Cosmopolitan (France)

CÉLIB… CE N’EST PAS UNE RAISON POUR VOYAGER EN SOLO !

Conseils et bons plans pour partir sans stress.

- Par Gaëlle Guitard. Photo Beth Studenberg.

Conseils et bons plans pour partir sans stress. Par Gaëlle Guitard.

Je pars seule et me lie d’amitié sur place. Caroline, 32 ans

« Cadeau de mes parents quand j’allais moyen suite à une rupture : un billet allerretou­r pour un mois et demi en Amérique du Sud. Mexique, Pérou, Belize, Bolivie, Cuba… Je pars sereine, avec l’envie de croire à la bonté de l’être humain, moi qui viens de me faire larguer. Je suis déjà partie seule, et je connais les règles : être sur ses gardes sans être parano, rester positive et ne jamais montrer sa peur. Aussi, quand une famille péruvienne insiste pour me faire goûter aux spécialité­s dont le fameux cochon d’Inde, je ne fais pas la difficile. Un jour, dans un bus, lessivée, je m’endors sur une femme quechua : pour éviter que ma tête balance, elle me serre contre elle pendant tout le trajet. Au Mexique, je rencontre un touriste chinois venu seul pour cinq jours. Il me propose de le suivre et on explore le Yucatan dans sa voiture de location. Grâce à lui, je parviens à vaincre ma peur du vertige en plongeant du haut d’un cénote (un gouffre d’eau douce). D’ailleurs je vais le revoir à Shanghai bientôt. En solo, on fait davantage de rencontres, les gens viennent plus spontanéme­nt vers nous. Et surtout, on expériment­e la liberté totale. Un lieu te plaît ? Tu sautes du bus. Il faut juste être un minimum organisée, se renseigner sur les horaires de transport pour ne pas se retrouver bloquée à la nuit tombée. Et quand on a envie de faire des choses en groupe, direction les auberges de jeunesse. Ambiance sympa garantie. Pour moi, il n’y a pas de destinatio­ns à éviter en solo : on peut faire de mauvaises rencontres partout, même au coin de sa rue. »

Conseils pratiques

On peut partir quand on veut, donc on profite des offres de dernière minute avec des réductions alléchante­s, en allant sur des applis comme Départ demain qui propose deux ventes flashs par semaine.

Commencer par un citytrip de quelques jours en Europe, histoire de se tester.

Acheter une carte SIM locale pour avoir internet : ça permet de réserver une chambre en last minute, de traduire, de convertir en euros, d’avoir le GPS…

S’inscrire sur le site Le Fil d’Ariane rattaché au ministère des Affaires étrangères. On reçoit des recommanda­tions de sécurité par mail si la situation dans le pays le justifie, la « personne contact » est prévenue en cas de besoin… Rassurant pour soi et pour ses proches.

Lire : « L’Art de voyager seule quand on est une femme », guide numérique cosigné par Aude Mermillod, qui le décrit comme « un livre MacGyver/couteau suisse… »

Je retrouve une amie sur place. Anne-Laure, 37 ans

« Pour Madagascar, je ne me sens pas de traverser l’île seule. C’est un pays compliqué, avec beaucoup de misère, où il n’y a plus d’électricit­é après 18 heures par endroits… On attend parfois cinq heures le taxibrouss­e, c’est sympa d’avoir quelqu’un avec qui discuter. Et rassurant. Je décide donc de partir seule, mais de retrouver une copine déjà sur place, une baroudeuse qui a fait le tour du monde. Pas ma meilleure amie, mais on s’était connues en summer camp à 17 ans, et on est restées en contact via Facebook. Partir à deux, c’est devoir gérer deux attentes différente­s, parfois deux budgets différents. Il faut faire des concession­s. Antonia aurait bien dormi à la belle étoile tous les soirs, moi dans un hôtel. Elle est fan du stop, moi non. C’est une lève-tôt, moi pas. Résultat : on accorde nos montres, nos envies aussi, en dormant un soir sur des sacs de riz chez l’habitant, le lendemain dans un hôtel… on longe les côtes sur une pirogue pendant cinq jours avec un capitaine et ses hommes rencontrés sur une plage. Je ne l’aurais jamais fait sans elle. On en rigole encore… J’aurais été frustrée de ne pas pouvoir partager ce genre de choses, et aussi les couchers de soleil dans des endroits

magiques. Et puis elle me sauve la vie en me prêtant sa liseuse car les cinq bouquins que j’ai embarqués ont fait long feu. Bref, sans ma copine, je me serais ennuyée, j’aurais moins rigolé, et je me serais retrouvée sans aucun soutien dans les moments difficiles. »

Conseils pratiques

Se mettre d’accord avant le départ sur les grandes lignes du voyage : le budget global, les heures de lever si les deux ont des rythmes différents…

Se réserver des moments de solitude pour éviter d’être trop l’une sur l’autre et que l’ambiance ne tourne au vinaigre.

Ne pas envoyer toujours la même négocier une nuit dans une guest-house, demander le chemin… cela peut vite être pesant.

Je pars avec des inconnues. Sabine, 35 ans

« Alors que l’envie d’un grand voyage me taraude à l’approche de mon trente-cinquième anniversai­re, je tombe par hasard sur une pub pour le site Copines de voyage qui dit “toutes vos copines sont en couple ? Personne avec qui partir ?” C’est tout moi ! Mes amis sont casés ou partent en famille et je n’aime pas voyager seule. Être en groupe et accompagné­e par un guide local me rassure. Je suis toujours partie en famille ou avec des copines, et juste en Europe. Copines de voyage me semble être la bonne option. Mon rêve, c’est le Mexique. Ça tombe bien, le site propose cette destinatio­n, avec huit jours de visite et deux de farniente sur la plage. L’avantage ? Tout est organisé, on met les pieds sous la table en arrivant, pas besoin de réfléchir le matin à ce qu’on va visiter, où on va manger, dormir… Et surtout on fait des rencontres, on échange avec les filles du groupe. J’ai adoré papoter dans l’eau avec elles au milieu de la lagune de Bacalar en mangeant des tranches de pastèque. Il y a tous les milieux profession­nels, plutôt des trentenair­es et quadras, de France, de Belgique ou de Suisse, il y en a même qui sont en couple par ailleurs. Bon, on va pas se mentir : dix jours avec neuf parfaites inconnues, dont une avec qui on se retrouve collée 24h/24 car on partage la même chambre, ce n’est pas toujours simple. On a toutes notre caractère et parfois besoin de s’isoler dans sa bulle. À l’inverse, au retour, c’est un peu déprimant de se retrouver seule dans son appart. Mais on reste en contact, on s’organise des week-ends chez les unes et les autres, et on envisage même de repartir avec certaines. L’an prochain, j’ai déjà prévu la Tanzanie avec le même site. »

Conseils pratiques

Avec quel organisme partir ? www.lodysseedu-papillon.voyage, www.copinesdev­oyage.com, www.les-covoyageur­s. com… Ces dernières années, de plus en plus de sites se sont lancés pour permettre aux célibatair­es de partir et de se faire des ami(e)s sur place.

Discuter sur le site avec d’autres filles intéressée­s par le même voyage avant de réserver et vérifier si on a des atomes crochus avec certaines. On sera moins surprise en découvrant les participan­tes le jour J.

Après s’être inscrite, créer un groupe avec les autres filles sur WhatsApp pour échanger jusqu’au départ, demander à chacune ce qu’elle emporte. Ça évite, par exemple, d’être dix à embarquer le sèchecheve­ux dans la valise…

PREUVE QUE LE VOYAGE EN SOLO SÉDUIT DE PLUS EN PLUS DE FILLES : ON NOTE UNE HAUSSE DE 500 %

DU NOMBRE D’IDÉES SUR LE SUJET ENREGISTRÉ­ES SUR PINTEREST.

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