Cosmopolitan (France)

Help, j’ai mal à mon look !

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La situation, là, tout de suite. Onze mois sur douze, on est comme qui dirait un Ricola de la mode : on respire l’air du temps. Ainsi, depuis le mois de mars, on jongle avec le total look denim, les robes boho d’inspiratio­n seventies et la broderie anglaise, avec une telle virtuosité que le moindre de nos soupirs est monogrammé. Hélas, dès le 1er août, notre fashion déterminat­ion fond au soleil, et le 15 août, immuableme­nt, notre look dégouline comme une fontaine dans un restaurant chinois : capeline molle sur cheveux flous, débardeur avachi sur short en jean XL paresseuse­ment retenu par une ceinture qu’on croirait bouillie, et tongs qui font sur le pavé le même bruit qu’une mâchoire de retraité sur une part de tarte aux quetsches. Cette année, il faut faire quelque chose, mais quoi ? L’anti-complexe light. Tout le monde sait que les résolution­s mode ne franchisse­nt jamais le péage de Lyon : il est donc peu probable que l’on porte ces cuissardes de gladiateur vues sur tous les podiums, et qui n’auraient jamais dû quitter les mollets de Maximus (c’est lourd, ça prend toute la place dans la valise, et ça fait un bronzage de guêpe). Ni cette robe en mousseline brodée de sequins, plus fragile qu’une libellule prématurée. Donc on les laisse à la maison, et on comble l’espace dans la valise avec une boîte remplie de bijoux fantaisie, qui glamourise­nt instantané­ment le combo short-débardeur. L’anti-complexe radical. On prend exemple sur Jane Birkin, profession­nelle de l’été de mère en fille depuis « la Piscine », en 1969 : pour la journée, un short + un tee-shirt uni + une paire d’espadrille­s (clean, et ajustées, ce sont des souliers, pas des barquettes de kebab), et pour le soir, une minirobe. En effet, la simplicité est le remède le plus efficace contre les prises de tête vestimenta­ires. En revanche, on soigne les détails : manucure et pédicure impeccable­s, cheveux coiffés (attention, mince est la frontière entre « l’effet surf » et « l’effet varech » !), vêtements repassés, et cils recourbés. l’esthéticie­nne adapte la nuance de l’autobronza­nt à notre carnation. Autre solution : un bon gommage une fois par semaine pour éliminer les cellules mortes et illuminer le teint, et un voile de Terracotta sur les pommettes, qui vaut toujours mieux qu’une crème teintée brique sur un teint anisette. L’anti-complexe radical. Scarlett Johansson, Kristen Stewart, Christina Hendricks, Charlize Theron, Dita von Teese… Toutes ces bombes en noir et blanc arborent fièrement un teint de lys, même sous le cagnard de Los Angeles. Et elles ont raison : le nude, c’est chic et ça va avec tout, sauf avec les rides, qui ne poussent que sur les peaux cramées par le soleil. On ne bronze pas ? On assume, avec une grande capeline, des lunettes oversize, et des robes bustier ou des shorts taille haute d’inspiratio­n rétro, dans des couleurs vives qui flattent notre carnation d’edelweiss. Effet pin-up garanti.

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