Haut-Rhin : le cerf est toujours menacé
Le juge des référés du tribunal administratif de Strasbourg a suspendu l’exécution de l’arrêté du préfet du Haut-Rhin. Le 1er février dernier, ce dernier avait signé un détestable arrêté qui organisait la destruction du cerf et du daim (strictement sauvage) par les lieutenants de louveterie dans des conditions radicales : de jour comme de nuit ; avec emploi d’une multitude de systèmes de vision nocturne ; depuis une voiture ; sans limite de prélèvements ; sans tenir compte des endroits où la réalisation des plans de chasse est effective. Les chasseurs étaient également appelés à faire acte de destruction des cervidés au cours de ce mois de « chasse » supplémentaire. Ce n’est pas fini : le préfet prévoyait des amendes d’un montant de
1 500 euros (finalement ramenés à 500 euros) par animal sur les lots qui n’auraient pas réalisé le tableau prévu. Tollé de la Fdc du Haut-Rhin, de cinq Fdc voisines, de diverses associations de chasse du département et de naturalistes qui mettent en avant la baisse des populations de cerfs notamment ; la chute du taux de réalisation (69 %) étant l’un des révélateurs. Estimant que « la décision [du préfet] est entachée d’une erreur manifeste d’appréciation et de nature à créer un doute sérieux quant à la légalité de l’acte attaqué », le juge a suspendu l’arrêté le 25 février, alors que celui-ci devait courir jusqu’au 28 février. Entre-temps, la destruction des cerfs et des daims a tout de même bien eu lieu… Dans le Haut-Rhin, l’avenir des cervidés en général est bien inquiétant.