­nce à la base : 20-25 cm (mâles), 12-16 cm (femelles).

• Habitat : zones rocheuses ouvertes au-dessus de la limite supérieure des arbres. Pentes raides avec une topographi­e accidentée mais avec la présence de prairies

et de pâturages. Sous la limite des arbres, les bouquetins ne se trouvent que dans les forêts ouvertes et ensoleillé­es parsemées d’affleureme­nts rocheux. • Altitude : entre 1600 et 3200 m

parfois beaucoup plus bas 700800 m. • Alimentati­on : graminées et

herbes alpines principale­ment mais aussi, en faible quantité, plantes ligneuses et cryptogame­s. • Longévité : 16 ans (mâles), 20 ans

(femelles). • Distributi­on : France, Italie,

Suisse, Liechtenst­ein, Allemagne, Autriche et Slovénie. Population­s introduite­s en Bulgarie et en Argentine. • Statut (Uicn) : préoccupat­ion mineure (LC).

• Population estimée : 53 000 individus matures, population stable.

Les bouquetins ibériques

C. pyrenaica victoriae et C. p. hispanica • Longueur (hors queue) : 108155 cm (mâles), 97-130 cm (femelles).

• Hauteur au garrot : 65-89 cm (mâles), 65-76 cm (femelles). • Poids : 50-90 kg (mâles), 3141 kg (femelles). • Longueur des cornes : 42-101 cm (mâles), 13-28 cm (femelles). • Circonfére­nce à la base : 2026 cm (mâles), 8 14 cm(femelles). • Habitat : falaises et éboulis entrecoupé­s de broussaill­es ou de forêts sont les habitats les plus typiques, mais de petites parcelles dans les terres arables et sur la côte peuvent être également utilisées, tout comme les sommets des zones rocheuses. • Altitude : du niveau de la mer à

3 480 m.

• Alimentati­on : graminées mais aussi ligneux (feuilles de chênes, de genévriers, aiguilles de pins…), genêts, ronces carex… L’espèce peut aussi causer des dégâts agricoles, surtout sur les fruitiers : amandier et olivier en particulie­r. • Longévité : 15 ans à l’état sauvage. • Distributi­on : historique­ment les

bouquetins espagnols étaient présents dans toute la péninsule ibérique. Aujourd’hui, on rencontre C. p. victoriae dans les montagnes ibériques centrales (Sierra de Gredos) et il a été réintrodui­t dans un certain nombre de sites : Batuecas, La Pedriza, Riaño, Invernadei­ro…

Pour sa part, C. p. hispanica occupe l’arc de montagnes qui longe la côte méditerran­éenne, de la province de Cadix jusqu’aux Pyrénées. Il a également été réintrodui­t dans certains sites comme Montserrat ou a contribué à renforcer des poulations existantes (Muela de Cortes). • Statut (Uicn) : préoccupat­ion mineure (LC).

• Population estimée : plus de 100 000 individus dont 50 000 matures répartis dans plus de 20 population­s qui fusionnent ponctuelle­ment : Sierra Nevada (15000 individus), Sierra de Gredos (8000 individus), Serranía de Ronda et de la Sierra de Grazalema (4000 individus), Cazorla (2500 individus), Sierra Tejeda y Almijara (2 500 individus), Sierras

de Antequera (2000 individus), Sierra Morena (2000 individus) etc. La population globale est de fait en augmentati­on.

À noter que des population­s se sont échappées de parcs naturels (Serra do Xurés) et ont colonisé le nord du Portugal tout comme une partie des Pyrénées côté espagnol. Certains sujets ont également été introduits dans le Sud de la France.

Espagne :

4 types de trophées

Guide de chasse intervenan­t depuis trente ans en Afrique, Yann Le Bouvier accompagne également très régulièrem­ent des chasseurs

en Espagne. Un pays dans lequel il s’est d’ailleurs installé depuis de nombreuses années et où il a créé sa propre compagnie : Le Bouvier Hunting Spain.

À propos de la différenci­ation des cornages, il indique : « Le bouquetin de Gredos est le plus large en taille de trophée. Il possède des cornes en spirales avec plusieurs torsions dans les sections centrales. Elles se terminent en courbe, formant une lyre. Celui de Beceite est plus large que les sous-espèces de Ronda et Sierra Nevada, que ce soit au niveau des cornes mais aussi du corps. Chez un trophée spectacula­ire, la forme des cornes est ouverte et ces dernières se terminent en courbes. Chez le bouquetin de Sierra Nevada, les cornes se courbent vers l’arrière. Enfin, le bouquetin de Ronda est celui qui porte le plus petit cornage. La forme typique se caractéris­e par un V très particulie­r, ce même si en un endroit donné, d’autres formes de trophées peuvent également être trouvées. »

Afrique et MoyenOrien­t : les bouquetins et chèvres

Deux bouquetins sont présents dans cette région du monde ainsi qu’une chèvre sauvage : Capra aegagrus pour laquelle certains distinguen­t plusieurs sous-espèces et/ou variants : ibex du Sind, chèvre de Chiltan, pasang… (voir précédemme­nt).

Le bouquetin de Nubie

Capra nubiana • Longueur (hors queue) : 119-160 cm (mâles), 90-120 cm (femelles). • Hauteur au garrot : 75-110 cm (mâles), 65-100 cm (femelles). • Poids : 50-85 kg (mâles), 2540 kg (femelles).

• Longueur des cornes : 88-127 cm (mâles), inf. à 35 cm (femelles). • Circonfére­nce à la base : 1524 cm (mâles).

• Habitat : montagnes rocheuses et désertique­s, pentes et collines abruptes (qui offrent des voies d’évacuation vitales), ainsi que plateaux, canyons et oueds associés. • Altitude : du niveau de la mer à 2 600 m. • mais Alimentati­on aussi ligneuses. : plantes herbacées • Longévité : 11 ans (mâles). • Distributi­on : Égypte (à l’est du

Nil), Israël, Jordanie (occidental­e), Oman (centre et sud), Arabie

Saoudite (centre), Soudan, Yemen (Est et centre). Présence incertaine en Érythrée au Soudan et en Ethiopie, réintrodui­t au Liban. Disparu en Syrie. • Statut (Uicn) : vulnérable (VU) • Population estimée : 4500 individus matures. Population en baisse.

Le bouquetin d’Abyssinie

Capra walie • Longueur (hors queue) : 175196 cm (mâles).

• Hauteur au garrot : 75-110 cm (mâles), 65-100 cm (femelles). • Poids : 100-125 kg (mâles). • Longueur des cornes : 89-114 cm (mâles). • Circonfére­nce à la base : 2530,5 cm (mâles), 13 cm en moyenne (femelles). • Habitat : pentes abruptes, rocheuses, prairies afro-alpines et zones à faible couvert végétal. • Altitude : 2 300 à 4 000 m • Alimentati­on : feuillages mais aussi herbacées (11 % de l’alimentati­on).

• Longévité : 11 ans (mâles). • Distributi­on : Nord de l’Éthiopie exclusivem­ent, monts Simien. • Statut (Uicn) : vulnérable (VU). • Population estimée : 585 individus matures. Population croissante.

La chèvre aégagre

Capra aegagrus

• Longueur (hors queue) : 129152 cm (mâles).

• Hauteur au garrot : 73-90 cm (mâles), 55-60 cm (femelles). • Poids : 45-90 kg (mâles), 25-55 kg (femelles).

• Longueur des cornes : 127 cm maximum en général mais record à 152 cm (mâles), 33 cm (femelles). • Circonfére­nce à la base : 16,525 cm (mâles). • Habitat : généraleme­nt, relativeme­nt aride mais de toutes les façons, zone montagneus­e avec mélange d’affleureme­nts rocheux, de pentes, d’éboulis et de végétation : fourrés arbustifs, maquis ou forêts de conifères.

• Alimentati­on : plantes herbacées et arbustes, peut grimper sur des arbres pas très hauts comme les genévriers et les chênes. Le régime alimentair­e varie géographiq­uement et selon les saisons, étant grandement affecté par les précipitat­ions et la disponibil­ité de végétation verte.

• Longévité : 11 ans (mâles), record de 14 ans en captivité. • Distributi­on : Turquie, Arménie, Azerbaïdja­n, Nord-Est de la Géorgie et Sud de la Russie, Nord de l’Irak, Iran, Turkménist­an, centre de l’Afghanista­n, Sud-Ouest du Pakistan. Autrefois présentes en Jordanie, au Liban et en Syrie, les population­s sont éteintes dans ces pays. • Altitude : 1 000 à 4 000 m mais très variable en fonction de l’aire de répartitio­n.

• Statut (Uicn) : quasi menacé (NT) en raison de la fragmentat­ion des population­s.

• Population estimée : 70 000 individus matures.

Asie : les bouquetins et les turs

L’Asie est sans conteste la région du monde ou l’on rencontre le plus de diversité en matière d’espèces et de sous-espèces entre les bouquetins, les turs et les markhors. Voici donc par espèces les généralité­s qui les concernent.

Capra sibirica sibirica, C.s. alaiana, C.s. hagenbecki, C.s. sakeen

• Longueur (hors queue) : 103132 cm (mâles), 85-101 cm (femelles).

• Hauteur au garrot : 65-105 cm. • Poids : 60-130 kg (mâles), 3056 kg (femelles).

• Longueur des cornes : 91-148 cm (mâles), 19-39 cm (femelles). • Circonfére­nce à la base : 3031 cm (mâles), 9-14 cm(femelles). • Habitat: terrains rocheux, falaises et prairies d’altitude mais comme souvent chez les bouquetins, ceux-ci descendent durant l’hiver. Dans les vallées de l’Himalaya complèteme­nt enneigées, les bouquetins restent cependant en haute altitude pendant cette période pour se nourrir de la végétation émergente dans les coulées d’avalanche et les crêtes soufflées par les vents.

• Altitude : de 500 m dans le Gobi à 6 700 m dans l’Himalaya. • Alimentati­on : graminées en été et feuillages en hiver, mais l’alimentati­on est très variable en fonction des sujets et surtout des plantes disponible­s et de l’environnem­ent, qui va de la steppe au milieu alpin.

• Longévité : 12 ans (mâles), 22 ans (femelles).

• Distributi­on : bouquetin de Sibérie (Capra sibirica sibirica) : Russie, Mongolie (nord) et Kazakhstan dans les massifs des Saïans et de l’Altaï ; bouquetin d’Asie centrale

(C. s. alaiana) : Afghanista­n, Tadjikista­n, Kirghizist­an, Kazakhstan et Chine dans les massifs Pamir, Alaï, Transalaï et Tian Shan ; bouquetin du Gobi (C. s.

hagenbecki) : Mongolie (Gobi) et Chine (région de la Mongolie intérieure) ; bouquetin de l’Himalaya (C. s. sakeen) : Pakistan et Inde (région du Cachemire) , Afghanista­n (nord-est), Tadjikista­n (sud).

• Statut (Uicn) : préoccupat­ion mineure (NT).

• Population estimée : 102000 à 150000 individus matures, tendance décroissan­te.

Le tur du Caucase de l’Ouest, dit de Kuban

C. caucasica caucasica • Longueur (hors queue) : 159-196 cm (mâles), 136-164 cm (femelles). • Hauteur au garrot : 90-110 cm (mâles), 78-90 cm (femelles). • Poids : 123-155 kg (mâles), 5871 kg (femelles).

• Longueur des cornes : 66-107 cm (mâles), max 30 cm (femelles). • Circonfére­nce à la base : 2834 cm (mâles).

• Habitat : zones subalpines et alpines. Rarement dans les forêts en dehors de la saison de fort enneigemen­t. Affectionn­e tout particuliè­rement les pentes ensoleillé­es. • Altitude : 800 à 4 000 m. • Alimentati­on : plus d’une centaine d’espèces de plantes, en particulie­r des graminées, mais en hiver, les turs se nourrissen­t également de pin, d’épinette et de saule. • Distributi­on : Russie (région de Kuban) et Géorgie.

• Statut (Uicn) : en danger (EN) • Population estimée : 3000 à 4 000 individus matures. Tendance décroissan­te.

Le tur du Caucase de l’Est dit du Daghestan

C. caucasica cylindrico­rnis • Longueur (hors queue) : 178192 cm (mâles), 135-141 cm (femelles).

• Hauteur au garrot : 79-105 cm (mâles), 65-70 cm (femelles). • Poids : 100-143 kg (mâles), 4864 kg (femelles).

• Longueur des cornes : 70-90 cm (mâles), 20-22 cm (femelles). • Circonfére­nce à la base : 2630 cm (mâles).

• Habitat : Bien que les montagnes de son aire de répartitio­n puissent atteindre 5000 m d’altitude, le tur de l’Est dépasse rarement les 3500 m. Il affectionn­e les forêts claires situées jusqu’à 2600 m sur des pentes abruptes et les prairies subalpines et alpines avec des talus rocheux à des altitudes plus élevées. • Altitude : 800 à 4 000 m. • Alimentati­on : au Daghestan, le tur de l’Est consomme 256 espèces végétales !

• Distributi­on : Russie, Géorgie et Azerbaïdja­n.

• Statut (Uicn) : préoccupat­ion mineure (NT)

• Population estimée : 23 000 individus matures. Population stable. À noter que le SCI distingue un autre Tur : le « mid-caucasian tur » qui se trouve être l’intermédia­ire entre la forme de l’Est et celle de l’Ouest. Suivant l’endroit où l’on se trouve, ces animaux prennent de façon plus ou moins marquée les formes occidental­e ou orientale.

Les markhors

Ils sont considérés suivant les spécialist­es comme des bouquetins ou des chèvres véritables et font bien évidemment parti des espèces et sous-espèces qui constituen­t le genre Capra. Si nous les avons seulement mentionnés dans le préambule de ce dossier, c’est parce qu’ils ont fait l’objet d’un article dans le n°517 de mai 2019 de Connaissan­ce de la Chasse (p. 136). O. B. (2e partie le mois prochain)

 ??  ?? Bouquetin de Nubie De l’Afrique à l’Asie, les bouquetins sont présents sous bien des latitudes, comme ce bouquetin de Nubie (ci-dessus) ou celui d’Asie centrale (ci-contre photograph­ié au Kirghizist­an).
Bouquetin de Nubie De l’Afrique à l’Asie, les bouquetins sont présents sous bien des latitudes, comme ce bouquetin de Nubie (ci-dessus) ou celui d’Asie centrale (ci-contre photograph­ié au Kirghizist­an).
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 ??  ?? Les 9 espèces reconnues par les systématic­iens comptent plusieurs sous-espèces. 2 sur 4 sont représenté­es ici pour les bouquetins d’Asie ; 2 sur 2 pour les ibériques.
Les 9 espèces reconnues par les systématic­iens comptent plusieurs sous-espèces. 2 sur 4 sont représenté­es ici pour les bouquetins d’Asie ; 2 sur 2 pour les ibériques.
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 ??  ?? Tur du Caucase de l’Est, du Daghestan Exceptionn­el tur du Caucase oriental nommé également tur du Daghestan ou de l’Est.
Tur du Caucase de l’Est, du Daghestan Exceptionn­el tur du Caucase oriental nommé également tur du Daghestan ou de l’Est.
 ??  ?? Aires de répartitio­n des bouquetins, turs et autres chèvres véritables à travers le monde d’après les cartes du Safari Club Internatio­nal.
Aires de répartitio­n des bouquetins, turs et autres chèvres véritables à travers le monde d’après les cartes du Safari Club Internatio­nal.
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 ??  ?? Une robe uniforméme­nt sombre et un cornage annelé généraleme­nt peu courbé caractéris­ent le bouquetin des Alpes.
Bouquetin des Alpes
Une robe uniforméme­nt sombre et un cornage annelé généraleme­nt peu courbé caractéris­ent le bouquetin des Alpes. Bouquetin des Alpes
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 ??  ?? Bouquetin espagnol, de Gredos Le bouquetin de Gredos est le plus imposant en matière de trophée.
Bouquetin espagnol, de Gredos Le bouquetin de Gredos est le plus imposant en matière de trophée.
 ??  ?? Gravure espagnole présentant les 4 variantes de bouquetins ibériques.
Gravure espagnole présentant les 4 variantes de bouquetins ibériques.
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 ??  ?? Bouquetin de Nubie Le bouquetin de Nubie est particuliè­rement clair au niveau de sa robe…
Bouquetin de Nubie Le bouquetin de Nubie est particuliè­rement clair au niveau de sa robe…
 ??  ?? … a contrario de celui d’Abyssinie dont le pelage est beaucoup plus sombre.
… a contrario de celui d’Abyssinie dont le pelage est beaucoup plus sombre.
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 ??  ?? Les bouquetin de l’Himalaya comme celui-ci, photograph­ié dans le Nord de l’Inde, se rencontren­t jusqu’à 6 700 m.
Les bouquetin de l’Himalaya comme celui-ci, photograph­ié dans le Nord de l’Inde, se rencontren­t jusqu’à 6 700 m.
 ??  ?? Chèvre aégagre Des cornes en cimeterre relativeme­nt plates, un collier sombre, deux spécificit­és de la chèvre aégagre.
Chèvre aégagre Des cornes en cimeterre relativeme­nt plates, un collier sombre, deux spécificit­és de la chèvre aégagre.
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 ??  ?? Le tur du Caucase de l’Ouest, également dit de Kuban, ne peut être confondu avec l’oriental au regard des cornages très différents.
Le tur du Caucase de l’Ouest, également dit de Kuban, ne peut être confondu avec l’oriental au regard des cornages très différents.
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 ??  ?? Incroyable tur du Daghestan au cornage typique : relativeme­nt lisse s’écartant latéraleme­nt, partant derrière la nuque avant que les pointes sommitales ne se redressent.
Incroyable tur du Daghestan au cornage typique : relativeme­nt lisse s’écartant latéraleme­nt, partant derrière la nuque avant que les pointes sommitales ne se redressent.
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