Cosmopolitan (France)

À savoir avant de se lancer

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EEncore une fois, ce sont les Coréens qui nous ont donné le truc. Ça commence en 1997. Pashu Paing est coiffeur, spécialist­e d’implants capillaire­s, il pense à recoller un cil en soie sur chaque cil réel. Les Russes, en permanence les yeux rivés sur la Corée en matière de nouveautés esthétique­s, s’emparent de la technique, et ajoutent non pas un cil mais trois cils : ainsi est né le volume russe. Hollywood s’y met, Céline Dion en fait même la pub. Et en France, on voit les instituts timidement s’ouvrir. « J’ai fait ma première pose en 2007, confie Muriel Revardy, créatrice de l’Académie du regard à Orléans. J’étais une des premières. Mais c’est vraiment depuis 2014 que le phénomène s’amplifie. Pourquoi un tel succès ? Parce que c’est la fin des cils trop courts, ou peu fournis. Imaginez : on peut aussi corriger un oeil globuleux, une paupière tombante. Ni le mascara ni les faux cils ne sont comparable­s aux extensions. »

Quelle méthode choisir ?

Le cil à cil : Évidemment, la technicien­ne va nous demander ce qu’on veut. « Mais pour chacune, il faut regarder la qualité du cil, dit Lucia Komaniecka (cils-extensions-lucia. com), la forme de l’oeil, discuter du mode de vie. Sportive ? La transpirat­ion est l’ennemi de l’extension. Grosse dormeuse ? Enfoncer la tête dans l’oreiller, c’est ce qu’il y a de pire. » Une fois que la courbure est choisie (il en existe plus de six, de la plus naturelle en J à la plus recourbée comme un C), on se met d’accord sur la longueur souhaitée. « Les filles se trompent, ce n’est pas une longueur kilométriq­ue qui va faire le regard waouh, explique Anaïs, technicien­ne Misencil. C’est la pose et la façon dont les cils sont placés. Donc, on se décide pour une longueur deux millimètre­s de plus que le cil naturel. Et rien n’empêche d’en mettre des plus longs sur l’extérieur, et plus courts à l’intérieur. » Le volume 3D dit aussi volume russe : « Cette technique est pour beaucoup dans le succès des extensions », reconnaît Muriel Revardy. Aujourd’hui, en instituts, 80 % des demandes concernent le volume russe. On l’appelle aussi volume 3D, car on pose un minuscule éventail de trois fibres d’une épaisseur de 0,07 milligramm­e sur le cil naturel. « La ligne des cils n’est pas toujours impec, il y a des manques », explique Lucia Komaniecka. Le volume 3D permet alors de camoufler les trous du fait de cette forme éventail. Il existe aussi le volume 15D, soit quinze fibres par éventail ! « On peut aller jusque-là. Mais c’est très fake. D’après moi, entre 2 et 7D, ça reste naturel. » Cette fois, la pose peut durer environ deux heures. Il faut fuir les instituts qui vous promettent une pose en quarante minutes. « Même la plus rapide des technicien­nes (et elles ne se trouvent pas en France mais plutôt au Japon ou en Ukraine), ne peut descendre en dessous des soixante minutes. Et encore, c’est un record, en moyenne il faut compter une heure et demie. » Les bonnes adresses : SeeMy by ER, 9 rue de la Trémoille, Paris 8e. Tél. : 01 45 53 03 90. Lucia Komaniecka, 17 rue de la Huchette, Paris 5e. Tél. : 06 17 51 34 11. Misencil, 6 rue de Verdun, Boulogne (92). Tél. : 0146 44 05 05. Académie du Regard, 251, rue de Bourgogne, Orléans (45). Tél. : 02 38 54 89 44.

La colle, rien à craindre ?

On ne peut pas faire autrement que d’y mettre un ingrédient de base : le cyanoacryl­ate, inoffensif mais allergène. Un test sur la peau au préalable évite les surprises.

Les cils sont faits en quoi ?

Il y a des centaines de longueurs, couleurs, épaisseurs. Quant à la matière, « il y en a eu en vison, mais l’ère du vegan a mis le holà », commente Élodie Rahéria, créatrice de SeeMy by ER, seemybyer.com. Elle, hyper conscienci­euse, a mis quatre mois pour dénicher les bonnes extensions. « Aujourd’hui, tout le monde utilise du synthétiqu­e. Quant à la couleur, la dernière tendance, c’est le tie & dye. Les cils sont noirs avec la pointe légèrement marron. »

Ça abîme nos cils naturels ?

Les images de cette Australien­ne qui a perdu tous ses cils après une pose d’extensions ont fait le tour de la planète web. « On voit bien que les cils ont été collés par paquets. Il n’y a rien à craindre avec une vraie profession­nelle », commente Élodie Rahéria. Elle conseille tout de même d’arrêter les extensions pendant un ou deux mois une fois par an. De soigner ses cils avec cette formule maison : « Huile de ricin, huile de jojoba et vitamine B à appliquer tous les soirs » ou de s’offrir cette solution luxe : le lash lift nourrissan­t. « On dépose un support en silicone sur la paupière, explique Élodie Rahéria. On va poser les cils un par un sur ce support et on applique un baume liftant à base d’hydrogène sur les racines, pour ouvrir les écailles ciliaires, et introduire une solution volumatric­e blindée de tout ce qui est bon pour les fortifier : kératine, vitamine B… Résultat : des cils fortifiés pour deux mois. Prix 190 €, chez SeeMy by ER.

Ça dure combien de temps ?

Normalemen­t quinze jours au top si on respecte les consignes. Les extensions n’aiment pas l’eau dans les heures qui suivent la pose, et les vapeurs dans les quarante-huit heures après. Au bout de deux semaines, trois pour les plus chanceuses, il faut dire ce qui est, on en perd, des trous et des imperfecti­ons se forment. La retouche se fait toutes les trois à quatre semaines, plus souvent ce serait dingue, nos cils souffrirai­ent trop.

On les nettoie comment ?

On les brosse tous les jours avec un goupillon fourni par la technicien­ne, on les débarrasse des impuretés au quotidien avec un démaquilla­nt spécial qu’on applique au doigt. Et deux fois par semaine, on les lave avec un shampooing pour cils : « Rien de bien compliqué, mais ça prolonge la durée de vie des extensions », promet Anaïs de Misencil. Shopping : Lash & Brow Cleanser, LC ; Shampooing pour Cils, Misencil.

Est-ce qu’on peut se maquiller ?

On peut tout faire avec des extensions : nager, pleurer, frotter ses yeux (pas trop quand même) et se maquiller. Certaines marques fabriquent des mascaras spéciaux et des eyeliners aux formules light qui s’enlèvent facilement. Jamais de coton, sauf ces macarons en polymousse, une exclusivit­é Misencil, qui ne peluchent pas. Shopping : Chic Duo mascara & eye-liner, Misencil ; Macarons démaquilla­nts, Misencil.

Comment on choisit son institut ?

« Il n’y a pas de diplômes, regrette Muriel Revardy. Tout le monde peut faire une formation de deux ou trois jours et s’installer. On fuit les technicien­nes de quartier qui reçoivent à la maison, sur un lit pliant, à des prix défiant toute concurrenc­e. Avec la crainte d’une formation qui ne date pas d’hier, et d’un matériel acheté sur ebay ! Les prix sont un indicateur, à 50 € la pose cil à cil, on peut être sûre que le travail sera bâclé. » On se fie plutôt au compte insta des technicien­nes et à la réputation de l’institut. Il y a même des stars dans ce domaine, et une « lash gourou », la Russe Eva Bond. C’est elle qui a imposé les critères de notes aux concours d’extensions (voir encadré). Véritable business woman, elle parcourt le monde pour délivrer son savoir. D’autres aussi sont des stars : Daria Striletska­ja à Londres, Nadia Afanaseva à New York, Tatiana Bilolovets en Ukraine.

 ??  ?? SHOPPING : De g. à dr., Soin Booster Cils, Embryoliss­e ; Exhausteur Naturel de cils, LashFood ; Lipocils Expert, Talika ; Brosse Lash Shampoo + Démaquilla­nt yeux et visage + Macarons démaquilla­nts, Misencil ; Optim-Eyes Lashes Sérum stimulant, Filorga.
SHOPPING : De g. à dr., Soin Booster Cils, Embryoliss­e ; Exhausteur Naturel de cils, LashFood ; Lipocils Expert, Talika ; Brosse Lash Shampoo + Démaquilla­nt yeux et visage + Macarons démaquilla­nts, Misencil ; Optim-Eyes Lashes Sérum stimulant, Filorga.
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