Cosmopolitan (France)

Avec ma coloc

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Quand j’arrive à Lille pour intégrer une école de commerce, je pense tout de suite à une coloc avec Céline. Mes parents me préviennen­t : « Vivre avec quelqu’un, c’est compliqué. » Mais je connais bien mon amie de prépa, et je la pousse dans ce projet. On imagine une vie sans contrainte­s, à enquiller les mojitos et les fiestas. Sauf qu’une fois installées, on ne vit pas la même histoire. Elle voudrait qu’on fasse tout ensemble. Et tient pour acquis que je participe à tous ses plans : aller au Touquet essayer le char à voile ! C’est pas du tout mon truc. Un soir, au Windsor, je discute avec un mec plutôt mignon, quand elle m’attrape par le bras : « J’ai trop bu, il faut qu’on rentre. » Et voilà que je la suis… Pourquoi ? C’est moi qui l’ai entraînée dans l’aventure de la coloc et je me sens des obligation­s envers elle. Je rêve… Mollo : Impossible de m’endormir, je lui en veux tellement. Mais je n’arrive pas à lui parler, et je la déteste un peu plus chaque jour. Je ne supporte plus la culpabilit­é à laquelle elle me renvoie. Ma soeur, toujours de bon conseil, fait un diagnostic rapide : « Céline souffre “d’abandonnit­e” aiguë. » Kesako ? « La peur d’être lâchée. Puisque tu ne peux pas te détacher, il faut que tu la détaches. Trouve-lui un truc à faire sans toi. » Banco. Pour son anniversai­re, je l’inscris à un cours de salsa le mardi soir, elle est enchantée… Et moi, je sors de mon côté. Je suis tellement contente de retrouver des sentiments sains envers elle. Je n’aurais pas voulu perdre son amitié.

Mathilde, 24 ans

tion. « Je te rembourse ! » Je veux l’appeler pour la traiter de tous les noms. Mais en rentrant je n’arrête pas de pleurer. Avec ce statut, je me suis isolée. J’ai fait le mauvais choix et je paie. Mollo : Chez moi, je me pose. J’ai fait ce que je devais faire. Je comprends que je me suis trompée de colère. C’est à moi de mettre mes limites. D’apprendre à dire non, ce qui est au fond mon vrai problème. Je fabrique une petite infographi­e, c’est quand même mon métier, que je colle sur mon agenda. Tout en haut : « J’ai envie d’aller les rejoindre ? » Non, je reste à la maison. Si oui, je passe à la deuxième question : « J’ai le temps ? » Si oui, j’y vais. Sinon… Je propose autre chose. Ce que je fais quelques jours plus tard, en proposant aux copines de me retrouver dans ce bar à vin qui a ouvert à quinze minutes de marche de chez moi. Et là… surprise, elles ont accepté.

Mélanie, 30 ans

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