Cosmopolitan (France)

Help, je suis quasi nue !

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La situation, là, tout de suite. Certes, depuis le mois d’avril, on fait attention à notre ligne, qui tenait plutôt de la quatre voies à la sortie de l’hiver : on n’a plus embrassé une chips ni regardé un saucisson dans les yeux depuis des semaines, et on utilise désormais une fourchette pour dîner, et non plus un râteau, comme en janvier. Certes, on s’est (re)mise au sport, on fait même nos lacets toute seule, plutôt que d’enfiler nos Van’s. Certes, on récite le Spécial forme de Cosmo tous les soirs au pied du lit, la main sur cette crème anti-capitons miracle qu’on a la flemme d’appliquer (mais puisque l’esprit communique avec le corps, sans doute a-t-il la ligne directe de l’arrière de nos cuisses ?). Certes et recertes. N’empêche, sur la plage, notre maillot ne cache plus rien de l’horrible vérité : malgré tous nos efforts, nous n’avons pas le corps de Gisele Bündchen. L’anti-complexe light. Ouvrir les yeux. Faire pivoter son cou à 180° d’est en ouest. Constater que tout le monde est nu, et que la plupart a un physique de Brötchen (ndlr : petit pain rond, en allemand) plutôt que de Bündchen. Se trouver pas mal, en fait, tiens. Passer à autre chose, car penser à ses fesses et les comparer à celles d’autrui toute la journée les ramollit : c’est quasi scientifiq­uement prouvé. L’anti-complexe radical. Si certaines n’ont aucun problème à se pavaner presque nues devant des inconnus (et ces deux-là se reconnaîtr­ont), la plupart d’entre nous en éprouvons une gêne naturelle, qui tient à la pudeur autant qu’à des complexes, réels ou imaginaire­s. Pour les contourner sans pour autant enfiler la housse de la Clio dès qu’on va se baigner, on les enveloppe dans un paréo court et transparen­t, ou mieux , dans un short de surf, avec lequel on peut en plus se baigner tout en simulant le boule de Gisele.

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