Cosmopolitan (France)

VOUS CONNAISSEZ DÉJÀ L’HOMME DE VOTRE VIE

ÉTAPE 1 : ÉTAPE 2 : L’IDENTIFIER SE LANCER

- PAR HÉLÈNE FAURE PHOTO PAUL COSTELLO

Étape 1 : l’identifier. Étape 2 : se lancer.

E« Et toi, tu as rencontré quelqu’un ? Raconte ! » Pleins de bonnes intentions, vraiment, les gens qui demandent ça. Mais rencontrer quelqu’un, où ça ? Le service dans lequel on travaille n’a recruté personne depuis environ mille ans. La dernière fois qu’on a abordé un garçon en soirée, il s’est avéré que c’était le mec de l’hôtesse. On n’a plus ouvert Tinder depuis qu’on est tombée sur la photo de notre oncle… Alors, non, on n’a rencontré personne, merci. Et si rencontrer des gens c’était surfait, de toute façon ? Si on commençait par faire un petit tour d’horizon des gens qu’on connaît déjà – tous ces noms qui attendent leur heure, au chaud dans notre répertoire ? Si on s’imposait d’écrire à tous les garçons qu’on a bien aimés à un moment dans notre vie, cinq minutes ou un été ? Même à ceux qu’on n’avait jamais vus sous cet angle, mais avec qui un petit verre, finalement… Faire du neuf avec du vieux, ça marche : la preuve.

Le mec repéré à une soirée (il y a trois ans)

« On a passé plusieurs heures dans la salle de bains, en marge de la soirée, à se découvrir plein d’affinités, à refaire le monde, raconte Florence. Ça faisait longtemps que j’avais envie d’aller vivre à Berlin, lui passait des entretiens pour partir à Londres. Et puis j’ai ripé : je ne sais pas bien comment ça s’est enchaîné… j’ai quitté la salle de bains pour rejoindre la cuisine et j’ai fini la soirée avec quelqu’un d’autre… du même groupe d’amis, en plus. Après ça, je n’ai jamais osé recontacte­r le mec qui m’intéressai­t vraiment. J’ai appris peu après qu’il était pris pour un nouveau boulot à Londres. »

Le déclic : « Trois ans plus tard, je pars avec une copine passer un week-end dans la capitale anglaise. J’avais le vague espoir qu’il me contacte suite aux photos de Big Ben habilement postées sur Instagram, mais j’étais bien trop poule mouillée pour lui envoyer un message moi-même. « Qu’est-ce que tu risques ? » m’a fait remarquer l’amie qui m’accompagna­it (réponse : mon ego, ce qui n’est pas rien). J’ai quand même fini par me jeter à l’eau en lui écrivant un message. Il m’a répondu dans les trente secondes, pour nous proposer une super soirée. Que j’ai finie avec la bonne personne, cette fois… »

Le frère d’une amie

« Ça faisait longtemps que j’avais un faible pour le petit frère de ma coloc : j’adorais son accent du Sud, beaucoup plus prononcé que chez ma copine. J’aurais pu l’écouter parler des heures. Mais la famille des amis, c’est interdit non ? Il n’y a pas une règle tacite là-dessus ? » s’interroge Juliette.

Le déclic : « Une soirée de nouvel an qu’on organisait chez nous. Tout s’est joué à minuit : un moment qui n’existe pas vraiment, volé sur le temps – plus en 2018, pas encore en 2019… Je pouvais l’embrasser sans conséquenc­e. Et finalement le moment s’est prolongé. Jusqu’à aujourd’hui. »

L’agent immobilier

« Jean-Pierre : je lui écrivais un mail dès qu’une nouvelle fuite se déclarait dans mon deux pièces, c’est-à-dire à peu près toutes les deux semaines. Je ne l’avais jamais vu – ce n’était pas lui qui m’avait fait visiter l’appartemen­t, ni signer le bail – et je n’avais aucune envie de le rencontrer. Je pensais avoir affaire à un homme d’un certain âge, toujours courtois et agréable », sourit Kenza.

Le déclic : « L’état des lieux de sortie. Pas une seule seconde je n’imaginais que Jean-Pierre était un mec de mon âge, cool, tranquille… Il avait de beaux yeux, de belles mains, je suis tombée complèteme­nt sous le charme. On a passé une heure à se sourire niaisement devant le bilan des cloques d’humidité. Après je lui ai proposé de prendre un verre, ça s’est fait tout naturellem­ent. Depuis on n’arrête pas de se dire : si seulement on avait pu deviner plus tôt ! »

L’amoureux d’enfance

« Nos deux familles ont passé plusieurs étés de suite au camping de Bénodet en Loire-Atlantique, se rappelle Isabelle. J’avais 7 ans et Antoine 6 ans quand il m’a déclaré sa flamme, c’est-àdire qu’il m’a donné un papier plié en quatre avant de partir en courant. Sur la feuille, j’ai trouvé un grand coeur, avec écrit… “Papa”. J’étais perplexe. Je lui ai demandé des explicatio­ns. Il était catastroph­é : il avait fait un coeur pour son père et un coeur pour moi, et il avait mélangé les deux… Ce même été, on a déclaré qu’on était fiancés, qu’on se marierait un jour. Puis le drame des amours de vacances : sa famille est partie s’installer en Bourgogne et je ne l’ai plus revu. »

Le déclic : « Un soir de déprime, vingt ans plus tard : je fêtais mon anniversai­re, j’avais invité mes deux vagues targets du moment, l’un des deux n’est jamais venu et l’autre a dragué une de mes copines. Je me suis dit que ça faisait très, très longtemps que je n’avais pas eu chaud au coeur – depuis qu’on m’avait offert un dessin avec écrit “Papa”, en fait. Ça m’a fait réfléchir. J’ai demandé le nom de famille d’Antoine à ma mère, j’ai retrouvé sa trace sur internet. J’avais peur qu’il m’ait oubliée, mais non : il se souvenait très bien de moi. Quand on a eu l’occasion de se revoir peu après, j’ai eu l’impression de retrouver un ami de coeur qui ne m’avait jamais quittée… Et qui ne m’a plus quittée depuis. »

L’ancien collègue (ou chef, subordonné…)

« On s’est rencontrés il y a neuf ans, raconte Éliane. C’est Paul qui m’a recrutée quand je cherchais un stage à Washington. J’ai flashé sur lui dès l’entretien d’embauche, on s’est tout de suite très bien entendus. Mais il y avait une relation hiérarchiq­ue, il était en couple, je rentrais à Paris à la fin du stage – il ne s’est rien passé. Au fil des années, on est restés en contact. À chaque fois qu’on se recroisait, en France ou aux États-Unis, on retrouvait cette complicité incroyable. Mais on n’était jamais célibatair­es au même moment, et je ne le sentais pas intéressé. Pour moi, il restait un idéal inaccessib­le. »

Le déclic : « Un matin je me réveille avec un texto de lui : “Je pense à toi.” Il lui avait fallu toutes ces années pour franchir la ligne du flirt… On a commencé à échanger pas mal de messages. Mais il était loin, et s’il parlait de venir à Paris, il ne passait jamais à l’acte. J’ai commencé à imaginer des prétextes divers pour retourner à Washington. Et puis un jour j’ai pris mon courage à deux mains, je lui ai dit que je voulais venir le voir. Tout simplement. Quelques semaines plus tard, je débarquais chez lui… Le soir même, j’étais récompensé­e par un premier baiser. »

Le meilleur ami

« On se retrouvait au milieu de la nuit pour regarder les matchs de la NBA ensemble – décalage horaire oblige – affalés sur le lit de sa mezzanine… Et l’idée ne m’a jamais traversé l’esprit qu’il pouvait y avoir ambiguïté !, se souvient Rose. Je crois que je n’avais juste pas envie d’une relation sérieuse à ce moment-là. Et puis il y a eu la mort de mon père, une passe très difficile. Marco a compris que l’enjeu n’était pas de me consoler, juste de m’écouter parler de mon père, de me laisser l’espace pour pleurer. Il était là. Il s’entendait très bien avec mon frère aussi, il a trouvé sa place dans ma famille. »

Le déclic : « Plusieurs mois ont passé. Et il a commencé à se rapprocher d’une autre fille. Comme souvent, c’est quand il a commencé à être moins présent que j’ai compris à quel point il m’était indispensa­ble… Vraiment du jour au lendemain, je me suis rendu compte que j’étais profondéme­nt amoureuse de lui – aussi parce qu’il avait été discrèteme­nt encouragea­nt, parce qu’il m’avait mise en confiance. Lui était au clair sur ses sentiments depuis beaucoup plus longtemps, mais il avait décidé de prendre ses distances pour ne pas souffrir. Je vous passe les détails, le drama… J’ai fini par lui faire une grande déclaratio­n, un soir d’orage dans le grenier d’une maison de vacances. On s’est tombés dans les bras, enfin. La meilleure décision de toute ma vie. »

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France