Cosmopolitan (France)

Audrey

Mère de deux enfants, elle se met à l’écriture de « Calendar Girl » dans sa cuisine. Repérée par un éditeur, elle a vendu 40 millions d’exemplaire­s cette année.

- Par Martine Tartour. Photo Julien Popart.

Petite, je voulais être musicienne. Je faisais partie de l’orchestre de l’école. Je suis la dernière de quatre filles, on vivait dans la banlieue de Sacramento, mon père naturel n’a guère donné signe de vie après ma naissance. J’ai eu un beau-père que j’adore. À 10 ans, je tiens un journal intime. Je ne regarde quasi jamais la télé. En revanche, je lis beaucoup, grâce à ma soeur, de huit ans mon aînée : on partage la même chambre, et quand tout le monde dort, elle me fait la lecture. 16 ans : je vais à une fête avec mon petit copain. On est chez son meilleur ami, dont je tombe raide amoureuse. Il a trois ans de plus que moi. Ma vie amoureuse a commencé comme un roman… 18 ans : je décide de ne pas aller à l’université. Les études, c’est un gros sacrifice financier aux États-Unis, et je suis d’un milieu plutôt modeste. En plus, mes parents quittent la Californie. Moi, je décide de rester. Pour payer ma part de loyer dans une colocation, je trouve un job, où je resterai dix ans. Je suis chargée de récolter des fonds pour des centres médicaux. Avec mon fiancé, on voyage pas mal. New York, Mexico, Miami… 24 ans : on se marie. J’ai toujours rêvé d’un grand mariage, on a attendu pour pouvoir se l’offrir. Je lorgne vers San Francisco, mais la vie est moins chère du côté de Sacramento. On achète une maison. On travaille tous les deux beaucoup. Je lis toujours autant, presque trois livres par semaine. 27 ans : mon fils Nolan naît. Je ne regarde toujours pas la télévision, mais j’adore revoir en boucle mon film préféré : « De grandes espérances », tiré du roman de Charles Dickens avec Gwyneth Paltrow, la puissance du rêve qui nous fait chercher le bonheur au-delà de la sagesse. 30 ans : je lis « Fifty Shades of Grey ». Je me mets à écrire. Alors que naît mon second fils, je m’inscris dans un atelier d’écriture. Et je publie à compte d’auteur mes six premières nouvelles. 33 ans : un éditeur me repère. Je lui propose les « Calendar Girl *». Un roman par mois pendant un an… je me mets au travail. C’est difficile, mais j’ai une sorte de foi. Et aujourd’hui : la sortie de douze « Calendar » en 2017, 40 millions d’exemplaire­s vendus dans le monde. Je veux juste essayer de ne pas décevoir.

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