Cosmopolitan (France)

COUPLE : C’EST GRAVE OU C’EST PAS GRAVE ?

PETITS AGACEMENTS OU GROS SOUCIS, COMMENT FAIRE LE TRI ? COCHEZ LES CASES EN DUO POUR VOIR SI VOUS ÊTES SUR LA MÊME LONGUEUR D’ONDE.

- Par Chloé Szulzinger. Photo Donja Pitsch.

Petits agacements ou gros soucis, comment faire le tri ? Cochez les cases en duo pour voir si vous êtes sur la même longueur d’onde. Par Chloé Szulzinger.

Être en couple, c’est une aventure pleine d’aventures. On se rencontre, on se découvre, on se plaît, on s’installe, on construit. À chaque étape, il y a de la joie et des challenges. Parfois ça coince. Ce qui est grave pour l’un ne l’est pas forcément pour l’autre. Mais si on en parle, si on l’accepte, si on comprend nos différence­s, on peut passer au-dessus. Et apprendre à mieux se connaître.

« Je ne suis pas fan de ses amis. »

Phil et moi, on partage beaucoup de choses, mais pas ses amis. Je tiens une soirée, mais un week-end ou des vacances, c’est sans moi. Même avec la meilleure volonté du monde, je ne suis pas dans leurs délires et il m’agace quand il est avec eux. De toute façon, je crois qu’il préfère les voir sans moi. Céline, 32 ans L’avis du pro: dédramatis­er.

Ça ne sert à rien de passer des moments où l’un est tendu pendant que l’autre vit un supplice. Personne n’en profite et tout le monde bougonne. Alors que si chacun voit ses copains de son côté, on s’épargne des prises de tête qui peuvent être blessantes. Il n’y a pas de compétitio­n entre les amis qui étaient là avant, et la personne avec qui on choisit d’être. Et avec le temps, des affinités pourraient même se créer, qui sait ? Alors, c’est grave? Selon vous Selon lui

« Sa mère nous traite comme ses deux enfants.»

Quand Thomas me présente à ses parents il y a deux ans, je suis accueillie comme une princesse. Depuis j’ai compris : je suis la fille que sa mère n’a jamais eue. Elle me couvre de cadeaux, me chouchoute et cherche la complicité. Elle dit : « À table les enfants », « N’oubliez pas vos maillots les enfants ». C’est très touchant, mais en fait… j’ai déjà une maman. Et ça me crispe d’être traitée : 1 comme une enfant, 2 comme son enfant, 3 comme la soeur de mon futur mari ! Justine, 30 ans

L’avis du pro: fixer les limites. On ne change pas les gens, encore moins ses beaux-parents. Aussi agaçant que ça puisse être, leur comporteme­nt part probableme­nt d’un bon sentiment. Par contre, les choses doivent être claires dans le couple, et s’il y a sentiment de malaise, il doit être exprimé et entendu. Et concrèteme­nt, on peut espacer les visites, ou ne pas toutes les faire à deux. Alors, c’est grave? Selon vous Selon lui

« Il n’est pas jaloux. »

En soirée, si je me fais draguer sous son nez, il paraît détaché. Ça me rend dingue. Il s’en fiche ou quoi ? Il doit avoir aveuglémen­t confiance en moi. Et il a raison. Mounia, 28 ans L’avis du pro: se demander pourquoi ça nous tracasse.

Pour info, on peut être très jaloux sans l’exprimer, par pudeur ou honte. Et si on ne l’est pas, c’est plutôt positif, c’est signe qu’on se sent en confiance, notamment grâce à l’amour de

1 FRANÇAIS SUR 5 AVOUE AVOIR DÉJÀ CONSULTÉ EN CACHETTE LE TÉLÉPHONE PORTABLE OU L’ORDINATEUR DE SON CONJOINT. (Sondage Yahoo, avril 2012) « Il est OK pour la vaisselle, mais pas le soir même, ni le lendemain. »

l’autre. En revanche, si on n’a pas de raisons de douter, c’est important de réfléchir pourquoi on a tant besoin d’être rassurée… Histoire de ne pas reprocher à l’autre notre propre angoisse ! Alors, c’est grave? Selon vous Selon lui

« On n’a pas la même libido. »

Au début avec Ben, on ne passe pas une nuit sans faire l’amour. « C’est la passion des débuts », me dit tout le monde. OK, l’ego gonflé à bloc, je ne vois pas pourquoi ça ralentirai­t. Mais au bout de quelques mois, ça ne me dérangerai­t pas que ça s’essouffle un peu. Deux ans plus tard, je ne tiens plus le rythme. Je l’aime, mais je ne peux pas le satisfaire. Par peur de le vexer en lui avouant que je n’ai pas envie, je prétexte alors des migraines, comme dans les films. Je n’en suis vraiment pas fière et je crains qu’il s’éloigne. Olivia, 32 ans L’avis du pro: communique­r.

S’il y a bien une chose dont il est difficile de parler dans le couple, c’est de sexe. Parce qu’on imagine que tout doit se faire naturellem­ent, en parfaite osmose, où chacun devine les désirs de l’autre sans un mot. En réalité, si l’un croit bien faire pendant que l’autre n’ose rien dire, on va tout droit vers les malentendu­s et les rancoeurs. Mettre des mots sur ce que l’on ressent, même par écrit, c’est faire confiance et ouvrir l’échange. Le désir est beaucoup plus fluctuant que l’amour : on peut s’aimer profondéme­nt sans se désirer constammen­t. Mais pour le savoir, il faut se le dire. Alors, c’est grave? Selon vous Selon lui

« Il est au chômage. »

Quand on se rencontre, je sors tout juste de la fac de droit et JB est responsabl­e marketing dans une très grosse boîte qui a coulé depuis. Entre-temps je trouve un poste de juriste, mais lui enchaîne les entretiens sans lendemain. Et tout se complique. Il a honte, se renferme, et préfère ne pas sortir plutôt que de me laisser payer quoi que ce soit. Fini les week-ends et les vacances alors que je peux assumer pour deux. J’ai peur que ça reste comme ça tant qu’il ne retrouvera pas de job. Judith, 33 ans L’avis du pro: s’armer de patience et de bienveilla­nce. Comme c’est rare d’avoir le même salaire que son conjoint, un ajustement des dépenses est souvent nécessaire. Quand l’un des deux perd son emploi, c’est plus que l’argent qui s’en va, c’est aussi un peu de confiance en soi. Bien sûr, c’est inconforta­ble que l’un paye tout pendant que l’autre culpabilis­e, mais a priori c’est temporaire ! En attendant, le mieux est de se soutenir dans la recherche d’emploi. Alors, c’est grave? Selon vous Selon lui

« Je ne veux pas me marier. »

Dans ma famille, tout le monde s’est marié, presque tous ont divorcé. Alors très peu pour moi. Mais pour Yoann, c’est important, et pour sa famille aussi. J’ai beau lui dire que je me vois vieillir avec lui, ça ne lui suffit pas. Et il trouve que c’est le comble, « c’est censé être le rêve de tant de filles ! ». Résultat, on est tous les deux blessés. Je vais sûrement céder, mais à contrecoeu­r. Leila, 33 ans L’avis du pro: se poser les bonnes questions.

On peut exposer ses arguments mais avec délicatess­e. Si on se braque, ça peut vite tourner à l’impasse. Le premier pas, c’est de respecter ce qui est important pour chacun. Ensuite, en se rassurant mutuelleme­nt, on peut chercher un compromis entre l’angoisse de l’un et l’envie de l’autre. Alors, c’est grave? Selon vous Selon lui Je l’aime mon Damien, et je nous croyais plus forts que les corvées ménagères, mais je suis bien obligée de constater que la vie commune déborde de raisons de s’agacer. Le tube de dentifrice jamais refermé, les chaussette­s qui traînent sur le canapé, le linge qui moisit dans la machine, la vaisselle qui s’empile dans l’évier… Et le pire, c’est l’impression que ça n’énerve que moi, surtout quand j’entends « mais laisse, je vais le faire ». Oui, mais quand ?! Où est passée la pudeur des débuts ? C’est bien d’être soi-même et se sentir à l’aise, mais les cotons-tiges sur le rebord du lavabo, c’est trop. Léonore, 30 ans

L’avis du pro: prendre du recul. Dans les premiers temps, on gomme les différence­s pour se montrer sous son meilleur jour. Plus on est intimes, plus on est exposés aux habitudes de l’autre, et on est surpris de voir qu’on ne fonctionne pas pareil. Mais vivre ensemble, c’est la naissance de nouvelles habitudes communes. En général, les hommes s’expriment moins que les femmes, alors à force de répéter les choses, elles s’épuisent et les épuisent. C’est la fameuse « charge mentale » qui pèse sur les femmes : le fait de devoir penser à tout et de faire tout à la maison. Que ça provoque des cris ou des silences qui pèsent trois tonnes, c’est presque inévitable. Parfois, on obtient des résultats, sinon il ne reste plus qu’à se focaliser sur les qualités de chacun. Alors, c’est grave? Selon vous Selon lui

« C’est toujours moi qui propose. »

Vacances, expo, balade ou resto, si je ne lançais pas le mouvement, on ne sortirait pas de chez nous. Et même à la maison, je choisis le film, la série, le repas. Et quand je propose à Xavier de trancher entre deux possibilit­és, j’ai droit à l’enthousias­te mais invariable « Comme tu veux ! ». Lui qui est si intelligen­t, drôle et gentil, je rêve qu’il me surprenne. Mona, 31 ans L’avis du pro: redistribu­er les rôles.

Parfois, face à quelqu’un qui déborde d’initiative­s, on n’ose pas s’affirmer. Surtout si l’autre a la bonne idée en premier et qu’on n’est pas contrarian­t. Et si chacun faisait le programme à tour de rôle, pour voir ? Alors, c’est grave? Selon vous Selon lui Infirmière, je travaille principale­ment de nuit. Bastien, lui, est prof de maths au collège, avec des horaires… scolaires. Le contraste est plus choquant depuis qu’on vit ensemble : on se croise le matin quand je pars ou quand je reviens. Dormir séparément et être si décalés, ça m’inquiète pour notre vie de couple. À terme j’essayerai de changer mes horaires, mais la nuit fait partie de mon travail pour l’instant. Céline, 29 ans L’avis du pro: se donner beaucoup d’amour quand on se voit.

À chaque couple son équilibre. Quand on n’a pas le même rythme, l’idéal est de se débarrasse­r vite des corvées pour avoir de vrais moments à deux. Plutôt que de passer ce temps précieux à se reprocher de ne pas se voir… Alors, c’est grave? Selon vous Selon lui

« Il panique quand je suis triste. »

Au lieu de me réconforte­r quand il me voit les yeux embués, Fabien fait comme si de rien n’était, ce qui me rend encore plus triste. Et quand je fonds en larmes, c’est l’affolement comme s’il n’avait rien vu venir. On dirait que ça l’énerve en plus ! Et moi aussi dans la foulée bien sûr. Alors qu’il aurait suffi d’un simple « qu’est-ce qui se passe ? » Élise, 28 ans L’avis du pro: expliquer ses attentes.

Il se peut que l’autre passe à côté d’une émotion, surtout si on fait un effort immense pour la retenir… Ou bien la personne choisit le silence par discrétion, ou crainte de mal faire. Personne ne peut penser pour l’autre, et les disputes résultent souvent d’incompréhe­nsions ou de mauvaises interpréta­tions. Chacun doit formuler ses attentes, comme un mode d’emploi pour s’épargner un maximum de bugs. Alors, c’est grave? Selon vous Selon lui Merci à Patricia Delahaie, psychosoci­ologue, coach et auteure de « Comment s’aimer toujours », éd. Leduc.S, patriciade­lahaie.com, et à Catherine Audibert, psychologu­e, psychanaly­ste et auteure de « Surmonter un chagrin d’amour et en sortir grandi », éd. Leduc.S.

« On n’a pas les mêmes horaires. »

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