Cosmopolitan (France)

IL EST TRÈS TIMIDE

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Dès la première rencontre, je sais à quoi m’en tenir. On est tous les trois dans le salon, mon meilleur ami fait vanne sur vanne, je réplique du tac au tac, Antoine, son nouveau coloc n’ouvre pas la bouche. Trois jours plus tard, je sonne à l’improviste chez eux, et c’est lui qui m’ouvre. Il est seul, m’offre un café. Et là, c’est un autre que j’ai en face de moi, fin, drôle, avec une qualité d’écoute hallucinan­te. On finit par sortir ensemble. Le seul hic, c’est que ça n’accroche pas avec les gens que je lui présente. Mes potes trouvent Antoine un peu hautain, ma soeur me demande s’il n’est pas dépressif. C’est vrai qu’il s’éteint complèteme­nt dès qu’on est en soirée, j’ai l’impression de devoir toujours le prendre en charge. Je suis presque décidée à mettre fin à cette histoire, mais Antoine est brillant, gentil, et dans l’intimité on est bien. Je vais avec lui aux 30 ans de ma soeur. Au début, comme d’hab, Antoine est seul, un verre à la main, mais je ne vais pas le chercher. Une heure plus tard, je le retrouve sur le balcon, en grande conversati­on avec un pote. On ne se croise pas, et on repart à 5 heures du mat. Il a passé une très bonne soirée. Évidemment, il n’a pas fini à danser debout sur la table. Mais ce soirlà, j’ai compris qu’on n’avait ni le même rythme, ni les mêmes critères de « bonne soirée ». Pilier de dance-floor, leader de troupe, ce n’est pas lui. En revanche, il s’éclate à parler ciné en tête à tête sur un balcon. On ne change pas les gens. Je l’ai accepté comme il est.

Dina, 24 ans

l’avenir est fait ! » Mais si les « surprises de la vie », c’est qu’il renonce à partir ou que je doive le suivre, ça ne me convient pas. Je sais que je vais continuer à compter les jours qui restent, puis souffrir beaucoup à son départ.

Je le quitte. C’est dur, mais moins que si je devais lui dire adieu à l’aéroport… Louise, 26 ans

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