T’as utilisé la box que je t’ai offerte ?
T’es là, potinant l’esprit léger avec ton amie Marine dans un salon de thé. Tu l’adores, même après qu’elle t’a offert une box « détente » à ton dernier anniversaire. Et si elle t’a clairement signifié ce jour-là qu’elle n’avait aucune idée originale pour te faire plaisir, tu lui as vite pardonné. Ce que tu n’avais pas anticipé, c’est qu’elle y reviendrait sans prévenir : « Alors ce massage au fait ? », tu t’enfonces direct : « Quel massage ? » Ben, celui qu’elle t’a offert, t’as oublié ? Non… « T’as pas laissé passer la date hein ? » Vite, tu enfiles trois madeleines d’un coup pour te donner le temps de la réflexion. Dans ta tête, ton moulin va très vite, et tu repousses le problème avec un petit mensonge : « C’est drôle, figure-toi que j’ai réservé pour vendredi prochain ! » Marine est ravie et se félicite : « Chanceuse, ça va te faire un bien fou ! » C’est comme ça que tu te retrouves la semaine suivante à prendre un selfie avec ton masseur, pour envoyer un MMS « Merciiii » à une amie qui a oublié que tu étais ultra pudique. L’idée de te mettre en culotte sur une table de massage te crispe autant qu’une consultation chez le médecin. Sauf que là, en plus, ça dure une heure. Et comme tu as effectivement laissé passer la date de péremption de ta box, tu payes ce supplice de ta poche : 50 €. Pour le même prix, tu aurais pu t’offrir une séance chez le psy, et comprendre pourquoi tu te mets dans des situations pareilles. Pourquoi tu culpabilises. Pourquoi tu as peur de décevoir tes amies pour des broutilles. Tu serais sûrement sortie de là beaucoup plus détendue. Et tu te serais épargné le pompon : pour tes 29 ans, Marine a récidivé. « Comme ça t’a plu, je t’en ai repris une. »