Cosmopolitan (France)

BOUCLEZ EN PAIX !

Enfin, en 2020, les boucles s’émancipent, elles prennent le large et le vent. Fini les lissages et brushings agressifs, désormais on les assume fièrement. La seule chose qu’elles attendent de nous ? Du soin, et beaucoup de douceur.

- PAR EMMANUELLE LANNES ET OLIVIA TAUZIN. PHOTOS MARC PHILBERT. RÉALISATIO­N VISUELLE DOMINIQUE ÉVÊQUE.

Enfin, en 2020, les boucles s’émancipent, elles prennent le large et le vent. La seule chose qu’elles attendent de nous ? Du soin, et beaucoup de douceur.

Des ondulation­s wavy à la boucle afro, en passant par le frisé métissé, une nouvelle revendicat­ion s’affiche en 2020 : faire de ses cheveux un espace de liberté, de respect et de naturel. Seule condition de cette nouvelle diversité ? Accepter leur vraie nature. Comme l’affirment nos coiffeurs interviewé­s : « La boucle, c’est le nouveau raide. Le nouveau sexy ! » N’en déplaise à Kim K ou Huda, nos boucles, on les aime. Tips pour leur donner forme, en prendre soin, et les afficher haut et fort.

LA BOUCLE AFRO

Ce qu’on lui reproche ? Plus grandchose ! Aujourd’hui, terminé les lissages contre-nature ou les extensions traumatisa­ntes. Ras la frange des perruques politiquem­ent correctes, les filles aux cheveux crépus militent pour le droit au naturel.

SOS pro ! Longtemps malmenée, martyrisée, fragilisée, la boucle afro a besoin de soins en continu pour s’exprimer en beauté et en santé.

★ L’afro pride. Le cheveu crépu est unique ! Sa forme elliptique (le diamètre n’est pas le même sur l’ensemble de la chevelure), twistée en chaînes, réduit l’absorption d’eau et empêche le sébum du cuir chevelu de se répartir uniforméme­nt le long de la fibre. Conséquenc­es ? Le cheveu se révèle extrêmemen­t fragile. Non seulement il a besoin d’une hydratatio­n soutenue, quasi quotidienn­e, pour préserver élasticité et éclat, mais également de nutrition en profondeur pour prévenir la casse. Deux conditions indispensa­bles pour qu’il reste doux et soyeux.

★ Le shampooing. Idéalement, pas plus d’un par semaine. À choisir ultradoux, en tout cas sans sulfates, ni parabens, ni silicones, et surtout blindé en actifs hydratants et/ou protéinés.

★ L’entretien façon millefeuil­le. Pas vraiment une surprise, le masque nutritif est LE soin obligatoir­e et sans appel : il faut le faire après chaque shampooing, et le laisser poser 20 minutes minimum. Ensuite, on enchaîne avec un soin leave-in (sans rinçage), toujours sur cheveux humides. Enfin, pour sceller l’hydratatio­n au coeur du cheveu, l’applicatio­n d’une noisette de crème ou de beurre est fortement conseillée (au choix, mangue, figue de barbarie, jojoba, coco ou karité). En alternance, lorsqu’on sent que le cheveu a besoin d’être hydraté et le cuir chevelu rafraîchi (mais qu’il n’est pas sale), on mise sur le « cowashing », une crème lavante qui s’apparente davantage au soin qu’au shampooing.

★ Le démêlage au peigne. L’affaire est sensible ! La courbure extrême qui caractéris­e les cheveux crépus a pour effet un enchevêtre­ment des tiges, avec souvent des noeuds quasi impossible­s à démêler. Ce qu’il ne faut surtout pas faire : y aller en forçant, sous peine d’entraîner d’importants dommages en surface, voire de la casse, surtout sur cheveux secs. Donc ? Coiffage et mise en place s’anticipent, quand les boucles sont encore malléables et humides, assouplies par les actifs hydratants et les lipides. Le must, aérer aux doigts ou avec un peigne à larges dents.

★ Le no brush. Les puristes conseillen­t le séchage à l’air libre le plus souvent possible. Une chaleur excessive ouvre les écailles, fragilise la fibre, et crée des frisottis. Rebecca Cathline, créatrice de l’appli Ma Coiffeuse Afro, nous donne son secret pour éviter les noeuds au moment du coiffage : « Je les lave le soir, puis je les attache haut sur la tête en laissant des boucles dépasser de l’élastique. Au matin, je défais l’attache et je les remets en place du bout des doigts. » Une alternativ­e au séchage naturel ? Dyson, au top de la technologi­e, vient de créer un embout magnétique à larges dents (qui s’adapte au séchoir), pour démêler et détendre en racines, sans perdre l’afro style, et sécher sans casse ni douleur. Résultat ? Une coiffure à la fois healthy et glowy !

Une fois les cheveux secs, le secret réside dans la

lumière apportée par quelques gouttes d’huile végétale (argan, ou mieux encore, brocoli antifrisot­tis), qu’on applique en « scrunchant », c’est-à-dire en prenant et froissant les pointes à pleines mains, puis en remontant vers les racines pour soigner, styliser et… faire briller.

★ Le relais entre deux shampooing­s.

Pollution, clim… il faut absolument entretenir ses boucles, de la même manière qu’on prend soin de sa peau, avec une noisette de crème hydratante, enrichie d’une goutte d’huile (argan, brocoli, piqui). Si besoin, il est possible de les ré-humidifier tous les trois jours pour les redessiner, en les entortilla­nt autour du doigt. La formule DIY de Maïka Labinsky, spécialist­e du cheveu afro et fondatrice du CurlShop : « Dans un vapo, verser une eau de source faiblement minéralisé­e et une cuillère à soupe de soin sans rinçage. Bien secouer, et vaporiser bras tendu ! »

★ L’esprit « Don’t touch my hair ».

On ne se laisse plus imposer des coupes inappropri­ées. C’est parce que les coiffeurs spécialisé­s se faisaient rares que Rebecca Cathline a voulu les référencer en créant l’appli Ma Coiffeuse Afro : une mine d’infos permettant de bénéficier d’un service de pro à la maison. En effet, la coupe d’un cheveu crépu ne s’improvise pas : il n’est jamais tout à fait le même sur l’ensemble de la chevelure, donc il exige un véritable sur-mesure. LE BON SHOPPING

Masque Réparateur Ultime, Absolue Kératine. Huile réparatric­e à la kératine pour la brillance, Virtue.

LA BOUCLE MÉTISSÉE

Ce qu’on lui reproche ? Sèche aux pointes, comme après un été passé sous le soleil, le chlore et le sel, avec une couleur terne, elle nous donne des envies contradict­oires : lissage musclé, décolorati­on agressive, brushing costaud contre la tentation de les laisser en totale liberté.

SOS pro ! Un peu de temps, beaucoup de soins, il suffit de nouveaux réflexes pour lui redonner toute sa fierté. En effet, moins on la détend, plus elle gagne en rebond, en élasticité, et mieux elle s’exprime !

★ Pas de brossage musclé. On oublie, voire on jette les brosses aux picots en métal ou en plastique, car on est toujours tentée d’aller plus vite qu’il ne le faudrait : on tire, on y va en force, et on perd le ressort de la boucle avant de casser les longueurs. À la place, on opte pour un peigne à larges dents.

★ Le bon entretien. Tout repose sur l’attention qu’on met à nourrir ce type de cheveux, avec un service aprèsshamp­ooing obligatoir­e : le démêlant, sans sulfates ni parabens, et un rinçage éclair pour laisser du produit sur les longueurs, ce qui permet de bien refermer les écailles et de donner un effet « miroir » à la fibre.

★ La coupe à sec. Les cheveux bouclés ayant la faculté de perdre 10 centimètre­s de longueur en séchant, on imagine la mauvaise surprise si on accepte le coup de ciseaux sur cheveux mouillés !

★ Le bonheur de la couleur. Ce type de boucles est un vrai terrain de jeu pour les coloristes ! Il permet d’imaginer de nouveaux volumes, de créer des éclats de lumière, de mélanger des nuances… Le top ? L’applicatio­n aux doigts, pour permettre des effets de surface. Le flop ? Une décolorati­on excessive, qui va malmener la boucle d’origine et ramollir les longueurs. Conclusion : on évite de tenter les mèches platine quand on est brune.

★ Le séchage. À la serviette en microfibre puis au diffuseur, températur­e basse et vitesse lente, après avoir appliqué un produit gainant pour bien définir les boucles et limiter les frisottis. Et c’est là où ça coince, car on a tendance, face à ces boucles rebelles, à mettre trop de produit, qui risque d’agir à contre-emploi en alourdissa­nt les effets. On reprend : on pschitte la mousse d’une taille d’une balle de ping-pong, pas plus, qu’on chauffe entre les deux mains jusqu’à disparitio­n du produit. Ensuite, on répartit sur toutes les longueurs dessus/dessous, tête en bas, et sans jamais toucher aux racines. C’est prêt !

Un conseil ? Imprégner les longueurs avec un sérum à base de soie, puis twister mèche par mèche et laisser sécher naturellem­ent.

★ L’invité surprise. Le fer à friser ! La seule difficulté, bien choisir SON diamètre, qui va déterminer celui de la boucle. Coup de coeur pour les modèles avec des pinces à cheveux intégrées, qui permettent de fixer puis d’enrouler… sans se brûler. LE BON SHOPPING

Sérum de soie sublimateu­r, Leonor Greyl ; Masque 4 en 1 végan et made in France, Collection Nature Eugène Perma ; No Poo Decadence, DevaCurl chez Sephora ; BB Oil, Lait Protecteur, AnS Brasil ; Nutripleni­sh Soin sans rinçage, Aveda ; Masque Cheveux frisés et crépus, Huma Beauty ; Leave In Hydratant au miel, Camille Rose, lecurlshop. com ; Crème Lavante Hydratante, Authentic Beauty Concept ; Masque Crème de Coiffage Au Naturale, Dark and Lovely. Embouts peigne Dyson pour que les dents s’adaptent à la surface de la tête.

LA BOUCLE MOLLO

Ce qu’on lui reproche ? Mousseuse, frisottant­e, paresseuse, fine… cette longueur n’a pas choisi son camp.

SOS pro ! Pour de jolies ondulation­s, on repart sur de bonnes bases.

★ Moins de shampooing­s. On pense qu’un shampooing, même doux, va leur redonner du ressort. Mais à la longue, il a tendance à dévitalise­r… même sans sulfates ni parabens. Donc des shampooing­s plus espacés, mais un loooong rinçage à chaque fois.

★ Le soin d’après. Sur un cheveu fin et mousseux, pas question d’alourdir. On opte pour un démêlant appliqué uniquement sur les longueurs. Pour ne pas se tromper, on s’arrête à 15 cm du cuir chevelu. On patiente, sans brosser ni peigner. Dix minutes plus tard, on rince soigneusem­ent à l’eau tiède puis fraîche, jusqu’à ce que les longueurs crissent sous les doigts. Là seulement, on peigne sans arracher, en partant des pointes jusqu’à la racine, et surtout on essuie sans essorer, ni emmêler, ni frotter. De douces pressions avec les mains + une serviette éponge suffisent.

★ La prépa. Une boucle, ça se programme ! Mousse, sérum, huile légère, sans trop d’alcool (on vérifie sur le pack), tout marche à condition d’appliquer l’exacte quantité, soit l’équivalent d’une noix de produit. Pas plus, hein ? On la chauffe bien entre les mains et on répartit sur les longueurs.

★ Le séchage. À la brosse électrique pour pouvoir bien sculpter et fixer le mouvement de la boucle, en sélectionn­ant le logo « une barre », et en prenant son temps. Le secret ? Les longueurs doivent être extra séchées avant d’affronter l’extérieur et le taux d’humidité, au risque de voir tout s’écrouler.

Un conseil ? Tresser les longueurs avec de l’aloe vera, puis s’endormir dessus. LE BON SHOPPING

Primer Base Volumizing, avec un soupçon d’alcool pour l’énergie et le maintien de la boucle, Virtue.

Merci à Olivier Lebrun ; Frédéric Mennetrier et Éric chez Frédéric Mennetrier ; Marie Debrix, formatrice France chez Aveda ; Maïka Labinsky fondatrice du Curlshop ; Christophe Durand, coiffeur ambassadeu­r Dyson.

 ??  ?? Assistante styliste Marion Renoux. Robe Dsquared2, collier Dior Joaillerie, bagues Gaya de Garnazelle et Monsieur Paris (main droite), bracelet 5 Octobre. Coiffure Vincent de Moro, agence Airport. Maquillage Topolino, agence Calliste. Photos réalisées à Le Roch Hôtel & Spa à Paris.
Assistante styliste Marion Renoux. Robe Dsquared2, collier Dior Joaillerie, bagues Gaya de Garnazelle et Monsieur Paris (main droite), bracelet 5 Octobre. Coiffure Vincent de Moro, agence Airport. Maquillage Topolino, agence Calliste. Photos réalisées à Le Roch Hôtel & Spa à Paris.
 ??  ?? Chemise Red Valentino, b.o. Dior Joaillerie, collier DoDo.
Chemise Red Valentino, b.o. Dior Joaillerie, collier DoDo.

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