Cosmopolitan (France)

LE CHOUCHOU : VINCENT DEDIENNE

Comédien, chroniqueu­r à l’émission « Quotidien », il est hilarant dans « le Jeu de l’amour et du hasard ».

- Par Florence TrŽdez

Tout le monde aime Vincent Dedienne, 31 ans. Et nous, on a un vrai crush lorsqu’on le rencontre. Avec sa veste AMI où il a accroché un pin’s de Spirou, il est charmant, fragile et décalé. Fan de Spirou ? « Non. Mais j’ai trouvé ce pin’s sur une brocante et il m’a plu », dit-il, pince-sans-rire. Sur scène, dans ce « Jeu de l’amour et du hasard » délicieux et politique à la fois, il se révèle, virevoltan­t, drôle, profond. Aussi moderne et magistral que les comédiens qui l’accompagne­nt, Clotilde Hesme, Laure Calamy, Nicolas Maury. Il termine même sa prestation sur une petite danse acrobatiqu­e grand siècle, qu’il a préparée pendant deux mois avec la chorégraph­e Cécile Bon. « J’ai adoré ça. Surtout que ça fait vingt ans que je n’ai pas fait de sport. Je déteste. Pas de yoga, pas de méditation, que des jeux de société et des hamburgers. Mon idéal de farniente ? Écrasé de chaleur, tout nu sur un rocher, à fumer des clopes avec des amis tout en disant des gros mots. » Depuis le succès en 2015 de son one-man-show, « S’il se passe quelque chose », qu’il reprend en mai et juin, et ses chroniques hebdomadai­res à « Quotidien », le comédien n’a plus le temps de buller. Entre l’écriture de son premier film, plusieurs rôles au cinéma et Marivaux, il n’arrête pas. Son modèle ? « Yves Montand. Chanson, cinéma, théâtre. Je ne m’imagine pas me cantonner à un seul domaine. » Alors, heureux ? « J’adore travailler, même si je doute beaucoup de moi. Je me dis sans cesse que je suis une imposture. Mais c’est super de douter car c’est la meilleure façon d’être exigeant. » Ce succès, le petit garçon adopté par un instituteu­r et une éducatrice spécialisé­e, et qui se trouvait « laid, hideux » à l’adolescenc­e, en a rêvé toute sa vie. « Dans ma chambre, à Mâcon, je rêvais de l’Olympia, de mon nom en haut de l’affiche. Aux toilettes, je répondais à des interviewe­urs imaginaire­s. Je faisais pipi en disant à voix haute “C’est vrai que ce film…”. » En déboulant tout nu sur scène pour son premier one-manshow, il ne se doutait pas de la portée du symbole. « Je m’en rends compte maintenant, c’est comme si j’étais arrivé nu tel un nouveau-né, et que j’avais coupé le cordon ombilical devant le public. » Depuis, il est plus serein, même si le succès, dit-il, fait naître d’autres tourments. « Ce qui est inquiétant, c’est qu’on additionne le nombre de gens qu’on peut potentiell­ement décevoir. Car le succès, c’est de l’amour. Faire rire des gens s’apparente à une relation charnelle. » Jusqu’ici tout va bien, car Vincent, décidément, on ne peut pas s’empêcher de l’aimer.

Son style : « Ne pas en avoir ! Je peux porter un costume en tweed le lundi, une salopette le mardi, un jogging le mercredi. Et je ne mets jamais de tee-shirt sous mes pulls. » Son homme idéal : « Un visage parfait : le nombre d’or, au moins. Genre Xavier Dolan. Résultat : je n’ai pas eu beaucoup d’histoires. Et je suis un piètre séducteur. » Sa confidence : « Si je n’étais pas comédien, je travailler­ais avec des animaux. Des animaux exotiques, car si c’est pour s’occuper d’un lapin nain, merci bien. » Son actu : Le lundi dans « Quotidien » sur TMC et en rediff sur TF1. Au théâtre de la Porte Saint-Martin jusqu’au 29 avril. Son oneman-show, le 30 mai à Limoges, le 3 juin à Strasbourg, le 16 juin à Lyon.

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