Cosmopolitan (France)

« Je suis passée de cheffe de projet marketing à hypnothéra­peute.»

- PAR MATHILDE EFFOSSE. PHOTO FABIEN BREUIL.

Petite, je rêve de métiers manuels, de contacts avec les gens : je veux être caissière, boulangère... La vie m’entraîne très jeune en foyer d’accueil avant d’être adoptée par mon oncle et ma tante à 8 ans, jusqu’à ce que je m’émancipe à 16 ans. Fascinée par le travail des psychologu­es qui me suivent, je suis persuadée que c’est un métier stable qui m’offrira l’équilibre dont j’ai tant besoin. Mais je m’oriente vers une école de commerce, et je deviens cheffe de projet marketing dans une grosse boîte. Je ne suis ni passionnée ni enjouée. J’ai du mal avec ce milieu où les apparences priment, où les vraies relations humaines n’existent pas. Quand on me propose un poste de responsabl­e marketing à Abidjan, je sais bien que ce n’est pas mon truc mais j’y vais quand même : peut-être que loin de Paris, je pourrai mieux faire le point sur mes envies. Je quitte mon CDI, mon appart, mon mec... et je décolle.

Arrivée en Côte d’Ivoire, la société m’annonce qu’en fait, ils n’ont plus le budget ni besoin de moi. L’horreur ! Mais je décide de rester et je trouve un poste dans une agence de communicat­ion. Pour m’occuper et me remonter le moral, je commence à distance une licence de psychologi­e, ma passion d’origine. Je réalise très vite que je le fais avec plus de plaisir et d’engagement que mon vrai boulot... Et si j’y pensais sérieuseme­nt ?

Deux ans plus tard, je rentre à Paris. Je bosse comme auto-entreprene­ur pour payer mon loyer, il me reste encore un an de formation. J’en commence deux autres de deux ans chacune : hypnose et programmat­ion neuro-linguistiq­ue. Je lance un blog de développem­ent personnel, yoursmile.fr. Et ma première cliente me contacte ! J’ai l’impression que mon quotidien a enfin du sens.

Mes séances sont trop irrégulièr­es : je garde mes jobs parallèles encore deux ans, mais je le sais, ça va marcher. En 2019, je lance mon podcast, Combattant(e)s, où j’interviewe des personnes qui ont appris à se connaître dans l’adversité. Ça y est, mon planning se charge, je loue un cabinet trois jours par semaine. Je suis aux anges, tout se concrétise ! J’organise des ateliers pour les femmes sur la confiance et l’estime de soi, l’importance de savoir dire non... Au début, je devais inviter mes copines, aujourd’hui ils se remplissen­t tout seuls ! Il y a des hauts et des bas, mais je me sens apaisée, profondéme­nt alignée. Quand on s’écoute et qu’on se fait confiance, on a le pouvoir de changer notre vie pour le meilleur. Il n’est jamais trop tard.

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