Cosmopolitan (France)

NOUVEAU CAP

« Un mal pour un bien », Aurélie connaît. Elle serait longtemps restée dans la pub si on ne l’avait pas poussée vers la sortie… où elle a découvert sa passion.

- PAR MATHILDE EFFOSSE

Ma vie avant

Parmi les membres de ma famille, beaucoup travaillen­t dans les médias, alors je baigne dedans depuis mon enfance. Tout naturellem­ent, c’est dans ce domaine que je me lance : je suis cheffe de pub pour un groupe radio. J’adore mon travail, et il y a plein d’avantages : les concerts, les cocktails, les cadeaux… J’ai des étoiles plein les yeux, jusqu’à ce que j’aie un bébé… et qu’on me montre la porte. Je le vis très mal, je suis dégoûtée de la face plus sombre de ce métier et je me jure de ne plus jamais y retourner. Je m’oriente vers la métallurgi­e, où mon père travaille. Je deviens responsabl­e de production pour une PME, je m’éclate pendant cinq ans, puis mon mari a une opportunit­é de quitter Paris pour Bordeaux : avec mon CDD qui ne se transforme pas en CDI, je décide d’embarquer pour l’aventure et de chercher du travail là-bas.

Le déclic

Je ne trouve pas de boulot. Parallèlem­ent, j’adore faire des biscuits : une de mes filles étant allergique à à peu près tout (lait de vache, oeufs…), j’en cuisine souvent à la maison. Je commence à écrire leur prénom dessus, j’en fais pour les copains… Quand une amie se marie, elle me demande d’en faire pour la réception. Je flippe mais je me lance : j’en fais 200 chez moi, dans mon petit four. Ils ont un succès fou. Et si je me lançais ?

Action !

Après avoir mené une étude de marché, je dégotte mon premier atelier : 50 m2 juste en dessous de chez moi. En juillet 2018, je dépose ma marque : Le Petit Biscuit Français. Made in France, faits main et personnali­sés, mes biscuits commencent à faire parler d’eux : j’ouvre un e-shop, je crée des comptes sur les réseaux sociaux… Ma première grosse commande vient de Benoit Ciné Distributi­on, qui distribue entre autres le pop-corn au ciné. C’est top ! Puis c’est le Groupe Barrière qui me contacte par LinkedIn. Pincez-moi, je rêve… Je bosse comme une malade, je ne dors presque plus mais je sais que j’en suis capable.

Et maintenant ?

J’ai embauché deux personnes, Marie et Léa. On touche toutes un peu à tout : la conception, l’emballage, la communicat­ion, le marketing, les envois… Je suis trop heureuse. Même mes filles de 6 et 10 ans sont impliquées : « Maman, t’as vu ce que ta concurrent­e a fait ? » Je suis tellement fière d’avoir créé quelque chose qui fasse vivre des gens. Parfois je reste debout dans l’entrée de mon nouvel atelier et je me dis waouh, c’est moi qui l’ai fait. Je n’avais pas spécialeme­nt d’argent, mon capital social est de 2000 euros, je suis très endettée… Mais si on ne prend pas de risques, on ne peut pas y arriver.

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