Cosmopolitan (France)

#libérée

- MARIE LA FONTA @marielafon­ta

Parfois je bous. Parce que le ballon du gamin qui dribble depuis plus d’une demi-heure dans la cour de l’immeuble me porte sur le système. Mais je la boucle. Parce qu’il a 8 ans, qu’il n’y est pour rien si ses parents ne sont pas foutus de lui dire STOOOP ! Parfois je bous pour plus grave. À la lecture d’un message haineux sur les réseaux par exemple. Mais je la boucle et je m’en veux. Car même si ce message ne m’est pas adressé, je ne me trouve aucun courage à rester là, sans voix. Même si je ne veux pas participer à cette débauche de vide, pourquoi laisser un idiot anonyme déverser son vomi en toute impunité sur une vraie personne munie d’un coeur. La solution, c’est peut-être de libérer mes émotions.

En réalité, pour le bambin qui me vampirise depuis des mois, je n’ai aucun mérite : il vient d’exploser ma vitre alors je n’ai pas le temps d’intellectu­aliser quoi que ce soit. Je bondis comme une fusée et je le poursuis là où il est allé se réfugier. Quand sa mère ouvre la porte en me toisant prête à dégainer une excuse bidon, je gueule direct un bon coup TRÈS TRÈS FORT et ça me fait du bien. Il sera toujours temps de faire de la pédagogie plus tard.

Quant au hater, je profite d’un simple hashtag pour lui montrer que #jesuislà et donner une chance à la bienveilla­nce. Comme dirait Manon, une collègue complice, « m’imaginer en superwoman masquée, la cape au vent, dotée du pouvoir de la gentilless­e », ça fait réfléchir, p.162. Dans les deux cas, je n’ai pas refoulé mon émotion et ça m’a libérée, p. 79. Je suppose que vous aussi vous avez un ou deux sujets qui vous compriment. N’hésitez pas, lâchez-vous, brisez les tabous, p. 84 et p. 88. Et maintenant, consacrons-nous à l’essentiel. Dans notre Spécial corps, p. 124, on commence par s’aimer. Et ça fait du bien. Joyeux mois d’avril à vous toutes.

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