Cosmopolitan (France)

CLAUDIO CAPÉO

Cet ex-candidat de « The Voice » remporte tous les suffrages avec sa chanson française pop teintée d’accordéon. Et entame une tournée triomphale dans toute la France.

- Par Florence Trédez

CC’est l’homme qui a réussi à rendre l’accordéon sexy. Une prouesse qu’il ne croyait pas lui-même possible. « À 14 ans, jouer de l’accordéon, c’était être considéré comme un has been total auprès des filles », dit-il avec son léger accent alsacien. Aujourd’hui, barbe plus tradi que hipster et sourire joyeux, Claudio Capéo, alias Claudio Ruccolo, 32 ans, fait sonner son instrument maudit et tout le monde applaudit. Ce p’tit gars de Steinbach (Haut-Rhin), et d’origine italienne, est disque de diamant, soit 600 000 exemplaire­s vendus, avec l’album qui porte son nom, recueil de tubes comme « Un homme debout » (plus de 90 millions de vues sur YouTube), « Ça va ça va » ou « Dis-le-moi ». « C’est dingueding­ue-dingue. Quelle histoire ! Ça fait bizarre, ça me donne envie de planer », dit-il en bégayant presque de joie. Pourtant, rien n’était gagné pour ce modeste « campagnard » – c’est lui qui le dit – aussi peu showbiz que le reste de ses musiciens, des forçats de la chanson de rue indé ayant débuté dans les bars et les bistrots avant de

Son style : « Un jean Levi’s, des Nike, des petits blousons. Je ne suis pas très fan de chemises. J’aime la simplicité, les tenues pas prise de tête. » Sa femme idéale : « La petite brune au naturel, sans artifices. Et surtout pas superficie­lle. Non, je ne me verrais pas trop avec Mariah Carey. » Son anecdote : « Sur scène, c’est toujours Jonathan, le bassiste de mon groupe, un métalleux tatoué de partout, qui se met à pleurer au bout de deux minutes de concert. Lorsque les gens reprennent nos refrains, il fond. »

tutoyer les sommets. À 6 ans, ses parents l’inscrivent à des cours d’accordéon. « Ils espéraient que ça me calmerait car j’étais du genre à faire les quatre cents coups », raconte Claudio. Évidemment, le garçon ne se calme pas, mais revient, tout fier, à la maison, avec quelques coupes glanées dans des concours de musique. Une passion qui le mène au chant, et qu’il pratique, devenu adulte, avec divers groupes de métal ou de jazz, tout en exerçant les métiers de menuisier décorateur ou de machiniste itinérant. En 2008, il forme son groupe actuel, Claudio Capéo (« chapeau » en italien), ainsi nommé car ils portent tous crânement des couvre-chefs. Sort deux albums autoprodui­ts, puis décide de participer à l’émission « The Voice » pour se faire connaître. Et c’est le début d’une ascension fulgurante lorsque son producteur actuel, Sébastien Saussez, patron du label Jo&Co, le signe après être tombé sous le charme de ce néo-Pagny à l’énergie survoltée et à la sensibilit­é d’écorché vif. Depuis, notre chouchou, qui vit depuis quinze ans avec la même femme et a un petit garçon de 5 ans, fait tout pour s’adapter à sa nouvelle vie. « On travaille comme des dingues, alors pour relâcher la pression, je retape tout dans ma maison de Steinbach, de l’électricit­é à la plomberie », confie-t-il. Sans avoir fait assurer ses mains en cas d’accident ? « On me l’a proposé, mais j’ai dit non. Même si je me casse un doigt, ce ne sera pas grave, je ne suis pas un virtuose. » Et modeste avec ça. Chapeau, l’artiste !

Son actu : Son album « Claudio Capéo » (Jo&Co). En concert le 16 mars au Zénith de Paris.

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