Cosmopolitan (France)

ALIZÉE

Y arrive Pas facile, et pourtant elle pour créer bien : travailler avec sa mère à deux une marque de vêtements.

- Photo Julie Ansiau. Par Martine Tartour.

Petite, je rêve d’être chirurgien. Je suis fascinée par la médecine, et pas du tout par la télé, où pourtant mes parents travaillen­t. Ma mère, Florence Klein, est présentatr­ice météo sur France 3. Ado, j’accompagne ma mère chez les grands couturiers qui lui prêtent des vêtements pour ses passages télé. À l’époque, pas de « miss météo » survoltée. Pour présenter le temps à la télé, il faut rester sobre. Elle me demande toujours mon avis sur ses choix de tenue. Je passe mon bac. Avec l’envie d’une vie de working girl. J’adore la mode. Mais plutôt que de faire Esmod, j’intègre l’EBS, une école de commerce. Premier stage en vente. Dans une boutique, une expérience enrichissa­nte. Et c’est parti : je veux monter ma marque… avec ma mère. Je fais un business plan, je tente de la convaincre : designers mère et fille, ça ne s’est jamais fait ! Elle n’est pas contre, mais il faut que je termine mon école. Échange universita­ire à Madrid, j’habite avec mon copain. C’est l’auberge espagnole. Puis je repars pour un stage à New York. Cette fois, sans lui. J’habite chez ma tante. À mon retour, je décroche mon diplôme. Ma mère arrête la météo et ensemble, on s’installe sur une table pour dessiner nos premiers modèles. On met le pied dans un monde qu’on ne connaît pas du tout. Pourtant à force de déterminat­ion, la première collection voit le jour : des matières fluides, beaucoup de stretch, des imprimés. C’est chic. Pour tous les âges. Un show-room à New York, où vit ma soeur, décide de nous faire confiance. En France, on a un multimarqu­e à Aix. La journalist­e Carole Gaessler, amie de ma mère, porte « Alexia Klein » à la télé. Alexia, c’est mon deuxième prénom, Klein, c’est le nom de famille de ma mère. Cet hiver, ce sera notre troisième collection. Notre e-boutique fonctionne à fond et quatorze boutiques distribuen­t la marque aux États-Unis. Travailler avec sa mère, c’est comme travailler avec son mari ! Il faut arriver à ne pas la réveiller la nuit pour parler assemblage. Et d’ici mes 40 ans. Une famille. Et voir grandir Alexia Klein. Qui est aussi une marque engagée : on vient de défiler pour lever des fonds pour Stop, une associatio­n qui lutte contre le trafic sexuel des enfants.

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