Cosmopolitan (France)

À SES TROUSSES

Comment passer d’un rôle de mécanicien­ne de cargo à égérie Chloé Nomade, un des parfums les plus glam ? Entretien avec une belle personne.

- Par Martine Tartour

CC’était il y a trois ans, « Fidelio, l’odyssée d’Alice » est un choc dans le microcosme des films indé. Ariane Labed y est étonnante en bleu de chauffe au coeur des machines. S’ensuivent une nomination aux César, un prix d’interpréta­tion au festival de Locarno, et une carrière qui démarre en trombe. Elle est capable de tout jouer : en 2015, dans « The Lobster », film frappading­ue où les célibatair­es qui ne trouvent pas de partenaire­s se transforme­nt en animaux, elle se sort très bien d’un rôle de soubrette. Et dans le dernier « Assassin’s Creed », auprès de Marion Cotillard, elle assure des cascades incroyable­s, elle qu’on pensait plus intello que gameuse : « J’avais une Playstatio­n chez moi quand j’étais petite et je jouais à ce jeu. C’était logique que j’obtienne le rôle. » Quand Ariane Labed sort de sa réserve, elle manie l’humour, mais parle franc. De beauté aussi.

UNE GLOBE-TROTTER L’interview se fait en français, mais elle aurait pu se faire en anglais, allemand, ou grec… Née à Athènes, enfant elle a pratiqué la danse classique outre-Rhin, puis elle arrive en France avec ses parents, prof de maths pour le père, d’allemand

pour la mère… Sur les tapis rouges, ni stilettos ni robe fourreau qui marque un corps parfait, plutôt tailleur-pantalon et cheveux plaqués. Elle est belle. De ces beautés d’aujourd’hui, à la Adèle Exarchopou­los ou Adèle Haenel, qui jouent avec leur corps et la nudité, décomplexé­es. Elles font rarement la Une des magazines people, pas de risque de les voir shootées par un paparazzi sur une planche de surf ou un jet-ski. Adéquation parfaite au parfum Chloé auquel on accole Nomade, et ça change tout : « C’est l’image d’une femme libre, sensuelle. Capable de délires, et de prendre sa vie en main. Une femme fidèle, qui réclame le droit au mouvement. »

UNE BOSSEUSE Ariane ne voulait pas être actrice, mais danseuse, elle démarre à 6 ans les pointes, et apprend la discipline du corps qui se plie à toutes les contrainte­s. « À 15 ans j’en ai eu assez d’être jugée, critiquée en permanence. Je ne serai pas première étoile à l’Opéra. Mais j’ai gardé ce besoin de travailler très physiqueme­nt mes rôles. La psychologi­e me parle moins. » Le réalisateu­r de « Assassin’s Creed », Justin Kurzel, a su l’imposer à la grosse machinerie Fox justement parce qu’il avait noté ce côté « animal ». Bon, elle ne renie pas son côté intello, surtout qu’elle partage la vie du Buñuel grec, Yórgos Lánthimos, le réalisateu­r de « The Lobster » justement. Ils vivent à Londres. Entraîneme­nt intensif pour Ariane qui court seule tous les matins le long de la Tamise. Ni végane, ni gluten free, elle laisse chacun libre, mais ne veut pas qu’on lorgne le steak bleu dans son assiette. D’autant qu’elle a un sacré coup de fourchette : « Faire attention. Jamais. Je déteste l’idée de la contrainte. »

UNE BELLE NATURE À peine rentrée d’Inde pour le tournage du clip Chloé, elle s’est glissée dans les costumes époque Jésus pour jouer Rachel dans « Marie-Madeleine », le biopic très attendu avec Rooney Mara dans le rôle-titre (sortie le 28 mars). Encore une expérience qui l’a séparée de sa moitié. Elle dira avec humour : « Avec mon mari, on fait nos valises par Skype. » Lui, souvent à Athènes, elle, cataloguée actrice grecque, aime rappeler que sa maman est d’origine algérienne. C’est elle qui initie ses filles – Ariane a deux soeurs – à la beauté orientale : « Je me souviens des épilations au caramel. » C’est à elle qu’Ariane doit sa beauté. Cheveux bruns qu’elle a portés très longs jusqu’à ses 20 ans. Puis une envie de tourner la page, elle coupe tout. Elle avoue être dure avec elle-même. Mais ça paye. Ariane Labed est entrée dans la cour des grandes.

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Belle peau Gelée gommante douceur, Avène.

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