Cosmopolitan (France)

VIP : ELIZABETH OLSEN

La jolie blonde s’est fait un prénom, et une carrière à part, passant avec aisance des « Avengers » à des films indépendan­ts, comme « Instalife ».

- Par Martine Tartour. Photo Michael Schwartz.

Ce n’est pas tous les jours que je rentre à la maison et demande aux enfants le silence : « Elizabeth Olsen va m’appeler d’Hollywood. » Yeux ronds, bouche pendue : Wanda Maximoff, la Sorcière rouge de « Captain America : First Avenger » ! « C’est du lourd », dit mon fils. « Avengers 3 : Infinity War » est sur les écrans depuis quelques jours, et n’a guère besoin qu’on pousse l’affaire pour cartonner. Nous, c’est à propos d’« Instalife », qui sort le 9 mai, qu’on va l’interviewe­r. L’héroïne, Ingrid, interprété­e par Aubrey Plaza, est fascinée par la vie de paillettes de certaines instagrame­uses. Elle décide de quitter la Pennsylvan­ie pour s’installer à Los Angeles afin de s’immiscer

dans le quotidien d’une influenceu­se qu’elle adule, et c’est Elizabeth Olsen qui joue cette star des médias.

Précise et à l’heure

Je décroche, c’est elle. Il faut l’appeler Lizzie. Elizabeth Chase Olsen revendique une normalité à toute épreuve même quand elle est en ligne avec une inconnue qui lui demande comment elle va. « Très bien. Et vous ? » Naturelle… C’est l’’adjectif qui vient pour la qualifier. On sait, pour l’avoir lu, qu’elle claque quand même le bec à ceux qui lui demandent quelle sorte d’enfance elle a eue : « Pas plus bizarre que la vôtre. » Et pour nous, elle compare sans acrimonie ni nostalgie l’avant et l’aujourd’hui. « Ces cinq dernières années, j’ai beaucoup défendu mes soeurs, et dit à quel point elles ont tout géré avec classe. À quel point elles sont formidable­s… On a chacune nos vies aujourd’hui. » Elle s’arrêtera là. Le sujet est clos. Revenons à « Instalife ». Elle n’a pas attendu le film pour comprendre l’influence des réseaux sociaux et navigue sur Insta avec prudence : « Ça peut vite partir en vrille. » Elle contrôle elle-même son compte, trois à quatre posts par semaine, rien de trop. Quant à aduler quelqu’un, comme dans le film, elle avoue avoir juste envié la « cool girl » de l’école. Elizabeth, au lycée, plutôt du genre mystéro-tranquillo qu’hystéro-rapido, en pince pour Tchekhov, alors forcément… Depuis, elle a pris sa revanche. Le red carpet lui redonne le rouge aux joues et la confiance au corps.

Vie tranquille

« Quand j’ouvre ma porte le matin, j’ai peut-être deux piles de scénarios sur le perron. Mais ceux qui m’avaient prédit un chamboulem­ent complet vivent dans une bulle. Si on veut se protéger, on y arrive. » On peut parier que nombre de communican­ts le lui ont répété : cette sincérité, cette honnêteté peuvent être des handicaps pour sa carrière, le cinéma est un art qui demande à ceux qui y goûtent de se brûler, difficile pour une actrice de ne pas lui être dévoué corps et âme. « Je ne cherche surtout pas la notoriété. Je veux continuer à conduire moi-même ma voiture, à faire la vaisselle et… du guacamole. » Elizabeth Olsen veut rester Mlle Tout-le-monde. Comme elle a tourné grimée en sorcière dans les blockbuste­rs et que les films indé restent confidenti­els aux États-Unis, elle a cette chance d’aller dîner dans les restos trendy de Beverly Hills sans qu’on l’importune. Elle prône la discrétion, au point d’en faire un art de vivre. Ainsi, c’est parce qu’on le lui demande, qu’elle parle de son engagement auprès des jeunes en difficulté. « J’organise des ateliers de jeux avec eux. Je ne vois pas pourquoi il faudrait mettre en avant ce qu’on fait. » Comme elle tait son travail de bénévole dans un centre d’aide aux femmes violées. Pour les besoins du film « Wind River », sorti l’an dernier, où elle incarne un agent du FBI chargé d’enquêter aux côtés de Jeremy Renner sur un viol suivi d’un meurtre dans une réserve indienne, elle s’est rendue dans un centre pour toucher au plus près cette réalité. Et si elle a renvoyé l’affaire Weinstein à la justice, elle – qui confie n’avoir jamais été agressée – admet que #MeToo la touche : « Ça permet à la parole de se libérer, et aux femmes de dénoncer le harcèlemen­t ».

Trentaine heureuse

Elle va bientôt avoir 30 ans, et c’est épatant parce qu’elle sait ce qu’elle veut en faire : des films, des amours, des folies, voire des enfants. Elle a eu une enfance heureuse : « Ma mère m’a appris des joies simples. La nature. Le plaisir d’être dehors entourée d’arbres et d’eau. Respirer, se détendre. » Elle se prête volontiers aux séances de maquillage avant-shooting qui durent jusqu’à trois heures juste pour préparer le teint. Idem pour une manucure : une heure par main. Manucure qu’elle déteste : « Ça s’écaille tout le temps. » Sa force : « Rester moimême. » Pas facile à Hollywood où on prescrit toujours la même ordonnance beauté : blondeur-bonheurcan­deur, le tout sexy, s’il vous plaît. Elle revient sur son apparence : « Je suis très contente de ma silhouette, mais je ne rentre pas dans ces robes qui sont créées pour des corps de mannequin. » Elle aime le sport pour le challenge, la performanc­e. « Pas pour réduire les formes. » Elle n’a jamais pris quinze kilos pour un film, juste troqué son châtain pour un blond, et mis une perruque pour jouer la Sorcière rouge : « Un rôle, ça ne tient pas à une teinture de cheveux. » « Avengers 3 » vient de sortir, soit vingt-deux héros, et autant de méga-stars en promo qui se partagent les capitales. Elle s’est vu décerner Londres. Elle aimerait remonter sur les planches, mais elle attend le projet qui la motive. Surtout, elle vient de s’engager en tant que productric­e dans une série où elle tient le premier rôle : « Sorry For Your Loss ». Nos condoléanc­es… On a plutôt envie de porter un toast à sa vie.

★Son mantra préféré : « No mantra no limit… », ni mantra ni limite (c’est même écrit sur son paillasson). ★Dans ses écouteurs : quand elle cuisine, du jazz ; en voiture, Dave Matthews. ★Sa série préférée : « The End Of The F***ing World », une série britanniqu­e, et coup de coeur pour « Atlanta » de/et avec Donald Glover.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France