Connaissance de la Chasse

Une révélation !

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« J’ai obtenu mon permis de chasser en février 2020 », explique Anne-Françoise Le Bihan, 43 ans, productric­e de légumes en plein champ à Nostang (Morbihan). Une initiative motivée par la conjonctio­n de plusieurs facteurs, selon elle. D’abord, la gratuité du permis a incité l’agricultri­ce à passer à l’acte. Ensuite, l’initiative a été renforcée par sa volonté de se donner la possibilit­é d’agir sur la protection de ses cultures : « En 2019 notamment, j’ai connu de gros dégâts sur mes cultures de pois protéagine­ux, pois et brocolis. L’oeuvre des pigeons ramiers essentiell­ement. »

Mais depuis, c’est surtout aux battues de chevreuils et sangliers qu’elle a consacré l’essentiel de son temps de chasse.

« J’ai pris goût aux battues. J’en fais régulièrem­ent. J’aime entendre le travail des chiens même si pour l’instant je n’ai pas encore lâché une balle ! »

Selon Anne-François Le Bihan, la gratuité du permis de chasser est un vrai moteur pour inciter les agriculteu­rs à chasser : « Si cela n’avait pas été le cas, je ne pense pas que je l’aurais passé. » Autre frein aux velléités des agriculteu­rs : « Pour certains de mes confrères, c’est le manque de temps qui leur interdit de se mettre à la chasse. » Malgré tout, notre agricultri­ce estime que la démarche à de l’avenir :

« Il y a un énorme vivier d’agriculteu­rs qui pourraient à terme être séduits, d’autant que les dégâts vont croissant et que les espèces concernées semblent de plus en plus abondantes. »

Pour Anne-Françoise Le Bihan, l’arrivée de nouveaux chasseurs au sein des sociétés de chasse est vertueuse. « Nous portons un regard parfois bien différent sur le rapport à l’arme, et nous manifeston­s poliment notre envie de le voir partagé par d’autres pratiquant­s qui n’ont pas reçu de formation sécurité. » D’ailleurs, depuis qu’elle chasse, Anne-Françoise le confirme : « Je vois la chasse autrement. Je ne l’imaginais pas aussi normée, codifiée. Ces précaution­s et règles sécuritair­es sont totalement ignorées quand on est de l’autre côté de la barrière. »

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