ET SI ON FAISAIT COMME ELLES ?
Parfois on doute, on n’ose pas, et c’est normal. 8 femmes nous racontent leur parcours et leurs efforts couronnés de succès. Pile ce qu’il nous faut pour, à notre tour, soulever des montagnes.
Parfois on doute, on n’ose pas et c’est normal. 8 femmes nous racontent leur parcours et leurs efforts couronnés de succès. Pile ce qu’il nous faut pour, à notre tour, soulever des montagnes.
QQuand on est petites, c’est la maîtresse qu’on trouve épatante, admirable, belle, drôle, énergique, volontaire et intelligente. C’est très souvent vrai, et, parfois, c’est un petit peu les yeux de l’amour. Mais on a un modèle, quelqu’un à qui on veut ressembler et qui n’est pas maman mais une référence sociale à incarner quand on sera grande. C’est ainsi que la moitié des petites filles de la classe veulent faire maîtresse.
Et puis on grandit, on se trouve d’autres idoles, chanteuses pop ou grande cousine, notre admiration peu à peu se dilue, s’accroche à du plus semblable, du plus glam au plus accessible. On se construit. C’est l’heure des figures qui nous ressemblent, qui nous aident à passer le cap de l’adolescence. Celles à qui on ne pourra jamais dire merci, on n’y penserait pas forcément d’ailleurs, ces figures publiques qui nous auront tenues par le bout de l’inconscient pour nous mener à bon port : c’est la femme qui s’est imposée dans un monde d’hommes, la noire qui a réussi dans un monde de blanches, l’homo qui s’est déclarée dans un monde du secret, toutes celles devenues visibles quand on voulait les cacher, visibles par nous qui partions du même point sans savoir où ça nous mènerait. Et puis on passe à l’âge adulte, et nos modèles se font objectifs à atteindre ou simples exemples de parcours à étudier, de courage à suivre. On n’est plus fanatiques à taper du pied, hurler les noms et vouloir un badge avec une tête dessus, on est juste impressionnées et admiratives du travail, de l’envie et du culot, du talent. On se demande : et moi, si je fais comme elle, ça m’embarque où ? Si je mets toute ma foi au service de mon rêve, de mon objectif profond, de mon ambition, si je me bouge le cul, c’est pour aller où ? Pour rester tranquille chez moi à bidouiller mes trucs mais pouvoir en vivre, heureuse et sans limite imposée ? Pour transpirer dans les stades et coller une peignée à la dernière tenante du titre ? Pour écrire, pour inventer, entreprendre ou diriger ?
Aujourd’hui encore, on a besoin de modèles, de savoir que c’est possible, et s’en inspirer. Ces femmes sont parfois parties d’une idée pour arriver ailleurs, elles ont suivi leur motivation, le hasard et ses opportunités. Elles s’appellent Julie Chapon, Fanny Herrero, Estelle Mossely, Jessica Préalpato, Charlotte Cadé, Hélène Fischbach, Élodie Garamond ou Chrysoline de Gastines. Elles ont créé Yuka, la série Dix pour cent, Tigre Yoga, Selency, Quais du Polar ou Balzac Paris, elles sont championnes de boxe ou de pâtisserie, ce sont des figures de notre époque, des inspirations d’adultes. En quelques mots, elles nous disent quelle est leur vie, comment elles sont arrivées là, ce qui les a décidées. Elles nous épatent, elles sont formidables, elles donnent envie de s’y mettre.
Estelle lance son grand projet baptisé L Perf. Concrètement, cette association comprend un pôle médico-juridique, une aide à la reconversion, un accompagnement pour celles qui souhaitent faire une pause dans leur carrière, après un bébé par exemple, et « retrouver leur niveau dans les meilleures conditions possible ». Elle l’a vécu après la naissance de son fils Ali, fin 2017. Quatre mois après son accouchement, elle remontait sur le ring et entrait dans le classement Forbes des 30 jeunes talents les plus influents en Europe. « La
Fédération de boxe, c’est un milieu d’hommes. J’ai envie que les choses changent, je sens qu’on est à un tournant décisif. » Aujourd’hui, de nouveau enceinte, elle ne lâche rien. Son objectif ? « Avant fin 2020, devenir championne du monde professionnel. » Tout en continuant à s’engager auprès des femmes – et pas seulement les athlètes. Marraine du projet She Breaks Barriers lancé par Adidas, elle initie des adolescentes à la boxe et leur chuchote ses conseils de championne. « Quand on veut quelque chose, on se donne les moyens de l’obtenir. »
Votre appli ? « Instagram : je mets en ligne des tutos et des vidéos d’entraînement pour encourager les femmes enceintes à faire du sport. » Votre plus grand soutien ? « Mes parents ! Ils m’ont énormément encouragé notamment quand je menais de front mes études et les entraînements. »
Votre livre de chevet ? « Réparer les femmes, du Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix 2018, un gynécologue qui soigne les femmes victimes de viol en République Démocratique du Congo. »
acheteurs, des employés qui, eux aussi, doivent être satisfaits. » Charlotte court de réunion en réunion mais refuse d’oublier l’origine de son métier. « Les vendredis, je réponds aux clients par téléphone. Et aujourd’hui, j’ai les mains pleines de peinture, parce que j’ai peaufiné l’habillage d’un mur. » Une vie qui bouge, qui déménage même ! « Je change d’appartement et je vends tous mes meubles pour reprendre à zéro. Je vais tester des associations et me planter avant d’être satisfaite. » Bouger sans cesse et tout retourner, pour trouver le bon endroit, le bon moment, la bonne idée. C’est peut-être ça, le secret de la réussite.
Votre appli ? « Instagram. J’ai vraiment essayé de décrocher… En vain. Après tout, c’est aussi une grande source d’inspiration. »
Votre mentor ? « Ce sont plutôt des business angels. Thierry Petit, fondateur de Showroomprivé, et Renaud Guillerm, créateur de Videdressing, nous accompagnent depuis le début. »
Un conseil pour entreprendre ? « Le plus important, c’est la motivation. Il faut faire preuve d’une détermination sans faille. On ne lance pas une entreprise pour la beauté du geste. »