Suis-je trop modeste?
À LA FIN DE CET ARTICLE, MÊME LES EGO LES PLUS MAIGRICHONS DEVRAIENT SE PRENDRE POUR BEYONCÉ. 3, 2, 1, PRÊTES ? FRIMEZ !
Ils s’admirent, s’autopokent plusieurs fois par jour et parlent d’euxmêmes avec une tête d’emoji love que ne contrarient ni les critiques, ni les moqueries. « Ils », ce sont les pros du personal (ou self ) branding, le nom moderne qu’autrefois on aurait traduit par « arrogance » ou « prétention ». Aujourd’hui, afficher une confiance en soi 24 carats, et communiquer sur nos qualités, réalisations et projets, quitte à en rajouter un peu, c’est hyper 2017. Or bizarrement, les femmes, qui sont pourtant les premières à adopter les tendances de pointe, restent à la traîne côté autocélébration. Pour une femme qui déclare publiquement être fière de ce qu’elle a accompli (un marathon, une tourte aux champignons ou l’introduction en bourse de sa start-up, peu importe), combien se contentent de savourer leur victoire intérieurement ? Pour une femme qui répond « Merci » quand on lui fait un compliment, combien gloussent « Pffff, mais arrêêêête, j’suis horriiiiiiiiiiiiiible ! » ? Eh oui, en 2017 et à de rares – et louables – exceptions près, les femmes pratiquent plus volontiers le self-bashing que le selfbranding. Pourquoi ? Parce que si l’on en croit les médias, une femme moderne devrait avoir la carrière (et le mari) d’Amal Clooney, le corps de Gigi Hadid, le look de Kate Moss, le cheptel d’enfants d’Angelina Jolie, la vie sociale de Taylor Swift, et le karma domestique de Gwyneth Paltrow. D’où cette vague impression que notre vie est un fail permanent… que l’on communique IRL et sur les réseaux sociaux #CercleVicieux. Résultat, notre ego finit par se dégonfler comme un ballon qui aurait trébuché sur une punaise. L’objectif de cet article est justement de le « rustiner ». Mieux, de le développer durablement, comme on dit chez les écologistes. Pour casser son plafond de verre professionnel, mais aussi social, amoureux, sexuel et personnel, bref, pour se refaire l’intérieur à neuf et rayonner à l’extérieur, va falloir apprendre à se la péter juste comme il faut : ni trop, ni trop peu. C’est parti.