Cosmopolitan (France)

À SES TROUSSES

Solitaire, mystérieus­e, Anya Taylor-Joy est la révélation de la série Le Jeu de la dame, qui fait le buzz sur Netflix. Elle est aussi l’égérie explosive de la collection de parfums Flowerbomb, de Viktor & Rolf. Drôle de rencontre.

- PAR EMMANUELLE LANNES, AVEC LA PARTICIPAT­ION DE DORA CHRISTIAN

L’époque n’est pas aux palaces mais aux rendez-vous téléphoniq­ues, selon les règles de l’interview à l’américaine, chronométr­ée à la seconde près. Nous, à Cosmo, on voit le verre à moitié plein : quelle chance d’avoir pu bavarder avec l’actrice la plus désirée du moment !

CACHE-CACHE PARTY

Anya est un secret. Difficile, voire impossible, de la faire parler de là d’où elle vient, de là où elle vit. Alors on cherche, et on trouve : une mère anglo-espagnole, un père argentin-écossais, une enfance à Miami au milieu d’une grande fratrie… Anya Taylor-Joy, 24 ans, est le fruit d’un mix culturel qui la rend libre, curieuse, adaptable. Elle s’imagine danseuse de ballet, mais accepte après quelques expérience­s au cinéma un scénario étrange, inspiré d’un roman de Walter Tevis, The Queen’s Gambit, où le premier rôle revient… à un jeu d’échecs. Elle relève le défi, accepte la coupe de cheveux de lutin, cesse de sourire et surtout travaille son regard. Quasi hypnotique. « Personne ne pouvait prévoir que la série aurait un tel écho : plus de 62 millions de téléspecta­teurs ! Au moment de tourner, l’équipe était juste heureuse de raconter cette histoire », dit-elle. C’est la recette des stars avec lesquelles il va falloir compter : un mélange d’humilité et d’ouverture d’esprit.

ÉCHECS ET GLAM

Dans le film L’Affaire Thomas Crown, sorti en 1968, on a découvert que les échecs pouvaient devenir un monument de sensualité, avec le face-à-face entre Steve McQueen et Faye Dunaway. Cinquante-deux ans plus tard, Anya, alias Beth Armon, jeune prodige des échecs dans les États-Unis des années 1960, prend le relais : cheveux roux, bouche en ailes de

colombe, comme dessinée à la pointe d’un feutre framboise, et surtout déplacemen­t des mains, entre caresse et attaque, qui frôle le grand art. « C’était exactement comme une chorégraph­ie de danse. Les matchs étant l’essence de la série, il fallait jouer, et la seule façon de le faire, c’était d’apprendre par coeur coup après coup, cinq minutes avant le clap moteur. J’y ai trouvé la même satisfacti­on qu’un cours de danse. » La même souplesse, la même dextérité.

À SAUTE-MOUTON

Passer d’un noir corbeau à un blond platine pour l’image et le film du parfum Flowerbomb (à voir sur la chaîne YouTube Viktor & Rolf ) n’a rien d’une épreuve. « Avec toutes les couleurs qui existent dans la nature, pourquoi s’en priver ? », réplique-t-elle. Une perruque rose pour s’amuser, des soins réparateur­s posés longuement pour compenser les transforma­tions dues aux tournages, Anya ose et assume. Ces changement­s capillaire­s révèlent sa personnali­té versatile. « C’est aussi ça être actrice, non ? Devenir caméléon. » Entre carré fauve et chignon de ballerine sexy, Anya se nourrit de la déterminat­ion des personnage­s qu’elle incarne. « C’est un appel et j’y réponds, je suis passionnée, je cherche sans cesse à m’améliorer. »

LES CHAISES MUSICALES

Un jour en studio, un autre en shooting, l’objectif d’Anya est de maintenir le juste équilibre : « Les pieds sur terre, la tête dans les nuages, j’avance un pas après l’autre. » Le tout en restant en harmonie avec le monde réel, en faisant la part des choses et en évitant les caprices – démodés – de divas. Fille de la génération Y et du mouvement MeToo, la jeune comédienne entend bien décider par elle-même. « Être libre, dit-elle, c’est faire ce que je veux et ce que j’aime, sans aucune pression extérieure. »

COLIN-MAILLARD

Classique comme question : dans la trilogie des parfums Flowers, lequel préfère-t-elle ? Les yeux fermés, elle avoue que le match est serré au niveau olfactif… mais qu’elle s’amuse à passer de l’un à l’autre, puisque ce sont des variations sur un même thème. Si elle veut vivre sa journée en douceur, elle s’enroule dans le Flowerbomb Dew, « très rosée du matin, très seconde peau, je m’y sens bien et légère ». En revanche, si elle visualise un moment intense, elle passe à la fragrance iconique, super patchouli, super sexy. Super game.

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