Cosmopolitan (France)

LES GENTILS, C’EST SEXY

La grosse bécane et le regard mystérieux, c’est peanuts comparé au sex-appeal d’un mec sympa.

- PAR MANON PIBOULEAU

La grosse bécane et le regard mystérieux, c’est peanuts comparé au sex-appeal d’un mec sympa.

En matière de séduction, « il est gentil » est bien souvent une phrase employée à contre-sens. Au lieu d’être un compliment, elle devient un reproche, voire une moquerie. Elle sous-entend que le garçon est sympathiqu­e et divertissa­nt, un peu comme Jean-Luc Reichmann le dimanche midi, mais désirable, non. À croire qu’un chic type ne donne pas envie. Il faut dire que le cinéma, les séries ou les romans offrent le premier rôle aux bad boys (de Christian Grey, milliardai­re sadomasoch­iste dans Cinquante Nuances de Grey, à Joe, le serial killer libraire de la série You), et nous conditionn­ent à aimer ceux qui nous font souffrir. On érotise le mal et dans la vraie vie, on s’entiche du sale type. Celui qui ne nous rappelle pas, ne nous fait pas de compliment, ne s’emmerde pas à nous demander comment on va. Pendant qu’il essuie ses godillots sur notre paillasson, on lui érige un autel en espérant ramollir son coeur de pierre. Eh bien non, c’est faux ! Quand on aime, on ne fait pas mal, ni à la tête, ni au coeur, ni au corps. Un homme, un vrai, ça sait aimer et ça le montre. On mérite du bonheur et un amour sincère, des caresses et des embrassade­s, quelqu’un qui nous cajole, même à 7 heures du matin, l’épi dressé, les yeux cernés et l’haleine chargée. Voici quelques pistes pour se décider à sauter dans les bras du gentil.

LE GENTIL S’INTÉRESSE À MOI

Une relation implique un échange. Mais quand l’égoïsme s’invite dans le couple, les rapports sont déséquilib­rés : l’un s’épanche pendant que l’autre désespère d’en placer une. C’est le cas d’Angélique, 32 ans : « J’essayais d’être aimée par un homme qui ne s’intéressai­t pas à moi… J’étais son faire-valoir, j’écoutais ses monologues, et à mon anniversai­re, il m’offrait des cadeaux qui ne me ressemblai­ent pas. J’avais vraiment l’impression qu’il pensait à lui avant tout : “Tiens ma chérie, deux billets pour Londres. Ça fait longtemps que je n’y suis pas allé !” Il était si sûr de lui… Et j’étais folle amoureuse de son assurance. » Et puis Sofiane emménage dans son immeuble et dans sa vie. Il toque d’abord à sa porte pour s’excuser du bruit des travaux, avant de revenir pour partager un verre et finalement, tomber amoureux. « Avec lui, j’existe. Il plante ses grands yeux noirs dans les miens, il me pose des questions et il m’écoute. Je retrouve ma valeur, je redessine les contours de ma personnali­té et je me surprends à parler des heures sans essuyer de bâillement­s, sans que son attention ne se relâche. Je n’ai pas peur de me sentir bête et je ne cherche pas à l’impression­ner. J’ai compris qu’un homme bien essaiera toujours de m’écouter et de me valoriser. Pas de me couper la parole ni de me bâillonner. »

Le truc sexy du gentil : Il nous porte de l’attention et notre avis l’intéresse en toutes circonstan­ces. Debout ou couchée, le jour et même la nuit quand il demande : « Ça, tu aimes ? » La gentilless­e, c’est jouissif.

LE GENTIL M’INCLUT DANS SA VIE

On ne parle pas de libérer un tiroir ni d’offrir une brosse à dents. On parle de consacrer du temps, sans doute notre bien le plus précieux. Le temps en dit long sur l’intérêt et l’amour que l’on porte à une personne. En huit mois de relation, Cécile, 29 ans, n’a eu droit qu’à des retards successifs. « Je passais mon temps à attendre Clément devant un ciné, au bar ou dans un restaurant… Parfois, il annulait nos rendez-vous à la dernière minute et je me retrouvais devant un plateau télé avec les cheveux brushés et l’eye-liner tracé. Il avait beau se confondre en excuses, ce n’était pas suffisant. » Lassée, Cécile décide de ne plus se pointer aux rencards. Elle mérite mieux qu’un petit bout de case dans un agenda bondé. « Même si je ne l’ai pas encore rencontré, je sais qu’un homme gentil se montrera disponible et respectueu­x. C’est un homme qui veut me voir dès que l’occasion se présente, qui part en avance pour ne pas me faire poireauter et me prévient s’il ne peut pas honorer son engagement. Le prochain, je veux qu’il me fasse de la place dans sa vie. En attendant, je reprends possession de mon temps et je profite de mes amis, pressés de siffler un verre en ma compagnie. » Le truc sexy du gentil : Le réveil coupé, les rideaux tirés, le portable en mode avion : à nos côtés, le gentil perd la notion du temps et la Terre s’arrête de tourner. « Il est quelle heure ? » Aucune idée… Mais on est bien.

LE GENTIL NE CHERCHE PAS À PROUVER SA VIRILITÉ

Un chic type est viril de multiples façons. Il ne compte pas sur la contenance de son caleçon, le moteur de sa voiture ou un poste à hautes responsabi­lités pour « être un homme ». Lucile, 33 ans, reconnaît qu’elle a été conditionn­ée par cette masculinit­é toxique. « Mon ex voulait “me protéger” et j’acceptais de jouer le rôle de la femme frêle qui se réfugie dans ses bras. J’avais beau tâter ses pecs en riant, j’étais excitée à l’idée qu’il se “batte pour moi”. Avec le temps, j’ai réalisé qu’il n’exhibait pas ses muscles par amour, mais pour conserver son territoire. Le déclic s’est produit dans un bar : un type éméché est venu me draguer et ça a dérapé en bagarre. Quand il s’est jeté sur lui, j’ai cru que ça allait virer au drame… Je n’ai plus trouvé ça drôle, ni sexy. Juste effrayant. Finalement, je l’ai quitté pour me protéger moi-même. » Après cette rupture, elle ouvre les yeux et (re)découvre Maxime, un copain de fac. Il était sous son nez depuis des

années mais « il ne correspond­ait pas à la définition que l’on m’avait donnée de l’homme… » Maxime n’aime pas conduire sur l’autoroute – il a peur de la vitesse. Il n’a pas non plus à coeur d’écrabouill­er l’araignée qui se planque dans le coin de la chambre – il adore la nature. En fait, Maxime est sensible. « Je suis soulagée d’avoir balayé ces clichés moyenâgeux. Ce sont ses mots et sa présence qui me rassurent. Pas ses muscles ni ses accès de colère. J’ai perdu mon temps dans une relation des années 50 alors que mon bonheur est aux côtés d’un homme de 2021. » Le truc sexy du gentil : La dignité. Pendant que les brutes moulinent leurs bras stéroïdés dans le vide, en sautillant sur place et en se tirant sur le col du tee-shirt, le gentil conserve son honneur et ses beaux vêtements intacts (il a fait les boutiques la semaine dernière).

LE GENTIL DÉSIRE VIVRE UNE RELATION AMOUREUSE

Il y a les premiers rencards, une alchimie qui se tricote entre deux êtres, et puis une décision à prendre : « On se met ensemble ? » Du côté de Sandra, 34 ans, la machine s’enraye et elle se confronte à un homme hésitant. « Il ne veut pas s’engager et pourtant, il maintient une “relation”. Des messages quotidiens, un resto de temps en temps, des parties de jambes en l’air… Sans aucune promesse, sans aucune étiquette. Je n’ai pas la force de le quitter, je suis trop attachée à lui. Alors je me persuade qu’avec de la patience et un peu de temps, il tombera amoureux de moi. Un jour, je retrouve une boucle d’oreille sous son lit. Il bredouille, essaye d’inventer un mensonge avant de se justifier : “Après tout, on est pas en couple.” J’ai claqué la porte et, avec du recul, je réalise que j’ai tenté l’impossible : le faire changer. » Sandra ne regrette pas cette histoire : « Je n’ai pas su exprimer mes désirs et il a peut-être profité de la situation, mais ça m’a servi de leçon. » Six mois plus tard, elle rencontre Alexandre lors d’un déjeuner profession­nel et la différence de comporteme­nt est saisissant­e. « Tout est simple et officiel. Il prend mon numéro et il m’envoie un SMS bien rédigé pour le resituer et me donner envie de le voir. Il n’a pas peur de l’engagement et après quatre petits mois d’amour, il est fier de me présenter à ses amis et à sa famille. Avec lui, je n’avance pas sur la pointe des pieds, je ne mesure pas ma tendresse pour éviter de l’effrayer. Il se tient droit devant moi, solide et plein de projets à partager. Je comprends que le gentil sait ce qu’il veut et ne me mène pas en bateau. »

Le truc sexy du gentil : Il se projette et nous intègre à ses plans. « Demain, je te fais mon tiramisu maison. Tu vas t’en lécher les doigts. »

LE GENTIL EST OUVERT À LA COMMUNICAT­ION

La confiance permet plein de belles choses. Elle nous autorise à confier nos doutes et nos peurs, à pleurer sur une épaule, à nous sentir en sécurité. Elle nous offre aussi une certitude : que l’on soit au sommet du monde ou au fond du trou, le mec bien sera toujours présent. Pourtant, Sandra, 35 ans, n’ose pas se laisser aller. « Pour donner envie à Pierre de rester à mes côtés, je joue à la fille forte et de bonne humeur. Je suis la rigolote de service, celle qui profite de la vie… » Pourtant, Sandra est humaine. Elle connaît des joies, des peines, mais elle en est persuadée : « Personne n’a envie de se prendre la tête avec une pleureuse. Alors pour ne pas paraître trop sentimenta­le, trop compliquée, je garde tout pour moi. » Elle partage sa vie et son appartemen­t avec son copain depuis un an, mais n’a encore jamais partagé ses moments de faiblesse. « Un soir, fatiguée par le travail, angoissée par la crise sanitaire, je m’enferme juste à temps aux toilettes pour pleurer. J’étouffe mes sanglots, j’essuie mes yeux rouges et je réapparais dans le salon avec mon sourire de circonstan­ce… Pierre m’attend assis sur le canapé : “Bon, tu me dis ce qui ne va pas ?” Je me suis effondrée dans ses bras et j’ai déballé toutes mes angoisses. J’ai compris qu’un homme gentil n’ignore pas un problème. Au contraire, il essaie de le régler. »

Le truc sexy du gentil : Les mots qu’il choisit rien que pour nous, pour nous réconforte­r, nous rassurer et nous faire rire. Ça, c’est un truc sexy, un cadeau hyper personnali­sé, un présent en or.

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