Cosmopolitan (France)

LE CHOUCHOU : DJEBRIL ZONGA

Ex-joueur de foot et ex-mannequin devenu acteur, il est à l’affiche du film choc Les Misérables, prix du Jury à Cannes. SON STYLE « Je suis assez classique. J’aime bien m’habiller en jean, tee-shirt et Stan Smith. Mais aussi parfois sortir en Balenciaga

-

EEn le voyant, on peut être facilement prise de vertige. Djebril Zonga est immense et très beau.

À 37 ans, il en fait à peine 25. Et il est très sympathiqu­e aussi. Du genre à douter de ses performanc­es d’acteur dans Les

Misérables, le film réalisé par Ladj Ly, qui a fait l’événement au dernier Festival de Cannes. « Lorsque j’ai terminé le tournage, j’étais déçu par moi-même, dit-il d’une voix douce et calme, je me disais que j’aurais pu faire mieux. » Pourtant, il est parfait dans le rôle de Gwada, un policier de la BAC (Brigade anti-criminalit­é) embringué, comme deux de ses collègues, dans une affaire de bavure à Montfermei­l.

Le film est très fort, cru, remarquabl­ement réalisé, et représente­ra la France aux Oscars. « Faire partie de cette aventure est extraordin­aire », confiet-il, sur le ton de celui qui doit se pincer pour y croire. Comme Ladj Ly, un ami d’enfance, Djebril, d’origine centrafric­aine par son père, brésilienn­e et allemande par sa mère, a grandi à Clichy-sousBois-Montfermei­l. « Mon père est chauffeur de taxi, ma mère, femme au foyer, j’ai deux petites soeurs. » L’enfant « gentil et timide » devenu un peu incontrôla­ble à l’adolescenc­e, se met au foot à 15 ans, après avoir longtemps brillé au tennis. « J’avais des qualités au foot pour devenir profession­nel. Le problème, c’est que je le savais, et que je ne bossais pas assez. On me traitait souvent de lymphatiqu­e », raconte-t-il en riant. Il se retrouve tout de même à l’AS Bondy, puis joue pendant un an au Portugal. Mais se blesse aux adducteurs. C’est en rentrant en France qu’une amie lui conseille de faire des photos. Puis il y a la rencontre avec l’humoriste belge Nawell Madani, sa compagne, qui change la donne.

« Comme elle est speed et ambitieuse, je me retrouve vite fait dans une agence. Et bientôt à New York, où le marché est plus ouvert aux mannequins noirs. » Pendant dix ans, il parcourt l’Europe, fait des campagnes pour Gap, Diesel, Ralph Lauren. « Je gagnais bien ma vie, c’était très facile. Pour quelqu’un de tranquille comme moi, c’était parfait », dit-il. C’était oublier Nawell, son explosive partenaire de coeur, qui le pousse à prendre des cours de comédie, et finit par l’engager pour son premier film, C’est tout pour moi, qui cartonne en salle. Beau, craquant, sublime, le chouchou fait l’effet d’une bombe. Et enchaîne avec le court-métrage

Les Misérables, également réalisé par Ladj Ly, qui a précédé le long. Cette fois, l’acteur Djebril Didier Zonga est lancé, et devrait, on le parierait, faire beaucoup parler de lui.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France