Tess

À Val-d’Isère, la mairie lui confie la

Petite, mon père est gérant de la station de radio de Vald’Isère, ma mère, assistante de direction. On vit là à l’année, ce qui est rare : hors saison, les gens descendent en ville. Nous, on est accros à la montagne. 6 ans : je vais à l’école en ski. On est une vingtaine en classe, les enfants des restaurateurs, des saisonniers… Après les cours, on file à l’école de ski, toutes les stations rêvent de couver dans leurs rangs le prochain Alberto Tomba. Moi j’ai plutôt envie d’être styliste. À 16 ans, je rentre au lycée à Bourg-Saint-Maurice. Et l’envie de partir à Paris me titille. La vie en montagne me séduit moins. Ici, on bosse sept jours sur sept, vingt heures sur vingt-quatre, en pleine saison. Mais ça m’apprend la rigueur, et je développe mon esprit d’entreprise. 17 ans : Paris attendra même si j’ai un amoureux là-bas, je suis à l’École de Condé à Lyon, pour faire de la mode. J’ai une copine dont la grand-tante est Sonia Rykiel, pour les stages ce sera cool ! Pourtant très vite, ce monde me déçoit. J’ai 19 ans, mon père me pousse à m’inscrire à l’Iscom à Lyon, une école de communication. On se retrouve vite entre potes « d’en haut ». Et on tient tous à peu près le même discours : c’est bien de partir, mais on est attachés à ces montagnes, on ne sait pas vivre ailleurs. À 21 ans, j’accepte un stage à la mairie de Val-d’Isère, au service com. Et un an plus tard, on me propose d’organiser le salon du Véhicule électrique et hybride. Je bosse comme une dingue depuis Lyon. Je n’ai aucune idée de la façon dont on organise un salon. Il aura pourtant lieu l’année suivante… avec 75 exposants. 23 ans : je reviens m’installer à Val-d’Isère avec mon copain. Je coordonne la nouvelle édition du salon. Je vais au salon de l’Auto à Genève, à Eurobike en Allemagne… Et l’événement, qui a lieu depuis trois ans en juillet, connaît un vrai succès. Il y a les stands, mais on peut aussi prendre un vélo électrique et monter le col de l’Iseran, conduire une Tesla, ou découvrir la voiture autonome… 27 ans : j’ai envie de faire autre chose. En côtoyant le conseil municipal, les coulisses de la mairie, l’attribution des budgets, j’attrape le virus de la politique. Je pars à La Haye, aux Pays-Bas, pour étudier le lobbying. D’ici mes 35 ans : Monter une boîte de conseil en lobbying. Revenir à Val-d’Isère et y élever mes enfants.