«J’ai tout plaqué pour monter une marque de glace green»
Perdue dans le consulting, Émeline trouve l’idée qui change sa vie à New York. En seulement huit mois, elle quitte son job, monte son activité et crée son nouveau métier.
Ma vie avant
Après un bac S, j’intègre une école de commerce, puis je rejoins le monde du conseil industriel. Mes missions : résoudre les problèmes structurels de grandes entreprises, réaliser des audits internes… Au bout de quatre ans, je ne m’y retrouve plus. Le consulting, c’est un métier passionnant mais ingrat : mes interventions sont courtes, je sais faire plein de choses mais je ne suis experte en rien. J’ai du mal à savoir ce que je vaux… Je suis un peu paumée. Mon rêve ? Monter ma propre entreprise, quelque chose que j’ai créé et qui m’appartient. Mon copain, qui bosse avec moi, a le même objectif. Mais qu’est-ce qu’on pourrait faire ?
Le déclic
Août 2015, mon copain et moi décollons direction New York pour rendre visite à ma soeur, qui y vit. En se baladant, on tombe sur un petit stand ambulant de glaces aux fruits… En France, ces bâtonnets sont soit des glaces à l’eau assez chimiques, soit des glaces industrielles. Et si on créait des bâtonnets glacés naturels aux fruits frais ? On la tient, notre idée !
Action !
À partir de septembre, on fait des études de marché, on analyse le potentiel de notre projet. On se promet de ne pas s’emballer avant décembre, mais dès le mois d’octobre on a déjà pensé à tout et on ne tient plus : on fonce. On quitte nos jobs respectifs, on contacte des banques, on va au Salon de la glace en Italie… Ma famille sourit gentiment : c’est moi qui suis chargée de créer les recettes alors que je suis loin d’être un cordon-bleu. Mais la cuisine, c’est de la chimie, et la chimie, je connais : j’étudie les fruits, leur maturation, leur âge, leur texture, leur taux de sucre… Je rencontre des pâtissiers qui me donnent un coup de main, et en avril 2016, on lance Emki Pop. C’est parti !
Et aujourd’hui ?
Nos glaces sont 100 % naturelles, et j’imagine les recettes selon les saisons : si on n’est pas en été, vous n’aurez pas de glace à la fraise. C’est bon pour la planète et pour notre clientèle. On va chercher la plupart de nos ingrédients chez des producteurs provençaux : notre labo de fabrication est dans le Sud. On commence par déambuler en triporteur dans les rues de Marseille, puis on y ouvre notre première boutique. Aujourd’hui, on en a deux autres, à Aix et Paris. C’est génial ! Notre équipe compte désormais vingt personnes. On a hâte de voir ce que 2020 nous réserve !